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Le MAHJ rend hommage à la Radical Jewish Culture

Vendredi 9 avril 2010

Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme a organisé la première exposition  mondiale dédiée au mouvement de la “Radical Jewish Cultire”. Née à New-York au début des années 1990, et chapeauéte par le compositeur John Zorn, cette mouvance culturelle qui puise dans les racines de la tradition et de l’histoire juive est née dans le Lower-East Side de New-York. Pour devenir une référence incontournable des musiques alternatives présentes sur la scène internationale… De nombreux concerts sont également prévus au MAHJ, dont Zorn lui même, Annthony Coleman et David Krakauer. Un évènement qui place Paris à l’avant-garde de la contre-culture…

La radical Jewish Culture est née en lieu et place de la naissance du nazisme, à Munich, en 1992 lors d’un festival qui portait le nom de ce mouvement et où John Zorn avait réuni le guitariste Marc Ribot, le pianiste Anthony Coleman, le violoniste Mark Fledman et où il avait également fait venir Lou Reed. L’oeuvre princeps du mouvement est la violente “Kristallnacht” de Zorn, sous le signe de l’étoile jaune, de collages de sons de verre brisé, d’un hommage à la dodécaphonie de Schönberg, et empreinte de judaïsme à travers des référence à la gematria (numérologie juive)…

A travers une scénographie qui, comme d’habitude au MAHJ, est très soignée, les jeunes commissaires de l’exposition Mathias Dreyfus, Gabrielle Siancas et Raphaël Sigal, invitent le visiteur à découvrir le moment fondateur et l’évolution du Radical Jewish Movement. Casque autour du cou, afin de pouvoir se brancher sur divers types de musiques ou d’interviews des principaux acteurs du mouvement, celui-ci est amené à comprendre comment cette troisième génération new-yorkaise a voulu retrouver ses racines juives pour s’en inspirer et créer une culture radicale. Les rapports avec la beat generation, et les autres types d’art (les superbes photos de Michael Macioce) sont explixitées, de même que les sources juives : le kletzmer bien sûr, mais qui est plus un écho que le fondement de la musique des juifs radicaux, le temps des réunions annuelles qui est celui de Pessah (la pâque juive), et la volonté de se détourner de judaïsme assimilé pour approfondir les leçons du hassidisme et du Baal Schem Tov.

Mouvement protéiforme, et semblet-il plus “schibolleth” (mot de passe) entres tribus que véritable groupe artistique, la New Jewish Culture se tient cependant regroupée derrière le label de son chef, John Zorn. Sa maison de disques, Tzadik (“le sage”, “le juste”, en hébreu) est conscarée aux msuiques juives et contient la collection “Radical Jewish Culture”. Si pour certains membres du mouvement, la RJC est un mouvement social ou politique, la conception personnelle de Zorn semble puiser plus profond : selon le compositeur, il y a bien un inconscient juif, une sorte d’Ur-grammaire de tous les signes qui “grifferait” tout art produit par un juif. Reste à en être conscient et à l’exprimer ouvertement pour se montrer radical… Mais Zorn n’est pas prosélyte et laisse toute son ouverture d’esprit au mouvement… On se régalera notamment en écoutant et voyant des extraits de son opus magnus moultes fois ré-enregistré : Masada.

Dernière remarque : la RJC n’est pas morte loin de là et si la slale originelle des concerts des années 1990, la Knitting Factory, est un peu “out”, Zorn a toujours son lieu free et jazzy à Manhattan : The Stone.

Pour ceux qui ne sont pas prêts à traverser l’Atlantique pour se familiariser avec la RJC, le MAHJ prévoit une série de concerts exceptionnels, noatmment (mais c’est complet) Krakauer et Coleman le 14 avril, Zorn le 18 mai et le Ben Goldberg Trio le 2 juin. Toutes les infos ici.

