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Deux semaines de vie culturelle parisienne

Mardi 5 avril 2011

Eh oui, les petits comptes rendus de ce que Paris a offrir de beau s’espacent. Peut-être simplement parce que dans les dernières semaines, entre les cours, le festival du film israélien, les femmes s’en mêlent et d’autres belles choses – dont toutes les foires de dessin de Paris -, j’ai eu peu de temps pour affronter nuitamment mon écran. Peut-être aussi parce qu’avec le dégel du printemps, la nuit se passe dehors, à boire parfois un peu trop, à parler jusqu’à avoir encore soif, et que les jours longs sont après remplis d’articles en retard.Néanmoins, fidèle, je livre la jolie récolte.

Bilan du festival du film israélien. Pas de langue de bois ici, ce que j’ai vu était dans l’ensemble décevant. Aussi mignon fût le “Matchmaker“, ce n’était pas un grand film. Naomi, une histoire d’adultère qui n’en finissait plus. Et “Infiltration” a eu beau faire polémique en clôture, puisque tsahal était en cause, le film est raté si on le compare au roman fourmillant de Kenaz. Une perle néanmoins : La grammaire intérieure, tellement juste sur l’adolescence, que je me suis retroivée comme une idiote à fondre en larmes à une heure du matin sur la place de Clichy… Hulainement, le festival a été un sublime moment, arrosé de beaucoup d’amitié (merci Laurent! et merci Coline de m’avoir suivie jusque là-bas) et de vodka. L’expérience d’animer une table ronde a été formidable et m’a permis de rencontrer une superbe écriture : celle de Valérie Zenatti qui est aussi traductrice d’Appelfeld.

LFSM : Un autre très très beau festival en parallèle. Dès l’ouverture, je suis tombée raide-dingue des subtilités folks de Rebekka Karijord (depuis j’écoute “This anarchistic heart” en boucle sur les énoormes écouteurs blancs que j’ai finis par demander contre un article– oui, c’est mal je suis une veeeendue) et ai ri de grand cœur au rétro irrésistible de Lail Arad (oui oui la fille du designer). En revanche, j’avais bêtement oublié de calculer que la soirée de clôture à la machine du Moulin rouge durerait jusqu’à l’aube et après deux heures de sommeil la veille ai craqué. raté le corps mince de françaoise (article à venir, ou pas!).


Côté semaine de dessin, heureusement Amélie m’a beaucoup aidée en couvrant le salon du dessin, et Drawing now, de mon côté j’ai couvert en invitée private HSBC (ruinart & louboutins, pas moi, la foule) le salon des arts et du design, puis à l’arrachée artparis, puis plus calme slick, chic art fair où j’ai retrouvé pas mal de têtes (et de traits) connus. La soirée de jeudi dernier était une sorte de soirée folle en l’honneur de l’aaaart, avec un vernissage fou dans l’hôtel particulier d’un artiste iranien aux toiles chargées, près de l’avenue Montaigne, avec tout le gratin du triangle d’or; tout ceci a bien sûr fini au BC avec mon frère, puis au baron avec cris, puis la conversation a duré jusqu’à 5h30 chez moi avec coca light et aiguillettes de poulet Picard!

Côté expos, j’ai vu d’autres joyaux, dont le très attendu Odilon Redon au Grand Palais et ce matin, l’époustouflante expo sur les Dogon au Quai Branly.

Point de vue théâtre, deux petites pièces que j’attendais moyennes et qui furent moyennes : le monologue d’eva braun à la manufacture des abbesse, et une performance avec pourtant un joli titre “il est plus facile d’vaoir du ventre que d’avoir du coeur” au Lucernaire. Cette semaine, j’attends avec impatience l’opéra de quat’sous à la comédie française.

Ciné non-israélien, ça a été un peu plus vide (forcément) mais sympathique dvd ce week-end : l’enquête sur le meurtre d’une marilyn de franche comté. Jeudi prochain, j’interviewe le réalisateur d’un autre polar : la proie.

Et retour aux livres, avec un beau voyage néerlandais en serbie, une descente dans l’enfer d’oxford, les retrouvailles de vieux amants, et les aventures sexuelles d’un jeune homme à NYC (par la délicieuse Abha Dawesar chronique à venir). Parlant sexe, j’ai décidé pour la première de ne pas chroniquer un roman envoyé par La Musardien que j’ai trouvé exécrablement écrit, mais la soirée du 7 avril a l’air sympa…

Enfin, ce soir dîner somptueux chez Le Divellec, immense restaurant de poissons, et à part le poulet picard et la vodka du petit poucet et du connetable (j’ai mangé liquide cette semaine, pas vraiment eu le temps de dîner), découverte d’un bar à vin fabuleux près du Canal Saint-martin.

