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Essai : Simone Weil l’insoumise, de Laure Adler

Lundi 29 décembre 2008

Après Hannah Arendt et Marguerite Duras, Laure Adler dédie son dernier livre à une autre grande figure féminine du XX e siècle : Simone Weil, qui fut normalienne, philosophe, élève de Alain, mystique et engagée politiquement du côté des ouvriers (Elle s’est enrôlée en usine pour publier en ses réflexions sur « La condition ouvrière »), des communistes dans la guerre d’Espagne et des gaullistes à Londres. Un beau « livre d’admiration ».

Simone Weil C’est à rebours que Laure Adler a décidé d’évoquer la vie de Simone Weil : de sa mort d’épuisement (sous-nutrition et pneumonie) à Ashford en Angleterre, à sa volonté d’être le « fils de ses parents », comme son frère, le génial mathématicien André Weil.

S’inspirant beaucoup des carnets où Simone Weil notait ses pensées, et qu’elle avait laissés à New-York pour s’engager dans la résistance à Londres, Laure Adler propose une biographie originale de la penseuse : plus fragmentaire que la grande étude de l’amie de Simone Weil, Simone Pétrement, « Simone Weil, l’insoumise » est « un livre d’admiration » (p. 11).

Laure Adler tient à montrer que l’aversion que Simone Weil avait pour Israël, qu’elle appelait le « gros animal », ainsi que son mépris pour la loi juive n’était pas de l’antisémitisme et que ses connaissances mêmes approximatives de nombreuses religions lui permettaient d’atteindre un universalisme aussi pur que sa forte volonté.

Il n’y a pas de position intermédiaire sur Simone Weil : soit l’on se place du côté des admirateurs sans mesure, soit l’on estime que son jusqu’au-boutisme est une folie dangereuse.

Membre résolu du premier camp, Laure Adler sait partager avec énergie son enthousiasme pour la vie et l’œuvre de Simone Weil.

Laure Adler, « Simone Weil, L’insoumise », Actes Sud, 20 euros.