“Radical Jewish Culture”, jusqu’au 18 juillet 2010, MAHJ, Hôtel de Saint-Agan, 71, rue du Temple, Paris 3e, m° Rambuteau, Hôtel de Ville, lun-ven, 11h-18h, nocturne le mercredi j.q. 21h, 7 euros (TR: 4,50 euros).

Site très docuementé de l’évènement, ici.

Paloma Faith live au Nouveau Casino

Jeudi 3 décembre 2009

Comme annoncé sur le site de la boîte à sorties, Paloma Faith était mercredi 2 décembre sur la scène du nouveau casino. Chronique d’un show à la fois frais et suave.

Après une première partie assurée par la voix cristalline de Josh Weller, Paloma Faith a fait son entrée fracassante sur la scène d’un Nouveau Casino principalement rempli de spectateur anglais et allemands. Toute de blanc vêtue, en Colombine avec de grands éventails pour ailes, la rousse souriante a débuté avec le titre éponyme de son album : “Do you want the truth or something beautiful?”.

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A l’image du contraste entre cette entrée dramatique et le sourire frais et irrésistible de la Faith, le concert a oscillé entre des moments d’intensité dramatique très forte quand la chanteuse revivait ses titres et de commentaires très “girl next door” improvisés en Français et en très bonne humeur par Paloma Faith. Alors que ses musiciens étaient habillés en garçons de cafés, comme pour servir la diva, celle-ci a dans ses transitions des attitudes très fraîches d’anti-star. Éclaboussant joyeusement sa jolie robe blanche de poupée de poudres multicolores qui s’échappaient en vapes, Paloma Faith n’a cessé de mettre son groupe (et son public qu’elle a filmé) sous les feu de la rampe. Dans les chanson, la gestuelle hésite un peu entre des mimiques de chanteuse réaliste des années 1950 et des mouvement burlesques de poupée fragile, que la choriste reprend avec un grand talent.

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Bref, sur scène, Paloma Faith se cherche encore, mais elle y met un tel enthousiasme et sa voix live es tellement touchante qu’on lui pardonne tout. Et le public a repris en choeurs les tubes “Cold stone sober” et “New-York”, envoyé sans transition après un début de reprise DU “New-York” de Sinatra.

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Avec beaucoup d’à-propos Paloma Faith a fait le choix de ne pas débiter tous les tubes de son album, mais de les choisir, pour insérer dans le show une reprise blues très réussie de “Sexy Bitch” de David Guetta. En bis elle s’est lancé dans un duo très cabaret et un peu coquin avec sa première partie, Josh Weller. Derrière ses airs apprêtés, Paloma Faith est une enfant mutine et généreuse que son public est très curieux de voir grandir… Pourvu qu’elle devienne vieille sans être adulte, comme le disait si justement Jacques Brel.

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Paloma Faith, la colombe pop à la vaix rauque au Nouveau Casino ce soir

Mercredi 2 décembre 2009

Un prénom hidalgo, une extravagance vestimentaire toute british et une voix rauque et profonde à la Amy Winehouse : Paloma Faith a tous les atouts de l’icône pop. Son titre “New-York” est déjà un tube et son premier album “Do you want the truth or something beautiful?” (Epic records) s’écoute d’une traite et en boucle. Bref, vous n’avez aucune excuse pour manquer le concert de Paloma Faith ce soir au Nouveau Casino.

De son passé d’assistante magicienne et de danseuse burlesque et cabaret, Paloma Faith a gardé un chic excentrique et sexy. et des tenues absolument incroyables Dans son premier album, “Do you want something beautiful?” ,elle prend à rebours et avec humour les rapports de forces d’une relation sentimentale compliquée. Et se moque même de la nostalgie qui s’ensuit. Elle évoque d’une voix rauque et profonde la fierté, la douleur mais aussi la force d’une femme moderne amoureuse et malheureuse.