Ah oui, j’oubliais, schmates schmates, ok, mais j’ai refusé de faire le test du maillot de bain pain de sucre sur mon i-phone en plein mois d’avril, j’ai donc fait poser ma souris en peluche🙂

Strange days

Jeudi 2 avril 2009

Manque de sommeil énorme et jours étranges cette semaine. Malgré tout, les premiers éclats toussotants du printemps, des rayons de bonheur, des pages écrites, le tango progresse (j’ai même appris des choses à mon cavalier lundi soir) et je tiens de moins en moins l’alcool. Ce soir un film inattendu attrapé essouflée dans le lower-east side: “L’éducation de charlie banks”, avec derrière la caméra Fred Durst des Limp Biskitz. Dans les années 1980, un garçon des rues, dont le seul savoir est de se battre se retrouve au milieu d’un groupe de jeunes huppés sur le campus d’une ivy league. L’excellent Jason Ritter interprète le dur à cuir, et c’est assez beau de voir son énergie et comment sa lecture donne sens à “Gatsby le magnifique” quand les autres se gargarisent d’ouvrages sur la déconstruction. Evidemment, la morale du film très “campus” veut qu’on ne change pas un loup en agneau, mais j’ai trouvé que les agneaux autour lui bouffaient bien son energie avec une légereté et une fausseté permise par une conscience de classe particulièrement écoeurante. Côté image, quelques beaux plans, même si comme l’ami qui m’a accompagnée me l’a fait remarquer, il y a pas mal de pastiche, entre elephant et le talentueux monsieur ripley.

Escapade à Washington

Lundi 9 mars 2009

En moins de 48h … Je n’ai rien vu de Washington et je m’en fous. J’ai passé un excellent week-end chez un ami diplomate. C’est la troisième fois que j’y séjourne et la ville me fait toujours l’effet d’une étrange champignon mal peigné. Le baptême a eu lieu il y a sept ans avec une âme soeur anglaise, au milieu des cerisiers en fleur et à l’affût des très imposants musées. Cette fois-ci arrivée à 20 heures vendredi, j’ai été receptionnée en heureux paquet et ai dîné avec mes parents adoptifs dans un bistrot dinner très chic où je me suis régalée de leur affection et de cuisses de grenouilles. Nous avons bu, ri et discuté puis mon ami est venu me chercher en … voiture décapotable à onze heures du soir. C’est vrai que cela sentait le printemps, enfin!

 Sur fond salsa et bossa avec un poinçon de saudade, le plus beau moment du week-end a été un petit voyage vers des chutes d’eau et une ballade le long du fleuve Potomac. Au retour, j’ai abaissé le siège, laissé mes pieds prendre l’air, couvert mon cou avec ma grosse peau de bête et fixé la lune avec avidité. J’aurais aimé fixer ce moment de paix.  Il est passé sous des tonneaux d’angoisse, une nuit d’insomnie, et un retour heurté en bus (accident, pas grave mais énorme retard), mais en attendant je l’ai bu goulûment et ai gardé toute son empreinte sur les joues. Sous les cernes.

 

Samedi soir, frétillants à la carresse d’un air enfin doux, les Washingtoniens étaient tous de sortie. Nous avons dîné dans le sympathique (et bon ) bar à tapas Pilar, avant de nous risquer dans la foule très habillée et très peu élégante du Marvin’s (où l’on peut à la fois boire et fumer sur la terrasse). Puis, faute de merle, ou de bar avec assez de place (un petit poisson, un petit oiseau s’aimaient d’amour tendre, mais comment s’y prendre? ), nous avons papoté chez une amie latino  travaillant à la Banque mondiale de développement. Petit groupe multiculturel et international, assez brillant et qui m’a changé de mes amis new-yorkais. La nuit d’insomnie a été longue, accompagnée par le dernier Tatiana de Rosnay qui est excellent (et cela me fait drôlement plaisir parce que sans la connaître assez j’adore Tatiana et ses vues justes sur la manière dont la mémoire vient hanter le présent).

 

Sur le chemin du retour, j’ai progressé dans Blumenberg, mais n’avais pas assez la tête à ça. C’est en retard et épuisée que je suis arrivée au groupe de lecture d’historiens de columbia sur “la légitimité de la modernité”. Avant d’aller boire un verre à une soirée de reception aux etudiants intéressés par les etudes d’Histoire. Il est déjà minuit et j’aimerais vraiment, vraiment, vraiment, dormir un peu.