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Live report : Gogol Bordello métisse encore son gypsy punk à l’Elysée Montmartre

Mardi 18 mai 2010

Mardi 18 mai, Eugene Hutz et son Gogol Bordello ont pris d’assaut la scène de l’Elysée Montmartre. Et ils l’ont joué “à l’ancienne” reprenant tous leurs tubes pour le plus grand plaisir d’un public aussi mêlé que leur musique. Si la fête était au rendez-vous, la terrible acoustique de la salle et le son saturé des basses n’ont pas permis de se rendre compte de la précision du travail d”‘artisan” que le groupe insuffle de plus en plus dans sa musique.

Le public était très mélangé, hier soinr pour accueillir les Gogol Bordello dans la salle de l’Elysée Montmartre, si jolie avec ses moulures, mais où les instruments se perdent en résonances. Des punks de la première heure demeurés tels quels côtoyaient d’anciens afficionados des crêtes “boboisés” et des petits jeunes venus pour faire la fête. Car l’image de marque des Gogol Bordello, c’est bien cette énergie incroyable qui donne envie de pogotter. Ce qu’Eugene Hutz et sa troupe ont bien compris. Même si du côté des médias, les ballades du dernier album “Transatlantic Hustle“(American Recording / Sony) ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme, le groupe a commencé sur ses succès les plus toniques : “Break the spell”, “Not a crime”… Et c’est seulement à mi-parcours qu’Eugen Hutz torse nu et christique  a  lancé le premier morceau issu du dernier album. Un morceau politique et toujours énergique : “We are coming rougher”. Après une jolie reprise en portugais, le groupe a fini sur “Pala Tute” le premier single de “Transatlantic Hustle”… avant de donner une bonne demi-douzaine de bis! Dont la jolie ballade “Sun on my Side” et un final à couper le souffle avec seuls sur scène, un Hutz hendrixien à la guitare, son fidèle violoniste Sergey Ryabtsev et son accordéoniste, Yuri Lemeshev.

Si le public a résolument dansé hier, et acclamé les Gogol Bordello comme ils le méritent, le concert a cependant donné l’impression que le groupe était dans une période de transition et tentait de ménager ceux qui viennent pour du vrai Punk old style, tout en distillant une nouvelle tonalité plus “introspective” et plus “artisanale” dont nous parlait le chanteur dans son interview (voir l’article). Le toute nouvelle influence du Brésil, où le leader du groupe vit depuis deux ans, semble peser sur les guitaristes et sur le rappeur et percussioniste equatorien Pedro Erazo, dont le style très R’n’B, les grands mouvements de bras en direction du public, et la voix basse tonitruante jurent avec la couleur subtile et l’accent ukrainien de la voix de Hutz. Enfin, dans le cadre de l’Elysée Montmartre, la multiplication des basses empêchait de voir à quel point le concert était préparé et arrangé. Le concert a donc  été ce joyeux Bordel qui est si familier aux fans, mais qui ne semble plus être la direction vers laquelle le chanteur des Gogol Bordello veut aller.

Au niveau de l’énergie et de la générosité, chapeau bas donc aux Gogol Bordello qui ont bien rempli leur mission et “kicked ass”, pour reprendre une expression chère à Eugene Hutz. Au niveau de la musique elle-même, sentir le work in progress empêchiot quelque peu de plonger entièrement dans l’univers si riche du groupe.

Paloma Faith live au Nouveau Casino

Jeudi 3 décembre 2009

Comme annoncé sur le site de la boîte à sorties, Paloma Faith était mercredi 2 décembre sur la scène du nouveau casino. Chronique d’un show à la fois frais et suave.

Après une première partie assurée par la voix cristalline de Josh Weller, Paloma Faith a fait son entrée fracassante sur la scène d’un Nouveau Casino principalement rempli de spectateur anglais et allemands. Toute de blanc vêtue, en Colombine avec de grands éventails pour ailes, la rousse souriante a débuté avec le titre éponyme de son album : “Do you want the truth or something beautiful?”.

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A l’image du contraste entre cette entrée dramatique et le sourire frais et irrésistible de la Faith, le concert a oscillé entre des moments d’intensité dramatique très forte quand la chanteuse revivait ses titres et de commentaires très “girl next door” improvisés en Français et en très bonne humeur par Paloma Faith. Alors que ses musiciens étaient habillés en garçons de cafés, comme pour servir la diva, celle-ci a dans ses transitions des attitudes très fraîches d’anti-star. Éclaboussant joyeusement sa jolie robe blanche de poupée de poudres multicolores qui s’échappaient en vapes, Paloma Faith n’a cessé de mettre son groupe (et son public qu’elle a filmé) sous les feu de la rampe. Dans les chanson, la gestuelle hésite un peu entre des mimiques de chanteuse réaliste des années 1950 et des mouvement burlesques de poupée fragile, que la choriste reprend avec un grand talent.

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Bref, sur scène, Paloma Faith se cherche encore, mais elle y met un tel enthousiasme et sa voix live es tellement touchante qu’on lui pardonne tout. Et le public a repris en choeurs les tubes “Cold stone sober” et “New-York”, envoyé sans transition après un début de reprise DU “New-York” de Sinatra.

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Avec beaucoup d’à-propos Paloma Faith a fait le choix de ne pas débiter tous les tubes de son album, mais de les choisir, pour insérer dans le show une reprise blues très réussie de “Sexy Bitch” de David Guetta. En bis elle s’est lancé dans un duo très cabaret et un peu coquin avec sa première partie, Josh Weller. Derrière ses airs apprêtés, Paloma Faith est une enfant mutine et généreuse que son public est très curieux de voir grandir… Pourvu qu’elle devienne vieille sans être adulte, comme le disait si justement Jacques Brel.

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