Si elle commence par narguer son ancienne flamme dans son premier single british “Stone Cold sober” (sobre et froide comme la pierre), et si c’est sur des accords très pop rétro que la chanteuse se dit toute retournée (Upside Down), elle avoue peu à peu qu’elle se sent comme une poupée manipulée et brisée (“Broken Doll”). La mélodie se fait même lancinante quand, évoquant le départ de l’aimé, (“Stargazer”,) elle qu’elle dit avoir du mal à tenir debout dans “My legs are weak”. Finalement comme nous tous, elle voudrait, en écho à sa chanson avoir la certitude que la romance n’est pas morte à jamais (“Romance is dead”). Son deuxième single et  titre le plus diffusé en France, “New-York”, commence sur des notes R’n’B et prend peu à peu une couleur proche du disco années 1970.

Si la vérité n’es pas belle, mieux vaux la travestir avec une extravagance douce amère et de la très bonne pop à découvrir ce soir au Nouveau Casino.

Paloma Faith, “Do you want the truth or something beautiful?” (Epic records, 11 euros.

19h30, Nouveau Casino, 109, Rue Oberkampf, Paris 11e, m° Ménilmontant, Parmentier ou St Maur, 20 euros.

Drag my limp in the new world

Dimanche 18 octobre 2009

Written in the dark without glasses :

Back to NYC for a few days. My treat to myself for finishing my dissertation. After three  days without sleep, I got to the airport and met a friend right at the gate: no sleep during the ten hours of the trip either. i am staying with my dear Anna in the hip west village. 2nd avenue deli for dinner, nails and toes polished, and Regina Spektor- magical as usual- at the Radio city hall were on the menu on the first evening which finished with amazing whisky at the plazza, listening to a friend of anna sing. Woke up early the morning after to work in a cyber caé, back to morningside heights, the movie “an education” (not bad at all), and raun and cold, as awful as i could remmeber it from new-york.

James and katrin met us at anna’s place, and then it was difficult to find a dry and warm place to eat. Slept like a log, work friday morning, and suddenly an terrible pain in the toe. I couldnt wear a shoe and would literaly drag my leg behind me, walking barefoot in the Whitney (great Goergia o’Keeffe), and the mOMa ‘I had missed Ron arad in Paris, and his bookshelves are warm to my hreat. A movie to give some rest to my foot : excellent brother cohen”s serious man, depicting the suburban jewish milieu, where they grew up), and then but of course, opéra : der Rosenkavalier with renée flemming and susan graham.

My friends were starving so we stayed the first act (my favourite). Diner at the hummus place, a walk and a drink in the meat packing and to bed early, always warrying my leg. Saturday, the pain was so string i wanted to scream; Sneakers. Anna came up with a  diagnosis : gout. I think she’s right. All the symptoms are there, but not the causes (too much proteins, wine, or … stress – that’s more probable). It is an old man’s disease. (to me : the grandpa of the little lord fauntleroy) I would laugh aout it if it would no hurt so bad, and if medical care would be a little less ridiculously expensive, so I could get healed. For now, ibuprophe make sit bearable, less of a limp, and even high heals to go out yesterday at a polish/jewish encounter and then a bar were the pain and the the champagne put me to sleep right there, sitting with my friends…

today basketball game in mad square gardens, and before brunch, i am starving

Dvd : Quand Louis Malle fait du Woody Allen

Mercredi 23 septembre 2009

Arte vidéo complète sa collection “Louis Malle” d’un ovni new-yorkais. My dinner with André filme deux metteurs en scène qui discutent de la fin du monde,  pendant deux heures, autour d’un diner sur la 7 e avenue.

Louis Malle concentre sa caméra pendant deux heures sur une discussion intello new-yorkaise des années 1970. Pour tenir la longueur, le réalisateur a engagé deux metteurs en scène de théâtre d’avant-garde qui jouent leur propre rôle :  Andre Gregory et Wallace Shawn, que Woody Allen apppelait “un homonculus” dans Manhattan.

Vingt-cinq ans avant “Belle toujours” de Oliveira, Malle filme intégralement un dîner dans un restaurant un peu vieillot et feutré où l’on entend passer les plats. La discussion dure près de deux heures, et porte à toute vitesse et dans un accent new-yorkais nasillard sur la marge de liberté qui nous reste dans nos démocraties occidentales bien trop confortables.

