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Le blues de l’universitaire

Vendredi 21 mai 2010

Réfléchir fait les fesses lourdes et le coeur au bord de lèvres, la tête-pomme, cuite ou crue, et creuse un grand vide de solitude-sillon. Réfléchir empêche de prendre le métro en cheveux, en talons, et dans la légèreté de la masse des gens qui vous regardent. Voici, Cosmopolitan et les virées d’un quart d’heure que vous vous accordez pour faire les boutiques n’y fait rien, réfléchir fait mal au ventre. Marinade du même toujours renouvelé, réfléchir infléchit la vie du côté de l’angoisse. Réfléchir ne vous permet pas d’être compris(e), bien au contraire, tout le monde s’imagine que vous pensez quand ça vous plaît. Mais penser, c’est tout le temps, même dans l’eau du bain qui ne détend rien et au bord de la mer en vacance quand il faudrait juste humer l’air. Même déprimée, même en dormant, même quand ça ne sert à rien, le reflet est là et vous réfléchissez quand même. Réfléchir produit une fatigue psychologique qui s’accumule tellement que vous espérez que vous ne vivrez pas vieux pour arrêter d’avancer avec des boulets toujours plus géants. Réfléchir est gênant en société quand vous ne pouvez vous empêcher de blêmir-gémir-protester à une bêtise trop bulle de savon qu’il faudrait laisser virevolter. Et quand vous gardez votre colère pour vous, réfléchir use la rate et les genoux. La pensée est un poison et l’écriture une valse de vieux fous. En y réfléchissant bien, la mise en abyme de ce lieu commun n’efface pas sa bêtise. Fin de la réflexion?