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Le retour des affreux, des sales et des méchants

Lundi 6 juillet 2009

Le film culte de Ettore Scola, “Affreux, sales et méchants” (1976) ressort en salles le 8 juillet. Copie restaurée pour une épopée familiale pleine de haine.

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1976, “Affreux, sales et méchants” fait la satire d’un prolétariat corrompu par la société de consommation. Sis dans un bidonville de la banlieue de Rome, le film fait la satire d’une famille nombreuse étouffée par son patriarche : Giacinto. Le grand Nino Manfredi joue ce vieux borgne autoritaire est assis sur ses sous, orchestrant les diverses perversités d’une nichée réduite à l’état animal de bouffer, dormir à même le sol, baiser dans tous les sens et se reproduire. Le dimanche ou pour les baptêmes, ils vont en congrégation à l’Eglise mais c’est pour mieux se jeter sur les spaghetti et fomenter des projets d’assassinat après.  L’argent fascine tout le monde, jusqu’à la mémé sur son fauteuil roulant. Les femmes couchent pour deux lire ou par ennui, les hommes par obsession, et la crasse morale et physique s’entasse dans ce qui semble un état heureux de profonde non-réflexion. La seule grâce que ce film de haine accorde est  le personnage fellinien de la gironde maîtresse de Giacinto, Isinde ( Maria Luisa Santella) qu’il installe dans son lit avec sa femme.

A l’origine, Pasolini devait écrire une préface qui aurait été lue au début du film, mais ila  été assassiné avant de l’écrire. Livré sans gants et sans grille de lecture, “Affreux, sales et méchant” pousse la haine de la famille jusqu’à l’extrême limite de l’insupportable. On rit, non sans gêne, et la comédie impose tout ce qui est vil et bas sans merci pour un  spectateur ligoté. C’est dérangeant et c’est donc sensé être fort, à l’instar de “La Grande Bouffe” de Marco Ferreri (1973).  On peut aussi continuer de préférer la tendresse humaine de “Nous nous somems tant aimés” (1973) et d'”Une journée particulière” (1977).

“Affreux, sales et méchants” passe ce soir à 20h30 au Nouveau Latina, dans le cadre du festival “Paris Cinéma”.

Il ressort en salles mercredi 8 juillet.

“Affreux, sales et méchants”, un film d’Ettore Scola, avec Nino Manfredi, Italie,  1976, 115 min.

7e ouverture “chorale” pour Paris Cinéma

Vendredi 3 juillet 2009

Charlotte Rampling, présidente de Paris Cinéma a déclaré la La 7 e édition du festival ouverte, hier soir, au Gaumont Opéra. La soirée d’ouverture se faisait en deux temps: d’abord la projection du film choral de Bruno Podalydès, “Bancs Publics” , et ensuite une soirée bulles et cinéma dans les somptueux salons de l’hôtel de ville.

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Paris Cinéma est un  festival programmé pour faire découvrir de nouveaux horizons au public, notamment d’anciens trésors et des pellicules de régions du monde. Dans son discours prononcé en deux fois, le maire de Paris,  Bertrand Delanoë, s’est félicité que la Turquie soit à l’honneur cette année, et a complimenté Paris Cinéma pour sa toute nouvelle proposition : la nuit du cinéma qui aura lieu dans 6 lieux parisiens, samedi 4 juillet.

L’équipe du film de Bruno Podalydès,”Bancs publics“, projeté en avant-première- est alors montée sur scène, Podalydès pratiquant l’humour-lapsus, et Elie Semoun lui envoyant une petite pique avant la projection de ce “Versailles rive gauche”.  Le générique de “Bancs publics” pourrait faire office de bottin du cinéma Français. La liste des nom des comédiens défile pendant huit bonnes et très esthétiques minutes d’entrée en matière où l’on suit la figure principale du film dans les transports en commun. Très joliment  filmé, organisé autour d’une banderole de détresse d’un “homem seul”, et de trois lieux névralgiques : un parc, un magasin d’outils et bricolage, et un bureau où s’ennuient des secrétaires et des hommes en costume.

Bancs publics – Bande annonce du film –
envoyé par LE-PETIT-BULLETIN. – Court métrage, documentaire et bande annonce.

Film choral aux ambitions azuréennes,  “Bancs publics” est un amas de saynètes souvent clichées, parfois touchantes et qui tiennent sur les mots intelligents des dialogues et le jeu très théâtral des acteurs.  Il y a un problème de rythme dans “Bancs public” qui s’étale sur 1h52 sans vraiment nous mener nulle part. Mais certains moments de grâce valent plus que le détour  par Versailles : Catherine Deneuve apportant une armoire de jeunesse à soigner comme s’il s’agissait d’un parent, Claude Rich et Michel Aumont jouant élégamment au backgammon en buvant du calvados et en mangeant des chips au parc, Nicole Garcia en prof à la retraite isolée par son émission culturelle, Pierre Arditi en plein pétage de plombs freudien, et bien sûr le très touchant Denis Podalydès, à qui son frère a confié un rôle d’homme doux et triste quoiqu’un peu alcoolique.

Voici un aperçu de l’affiche du film :

Catherine Deneuve, Sabine Azéma, Amira Casar, Denis Podalydès, Pierre Arditi, Olivier Gourmet, Didier Bourdon, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko,Hippolyte Girardot,  Elie Semoun, Bernard Campan, Nicole Garcia, Benoit Poelvoorde, Pascal Legitimus, Emmanuelle Devos, Michel Vuillermoz, Chantal Lauby, Julie Depardieu, Bruno Solo, Mathieu Amalric, Claude Rich, Chiara Mastroianni, Micheline Dax.

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A partir de 22h30, la soirée s’est poursuivie avec beaucoup de champagne, sur des parquets de bois bien craquants, et sous de grands lustres, dans les salons de l’hôtel de ville. Une petite scène pleine de lumière était montée où la caméra interviewait les grands du 7 e art, parmi lesquels plusieurs comédiens du films de Bruno Podalydès,  tandis que jeunes réalisateurs, et producteurs, attachées de presse enthousiastes, et journalistes cinéphiles mangeaient des rouleaux de printemps et devisaient devant les fenêtres grandes ouvertes.

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Fêtez vous aussi l’ouverture du festival de LA ville du cinéma en commençant par suivre ce soir le masterclass de l’immense Claudia Cardinale, modéré par Henri-Jean Serva.

17h, Bibliothèque Nationale de France, Site François Mittérand, Quai François-Mauriac, Paris 13e, entrée libre.