Quand Louis Malle fait du Woody Allen,  il l’épure de l’humour. Aucune concession donc, si ce n’est un prologue magnifiant Manhattan, où Wallace exprime en voix off ses soucis quotidiens, et son peu d’envie de revoir André qui a poussé la hippie attitude jusqu’aux bords de la folie…

Wallace décide donc d’en dire peu, mais il se laisse vite prendre au jeu égocentrique d’Andre, surtout quand celui-ci l’accuse d’écrire un théâtre incapable de réveiller des co-citoyens endormis et qui estime que la civilisation occidentale et surtout  que New-York est une sorte de camp de concentration que les hommes auraient si bien construit qu’ils sont incapables de même vouloir en sortir.

Au questionnement paranoïaque sur les prisons de  “L’homme unidimensionnel” (Herbert Macuse), Andre et Wallace ajoutent un débat plus spécifique sur ce qu’est leur art : le théâtre.

Un film surprenant, légèrement suranné, et qui tient plus du pari que du divertissement.

“My dinner with André”, de Louis Malle, avec Andre Gregory et Wallace Shawn, 1983, 106 minutes, Arte Vidéo, sortie le 7 octobre, 20 euros.

Voyage dans les backrooms d’un New-York en crise

Dimanche 5 juillet 2009

Après le « Che », Steven Soerbergh est revenu vers l’an 2008 et fait le pari de nous montrer les dessous de la crise à travers le quotidien d’une call-girl de luxe interprétée par l’actrice de porno Sasha Grey. Édifiant.

Chelsea (Sasha Grey) ne couche qu’avec des hommes aisés auxquelles elle propose l’élégance, le plaisir, mais aussi l’illusion pour une nuit d’avoir une vraie compagne (une « Girlfriend Experience », donc). A travers son journal intime, ses allées et venues entre boutiques de luxe de Soho et hôtels où elle retrouve ses clients, ainsi que par ses entretiens avec un journaliste (joué par Mark Jacobson du New-York Magazine), le public découvre les coulisses de New-York heurté de plein fouet par la crise à l’automne 2008…

girlfriend

Filmé en 16 jours avec une caméra digitale, « The Girlfriend Experience » se veut un film expérimenta et un souffle d’air entre deux grosses productions pour Soderbergh. Il a d’ailleurs été présenté dans une version pas tout à fait achevée en janvier dernier au festival de sundance. Aves des images grises et néanmoins vives, le climat d ‘un New-York réactivant le trauma de 1929 en 2008 y est pleinement rendu. En revanche, le personnage de Chelsea s’arrête à mi-chemin. On en sait trop sur elle (qui a un petit copain acceptant la situation et fait le faux pas de tomber amoureuse d’un client) pour la laisser nous glacer en femme fatale, et l’on en sait pas assez pour vraiment s’attacher à son minois de chat persan. Dans ce film, tout est vraiment glauque. Et avec raison, puisque Soderbergh dépeint un monde où non seulement tout à un prix, de la salle de sport, au sexe, en passant par le sentiment de ne pas être seul, mais il faut aussi se battre pour faire valoir sa valeur marchande. En filigrane des pas chassés en talons glamours de Sasha Grey, « The Girlfriend Experience » étale donc une critique sociale de fond profondément marxiste : dans nos sociétés postmodernes, il n’y a place ni pour l’amour, ni pour les idées, parmi lesquelles surtout pas Dieu, puisque seule l’infrastructure de la valeur marchande et de la violence des rapports de production et d’échange compte.

« The Girlfriend Experience », de Steven Soderbergh, avec Sasha Grey, Chris Santos, Mark Jacobson, USA, 2008, 1h25

Le festival Paris-Cinéma propose une avant-première du film de Soderbergh la veille de sa sortie. « The Girlfriend Experience » est projeté mardi 7 juillet à 19h au MK2 bibliothèque et sera présenté par Eric Kerven (Allociné).

