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Attaque ad feminam

Vendredi 15 mai 2009

Bien étrange monde que celui des blogueurs et du net. Il a fallu qu’un ami me prévienne pour que je me rende compte

1) Que mon intreview d’Harold a été repris sur le Blog des éditions Eho.

Gilles, avec une touchante maladresse, a  intitulé son post restituant l’itw : “Très bel article de la non moins belle   Yaël”. Je prends ça pour un compliment de galant homme, ma féminité ou ma beauté n’ayant rien à voir avec l’article.

2) Qu’une de mes anciennes camarades d’hypokhâgne au stylo très amer me dénigre comme “une jolie femme a(yant) la bonne idée d’écrire un article de complaisance sur un livre récemment sorti chez Eho”.

J’ai longuement hésité à traiter par le mépris. Finalement je réponds chez moi à cet article, assez rigolo en fait, parce qu’il met complètement à côté de la plaque.

Chère  Lise-Marie, alias Wrath,

1) Merci de décorer ainsi ton blog d’une vieille photo de moi (aux côtés de Mandor). Mais celle-ci a été prise il y a plus d’un an à l’avant-dernier anniversaire de la maison d’édition Eho, qui est, je ne le cache pas, une de mes préférées à Paris. Cette année, je suis bien loin des milieux journalistiques et de l’édition. Je vis à New-York où j’enseigne et  écris tranquillement ma thèse de sciences-politiques  dans une solitude monacale, à mille lieues des intrigues et condescendances que tu imagines

2) Il se trouve que j’ai été très émue par le livre d’Harold. Que le livre a été longtemps sans éditeur malgré ses qualités et les liens qui pouvaient attacher Harold à d’autres maisons d’édition. Et que j’ai été à la fois soulagée et admirative de savoir qu’une maison comme eho avait su reconnaître la beauté simple et forte de ce texte, et décidé de l’éditer et de se battre pour qu’il soit lu.

Harold est un très cher ami. Je  l’ai découvert comme auteur et comme être humain avec son premie roman. Et je sais quelles richesses il a en lui. Ce qui fait que si son texte avait été mauvais, j’aurais été encore plus sévère car  déçue dans de grandes attentes. Or “Un hiver avec Baudelaire” m’a émue, ravie et aussi étonnée : je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grave aussi vite chez mon libertin du XXIe siècle préféré. Je crois que je rends bien compte de cette suprise heureuse dans l’entretien, tel que nous l’avons publié dans la boîte à sortie.

3) Je crois profondément que mon travail, en tant qu’enseignante et en tant que journaliste, repond à un impératif d’enthousiasme. Je refuse de perdre du temps à rendre compte de livres qui n’en valent pas la peine. Je refuse ton amertume paralysée et paralysante.

La colère face à une deception oui! mille fois oui! et cela m’arrive. Mais descendre pour le plaisir un livre d’un jeune auteur me semble obscène.

Je préfère “regarder ce qu’il y a de beau”, comme le chantait Barbara, d’après un texte de Brel. Et heureusement, félicitons-nous!, nos contemporains nous donnent à lire et à voir du beau. Le roman de Harold est l’une de ces belles choses qui m’ont emerveillées. En tant que courroie de transmission j’ai voulu partager cette beauté avec mes lecteurs.

Dans l’attente de pouvoir écrire complaisamment quelque chose de positif sur ta prose, si elle est bonne,

Bien à toi,

Yaël