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Dinard-Paris-Le Pirou-Paris

Samedi 29 mai 2010

L’été capricieux met du temps à venir, entre coups de soleil et pluie battante. Et comme toujours l’année met du temps à finir. La fin des cours et l’envoi de dernière minute de ma “note sur travaux” (ie 30 pages qui justifient, une fois encore pourquoi j’ai eu le malheur de vouloir réfléchir, enseigner, et même ô audace publier quelques articles) me laissent un peu plus libre. Et encore une fois, plus de liberté c’est aussi plus de solitude et de temps pour réfléchir… et me remettre à écrire un peu. Avant tout, il a aussi fallu un peu dormir et tenter de profiter de journées de repos volées. A Dinard, il y a quinze jours, en voyage romantique, sinon romanesque. Sous les nuages, du sable plein les ballerines, quelques saunas, beaucoup de poisson et de tendresse et des plages et des plages de musique dans la voiture. Le Grand hôtel et ses odeurs feutrées m’ont ramenée à mes étés d’enfance au Royal de Deauville. Le retour a Paris a été brusque et violent, avec les notes des étudiants, le dossier d’agreg, et finalement, il y a une semaine, après une dernière “performance” sur Max Jacob au club des poètes, la libération. Que j’ai très bien vécue en me recréant un petit New-York à Paris : Hareng chez feu Finkielstein qui a changé de nom,  frozen yoghurt chez myberry, et beaucoup de yoga dans un petit club juste à côté de chez moi tenu par un américain, et ô joie, ouvert les jour fériés de mai. Sport enfin à profusion, maintenant que j’ai le temps. Puis week-end en milieu de semaine de mercredi à vendredi dernier avec ma meilleure amie A. et toute sa famille dans le Cotentin. Pas de connexion Internet, donc peu de boîte à sorties, jolie maison avec vue sur la mer montant et descendant sous un ciel gris et froid, vieux livres de  familles, et parties de scrabble endiablées avec toute sa famille.  Il y a la maman de A., tellement pleine d’amour, son père, l’intello un peu torturé et néanmoins plein de bon sens de la famille, la petite nièce de 3 ans, sage comme une image, à qui je donne une fois son bain, ce qui me réconcilie avec les enfants et surtout Mam, qui a 87 ans, et ne peut plus trop bouger, mais qui me raconte un peu sa vie et qui est ravie de voir la mer à perte de vue depuis le balcon. Ça , quelques foulées sur la plage, et Jacques Brel dans la voiture, ce fut un véritable retour aux sources. Et la conscience que c’était vraiment du temps d’amitié volé avec ma chère A. que sa vie tout aussi trépidante mais tellement différente de la mienne ne me laisse qu’à l’heure du déjeuner pendant l’année. Le retour à Paris a été tonitruant. d’abord parce que je ne sais pas me reposer un peu. Si je m’arrête de courir, je m’effondre et après, il est bien difficile de reprendre mon agenda culturel, amical et intellectuel essoufflé. Ensuite parce que j’ai voulu quand même y arriver hier soir : après un shabbat en famille j’ai voulu me poser avec un livre en attendant mon doux et tendre, mais, coup de fil. B. me proposait d’aller rencontrer Anthony Coleman, à l’affiche de l’expo sur “radical jewish culture” du Mahj, dans un squat du bout de Nord de Paris (M° Max Dormoy). Je lis un demi-roman dans le métro à l’aller, et mon ami me dit… qu’il est au Mac Donald; depuis la vitre extérieure du fast food, je lève mes yeux au ciel, en guise de protestation polie. J’entre : il est attablé avec trois de mes très bons amis. Et retombe sur New-York : non pas grâce à Coleman, qui a l’air adorable, mais parce que le squat en question est une milonga où des couples dansent très sérieusement le Tango, ce qui me ramène à mes heures et mes heures de cours de l’an dernier et ma nullité terrible en la matière. Un peu blue et sacrément fatiguée de mon repos des trois jours précédents, je quitte assez tôt (minuit) la compagnie. re-métro, fin de roman, je veux envoyer un texto à une amie en phase de transition – et là, drame, un homme me vole mon i-phone des mains. Autant dire ma vie. Je me lève vite et fort et hurle “Non, non,non”, d’un ton décidé. Je cours après le ladre et l’attrape par la bandoulière de son sac. Les gens -touristes compris- sortent du métro dans un geste solidaire pour l’arrêter. Le type lâche mon précieux portable et je m’étale sur les deux genoux sur le quai. Mon sac se renverse, mais avec l’aide de mes sympathique camardes de voyage et du chauffeur du métro qui attend deux longues minutes, je récupère tout, et m’assieds sagement. Je vérifie : je n’ai rien perdu, et n’ai que deux gros bleus sur les genoux. Tout va bien, donc, même si je suis un peu choquée. Me voilà repartie pour faire face à un ami ivre et pénible que nous avons en commun avec mon chéri. Une heure, deux heures, il ne part pas, moi je voudrais partir et rejoindre la sécurité de mon lit. Mais je sens qu’il faut que je reste… Ce qui m’a couté un réveil tardif, pas de yoga, et une matinée passée sans rien y voir (lentilles de contact aux abonnés absents). De retour vers 16h dans mon quartier, toujours en petite robe noire dans le froid, je porte de lourdes bouteilles jusque chez moi : ce soir, petite soirée à la maison, avant, expo de photo à l’autre bout de Paris dont la boîte à sorties est partenaire. Et demain : pique-nique à perpéte pour une cause juive, si possible passage au forum des images où l’on projette les films de la quinzaine des réalisateurs dont un court réalisé par une amie, et une comédie musicale au châtelet. J’ai cinq articles à écrire, dois encore me changer et tartiner un peu pour ce soir, mais tout devrait bien se passer…