Woody réinvestit Manhattan

Dimanche 28 juin 2009

Après nous avoir fait rire jaune dans la haute associe londonienne de « Match Point » et avoir transforme Javier Bardem en guide touristique un peu hystero dans « Vicky, Christina, Barcelona, » Woody Allen fait son come back tant attendu à New-York avec « Whatever works ». A réserver aux fans du réalisateur.

 

Boris Yellnikoff (Larry David, double tres chauve de Woody) est un génie des sciences physique rate, mais un génie quand même. Une crise existentielle plus violente que les autres le pousse a se jeter par la fenêtre et quitter sa femme. Claudiquant et maugréant, l’ancien professeur d’université vivote en donnant des cours d’échecs a des enfants et s’enfonce dans la misère et la misanthropie. Jusqu’au jour une une jeune cruche atterrie du Mississipi vient frapper a sa porte, toute perdue et affamée dans New-York. Quarante ans et quarante mille neurones les séparent et pourtant, c’est le début d’une belle histoire…

New-York-Baal-Babylone pervertit toute bonne âme qui s’y risque. Mais comme le script de Woody Allen date des années 1970, mieux vaut se perdre pour vraiment se trouver. Malgré les monologues-enclumes du pauvre Larry David (Curb your enthousiasm) un peu dépasse, et des themes qui sentent un peu la naphtaline, « Whatever works » remplit sa mission en faisant sourire son public. Le jeu de surenchère dans les gros rebondissements (la mère et le père, caricatures de conservateurs chrétiens de province devenant la crème de la hype new-yorkaise) tient surtout sur des dialogues pétillants, une Evan Rachel Wood (« Thirteen ») tellement appétissante qu’elle fait presque oublier l’absence de Scarlett Johansson, et l’excellentissime Patricia Clarkson qui donne du piment au filme quand elle incarne -du rose bonbon au noir corbeau- LA milfe en pleine chelseasation. L’improbable système « D » de « Whatever works » en fait – malgré tout ce que dit son râleur de héros- un « feel good movie » très sympathique.

« Whatever works », de Woody Allen, avec Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson, Ed Begley Jr., 2009, 1h32 min

