Pavés plagiaires
Mercredi 18 février 2009Les jambes par-dessus nez
Je flotte, souple et délestée
Dans le coton urbain de l’hiver
New-York à mes pieds
Je suis libre comme Lucifer
– Libre de tomber-
Décrochée de la peur céleste
La paralysie du poisson dans son verre
Je sautille en apnée
Icare à corps huilé de caractères
J’écris encore et bois le thé
Et retrouve en pieuse étrangère :
Un pas cavalier
Deux trois promesses en l’air
Et un gros coup d’oreiller
C’est la lessive des conifères
Et la lascivité du mystère
Dans l’impasse des larmes crispées
Comme tout voyageur à Cythère
Je compte bien retrouver
Deux trois amis dans l’autre sphère,
Le souvenir d’une prière
Et mes remords si familiers
Pourquoi laisserais-je derrière
Les fantômes muets des cimetières
Les carnets des mille et trois amants jetés
Le goût du soufre, du hareng et de la guerre
Et mon enfance pendue sur le bûcher
Le chemin est long, mesquin et solitaire
Il s’agit simplement de marcher
Sans éviter les pas de travers
Les ravins et les doigts gelés
La fatigue efface la règle altière
Et les désirs trop bien couvés
Sans troupeau et sans fierté
Je suis libre et bergère
Libérée des passivités