New-York, the way I like it

Jeudi 21 mai 2009

Deux verres m’ont suffi pour être un peu grisée ce soir. Ces derniers jours à New-York m’ont semblé plus équilibrés qu’avant et pleins de belles rencontres. Lundi, après avoir écrit le matin, j’ai rejoint mon amie R après le déjeuner (enfin j’ai mangé une salade sur les marches de la grande public library) et nous avons repris notre frénétique activité de shoppeuses ce qui a été utile plus tard… Un autre ami avait une toile en vente chez Sotheby’s, à quatre blocs du Presbytarian hospital et le champagne m’ayant aidée à vaincre la fatigue, j’ai pleinement profité du show d’une vente aux enchères de charité financée par ces jolies dames de Dubaï. Je suis même tombée amoureuse d’une toile que je croyais dans mes moyens mais qui en fait (erreur d’impression) ne l’était pas. Damned! Chez Sotheby’s comme chez H&M je choisis toujours les objets les plus chers. Après quelques pilons de poulet grâcieusement offerts, nous nous sommes retrouvés entre artistes et galeristes (sauf moi) dans un restaurant turc du upper east side. Très sympathique et je suis toujours étonnée de l’intérêt que peut susciter Sarkozy chez les américains qui lisent un peu la presse internationale. Comme j’étais invitée à passer la nuit à Brooklyn chez R., j’ai accepté de grand coeur. R. habite encore pour une semaine à Brooklyn Heights et c’est toujours un plaisir de quitter Manhattan pour se retrouver dans l’atmosphère enfin décontractée de son quartier. C’est vraiment à Brooklyn que je réalise combien Manhattan me fatigue, en fait. Soirée entre filles à revoir la fin de l’Enfer de Chabrol, à se faire les mains et à discuter assez crûment de sexe. J’adore non seulement le grand coeur et la tête extrêmement bien faite de R., mais aussi son parler franc, toujours au bord du vulgaire. Au matin, une grande douche, et une cigarette dans son jardin en plein soleil ont fini de me ressourcer. Comme je n’avais rien à me mettre, j’ai du utiliser les collants de dentelles mauves offerts par Dubaï la veille sous une nouvelle microrobe, pour déambuler aux côtés de R dans Park Slope et boire un excellent cappuccino au café regular. Une heure et demie de métro plus tard je suis arrivée habillée en “pute russe” (copyright R) chez ma psy toujours un peu mutique (c’est le job qui veut ça) avant de filer à la générale de la spéciale Balanchine au Metropolitan Opera. Classique et un peu cucu sur du Tchaikovsky, mais l’american ballet theater vaut son pesant de cacahouètes, notamment pour les jolis culs des danseurs, et pour le plaisir de revenir à ma deuxième maison à NYC (ok, je suis une philistine). Encore un peu de shopping et j’étais assez fatiguée et affamée pour rejoindre mes vieux démons at home. Soirée de lecture. cette semaine, j’ai fini Roth, ses voyages auprès des juifs de l’est, et un étrange roman de Isaac Bashevis Singer, où un survivant de la Shoah se retrouve trois fois marié à New-York. Il vit à Coney Island avec la servante polonaise qui l’a caché, a une maîtresse rescapée des camps dans le Bronx et voit sa femme revenir d’entre les morts, alors que leurs deux enfants y sont restés. Ses trois douces moitiés passent leur temps à le menacer de suicider et disent que les camps, c’était finalement moins infernal que New-York. Et lui est un grand lâche, terriblement et médiocrement humain. Comme quoi on n’apprend rien dans la survie, pas même la dignité. J’ai aussi commencé un excellent TC Boyle sur les fantômes hollandais du passé hier soir, mais je risque de changer pour le Elizabeth George que R m’a offert aujourd’hui pour me “changer les idées”. En fait, j’ai un peu choisi de broyer du noir hier soir, deux de mes amies m’ayant très très gentiment invitée à passer la nuit chez elles pour ne pas être seule. Ce matin, dans le lit, j’ai enfin senti que j’avais un peu progressé depuis mon master et ai mis sur papier ma première idée intéressante et nouvelle en cents pages. Normalement, c’est quand j’écris que les idées fusent, mais cette thèse me semble vraiment prémachée pour la ruminante pas nietzschéenne que je suis. Liberté donc, vers les 13h, alors que par mail, mon futur professionnel se dessine. Déjeuner avec R sous un soleil radieux et trimballage de barda jusqu’à ma gym, non sans me faire faire les ongles entretemps, en couleur rouge pétante plutôt que le bordeaux chic Chanel que j’affectionne. Je me suis dit qu’il était temps d’être un peu non-élégante. 18 heures, rendez-vous dans le west-village avec une jeune-femme rencontrée à Boston. A ce stade de ma vie, mes quasi blind dates avec des femmes sont bien plus excitants que ceux avec des hommes. J. est une vraie new-yorkaise de Californie, dents très blanches, chien dont elle est folle, robe vintage bleue à fleurs et chaussures assorties et encore plus ouverte que moi aux nouvelles rencontres. Juive, intelligente, avec ce brin de folie dans lequel je me reconnais. Je peux dire que je l’aime déjà. Après un café et la promenade du chien “Inky”, nous sommes allées à un vernissage à Chelsea. Des clous, sauf la galerie elle-même dépendant d’une superbe et ancienne revue de photographie: Aperture. Alors que nous apprêtions à dîner, coup de fil, et nous nous sommes retrouvées dans un de mes bars préférés du west-village, “employees only”, pour boire un verre avec deux financiers assez frisés (expression de mon père pour dire : intelligents). C’est la première fois qu’on me dit que j’ai l’air “animale” pour me faire un compliment et aussi que j’ai l’air toute simple. Il faut dire que je n’ai pas pris le soin de me maquiller en sortant du sauna, et que dans ma jupette de ballerine, j’ai l’air d’avoir douze ans. Bref, J et A et R sont entrain de me réconcilier avec New-York, et moi je vais essayer d’aller dormir sans trop penser, ni pleurer.

Il est arrivé

Samedi 18 avril 2009

Sur-activité inacongrue hier, dit la femme aux yeux cernés. Après s’être perdu à l’aéroport, avoir oublié mon adresse et mon numéro de téléphone, mon meilleur ami  T est enfin arrivé. Youpi! J’étais entrain de badiner avec un autre ami parisien, très chic dans sa veste bordeaux seventies de sérieux professeur, quand T. a trouvé le bouton de la sonnette. Il avait l’air si fatigué que je me suis dit que j’avais préparé un programme un peu costaud. Mais à 3 heures du matin à Hell’s Kitchen il voulait encore faire un autre bar (Et à 5 refaire le monde dans une bouteille de vodka, mais ca c’est normal). Première fois à new-york,  première étape ballade dans Union square, expresso décent au café Reggio, puis colloque à la maison française d’NYU sur les intellectuels français en exil pendant la seconde guerre. Laure Adler a parlé en termes exaltés de S. Weil, Annie -Cohen Solal n’avait pas encore vraiment trouvé l’angle de sa présentation (Sartre, Castelli sur qui elle travaille – avec raison- ou la charmante ingénue inconnue qui a mis sartre et breton en contact à NYC?). L’heure francophile a “valu le détour” comme dit mon cher guide vert : laure adler a fait intervenir la nièce de Simone Weil, Sylvie Weil (fille du mathématicien andré j’imagine) qui ressemble comme un gant à sa tante (cheveux bruns roux à ondulations, visage en forme de fraise, et lunettes rondes) avec la joie de vivre et de raconter en plus. Pleine d’énergie et très sympathique (vous imaginez bien que je suis allée échanger deux mots). Suite du programme : dîner à mon cher pastis, avec deux autres amis. Sancerre à tomber par terre, soleil même si pas en terrasse et tartare de gloire. Puis nos amis nous ont emmené à Washington Heights, où ils habitent. Fort Triumph la nuit est superbe. J’ai eu un moment de bonheur pur après une discussion entre fille à regarder le pont qui menanait vers le New-Jersey et se lumières dans la nuit parfumée de New-York avec trois personnes que j’aime. Achat de bon vin dans un beau magasin, puis soirée sympathique : lui étant compositeur allemand et elle étudiante en sciences-politiques de Singapour. J’ai bien discuté un jeune homme à l’accent anglais, américain élevé près de la tombe de Marx à Hampstead, de nationalité française sans en parler un mot et petit fils de Louise de Vilmorin. Tout mignon de rougeurs quand il parlait de la scandaleuse vie de sa grand-mère, il m’a presque donné envie de passer aux hommes jeunes. Dernière étape : la tournée des boîtes gays de NYC, toujours avec T et deux autres amis. Evidemment, en bon français T n’avait pas son passeport sur lui, retour à la maison et une heure de perdue pour avoir le droit d’entrer. J’ai cru que le videur allait l’embrasser quand il est effectivement revenu avec sa pièce d’identité. A l’intérieur zigzagant et immense de la boîte -Amalia 55 e entre 7e et broadway- littéralement des centaines d’hommes jeunes et beaux et gays. Dans les escaliers, je tenais T par la main, quand un des garçons attrappe violemment mes fesses, et me dit qu’il changerait presque d’orientation sexuelle tellement il trouvait mon cul appetissant. Là j’ai souri et j’ai compris pourquoi certaines femmes aiment traîner dans des boîtes gays : on danse, on se fait tripoter, complimenter sans risquer de passer à l’acte. J’ai du entendre trente fois que j’étais ‘adorable’ en deux heures et on a tendance à l’aisser les mains d’un homme homosexuel se ballader sans se cabrer, car poser la main dans le decolleté ou faire des baisers sur les mains et les joues n’est pas sexuel : c’est de la tendresse qui se veut pure. Pour tout dire je dois dire que je trouve ca assez frustrant. Même si la danse me fait du bien, j’ai un peu passer ma nuit à attendre assez seule mes amis qui  chassaient… En plus je suis tombée sur une des mes anciennes étudiantes de Barnard. Que cela m’arrive à Paris où nous nous quittons tous la rive gauche pour aller au BC ou au Baron, d’accord, mais le grand New-York, c’est quand même fou.

Retour paisible et discussion de fond sur l’existence avec T. extirpé des griffes de la nuit, en buvant du jus de tomate et en mangeant des cornichons…. Coucher 6 heures du matin, !!!

Looking for a husband

Vendredi 17 avril 2009

Soirée assez cocasse avec quatre jeunes femmes russes, deux la trentaine bien entamée  une amie de mon âge, et une passé quarante ans et déjà mariée.  Nous étions toutes juives. Le rendez-vous était fixé à 17h30 au bar du four seasons, apparemment le meilleur endroit pour pêcher un mari bien loti. Chevelures impeccables, ongles faits, chaussures prada à talons sans fin, et jupe courte (bon j’avais la jupe courte et les ongles faits, c’est déjà pas si mal, non?),  accrochées au bar nous étions fin prêtes à opérer. Conversation brume d’ennui sur les mérites comparés de Cannes et Marbella, et sur Dubaï qui n’est plus ce qu’il était. A grand renfort de cocktails et de noix de cajou (généreusement offerts par nos nouveaux amis de la finance et de l’immobilier), nous avons bien tenu deux heures et demie, malgré le peu d’hommes intéressants. Un  adorable indien financier, un danois américain noir assez lourd, et à côté un grand ambitieux qui se prenait pour Obama. Plus quelques adipeux un peu édentés. Un d’entre eux a bien failli nous suivre pour le dîner mais cinq femmes pour un grand maigre un peu mou et passablement âgé,  c’était beaucoup, il s’est donc désisté. Et là miracle à  la table du restaurant italien : les conversation n’étaient  pas si légère que ça. La politique et l’histoire faisaient belle figure. Et même les anecdotes sur les dates et autres amours ainsi que les conseils pour attraper un mari ne manquaient pas d’humour. Une des russes un peu plus âgée, superbe, sachant faire ce que j’appelle “les yeux russes” (brumeux, séducteurs) et qui me rappellent ma grand-mère quand elle veut quelque chose (ça marche aussi pour une table dans un café), nous a fait hurler de rire avec une anecdote d’un date arrangé en présence de sa tante qui lui tenait fermement le bras en intimant : “Don’t let him go”. Him étant arrivé une heure en retard et puant la transpiration sur la piste de danse.

Studieuse, J’ai appris que pour trouver un mari, il faut:

1) Balayer  balivernes et sentiments

2) Se définir des objectifs : une d’entre-nous annonçait clairement que tout ce qui l’intéressait était le portefeuille, deux étaient encore dans le vague, et notre leader mariée nous vantait les mérites de son mari irlandais (effectivement charmant, beau, et attentionné, je l’ai rencontré après).

3) Mais ne pas être trop franche, après tout la séduction est un jeu, et dire directement je vais vieillir avec toi pour ton compte en banque ne marche pas, paraît-il…

Bref, je ne suis pas encore mûre pour la chasse au mari; mais il n’empêche que pour les prétendants au poste d’amant j’ai obtenu la palme ce soir avec un charmant juif du montenegro, notre voisin de table qui semblait absolument balayé par un coup de foudre rugissant. Il était peut-être un peu ivre, j’ai donc poliment parlé, me suis assise à sa table très urbainement puis me suis éclipsée en lui laissant quand même mon numéro : Il avait peu de conversation, des amis assez lourds, mais une regard insistant et une moue des balkans qui me rappellent mon grand père et qui peuvent me faire fondre…