Third Time I am walking up and down Sderot Rothschild since this summer. And I like it more and more. This little week was a gift to myself for finising all my assignments before Christmas, and get some strenght to get back to work while everyone is on holidays. Very ill when I arrived in Neve Tszdek with my brother, I got enough food and sleep and even a little sun so that I could feel stressed again by the end of my staying. Once again, it was a very rich trip, as I atended a very warm barmitzvah (firs time in a synagogue here, and I loved the woman rabbi) and I made very strong bonds here with fantastic people : yesterday, dinner in Florentine and songwriting frenzy with a the guy who knows the coolest langages on earth (luckily, french and english are part of the deal), and then drink with the best designer/cook of the city. Tonight, i listen to my first conference in Hebrew at the University of Tel-Aviv, I still have a long way to go : I probably understood 15 % of the talk on … Islam in France. After that I spent the evening with fantastic and beautiful N., whose mother gets all the secert of unknown people in 5 minutes, and whose father wrote books on roumanian jews. First time anyone ever mentions Fondane to me here. It all ended where it was supposed to end : a club on Ibn Gvirol, in a Mall, trying to llok like 1-Oak in NYC, and actually very nice. Tomorrow is THe day : I’ll check the renouned institute where I might spend the next few years, brushing up my Hebrew and my political theory at teh same time.A Yaël has to speak Hebrew, doesn’t she?
Comme toujours, la fin du voyage est bien plus trépidante que la semaine langoureuse de mon arrivée. Bien sûr, le rythme n’a rien à voir avec celui de ma vie parisienne à triple emploi et dont la reprise m’effraie, mais une sois mes repères fixés à Tlv je me suis quand même bien baladée ces deux derniers jours. Avant-hier soir, un ami argentin chef à ses heures perdues de designer a balayé mon blues à grands renfort d’aubergines grillées, et de mets délicieux aux épices les plus folles. Rien que le dessert était un poème : figues revenues à l’huile, au miel, à l’anis, avec glace vanille. Nous avons écouté des litres de tango pour digérer…Hier, départ vers 10h en Shirout pour Hashkélon, au Sud, où j’ai rejoint ma soeurette E. dans un paysage de desert et de mer, au milieu de nulle part, devant une marina qui effaçait à peine l’effet Robinson. On ne devinerait pas que la ville est à quelques km de Sdérot et que des missiles lancés de Gaza y tombent régulièrement. Après un déjeuner délicieux (fin définitive du régime lié à la chaleur) dans un ancien Kibboutz qui porte le nom d’une épice (Sumac) et du vin du Golan, nous avons été conduites en face de Gaza et briefée sur la situation pour un cicérone ‘neutre’ qui s’y rend au moins deux fois par semaines. Instructif. Juste le temps de sauter à nouveau dans le shirout où mon voisin d’origine indienne me donnait des coups de coudes pour continuer une conversation-fleuve … en Hébreu et m’empêcher de dormir. Je dors de moins en moins, 3-4 heures par nuit, la routine habituelle, en fait. Bref il voulait que je fasse encore un bout de chemin avec lui, et j’ai compris qu’en l’absence de femme officielle, ce voyage était son trajet hebdomadaire pour le bordel. Pas le temps de me changer pour retrouver mon élégant cousin à l’Hôtel Montefiore, tenu par le couple qui connaît également le succès avec l’excellent restaurant français La Brasserie. Ambiance Boutique, mi-néo-colonial, mi-Mercer de Soho, délicieux Bloody Mary et intense conversation avant que ma chère Y. dont c’était le dernier soir nous rejoigne, toute pimpante. je voulais aller voir le concert de Hadara Levin Arredy mais après prise d’info, celui-ci annoncé pour 21h30 n’avait lieu qu’à 23h00, nous avons donc eu le temps de manger le meilleur sandwich au Corned Beef de la ville au n° 58 de la rue Yehuda Ha’Levi. Finalement arrivée un peu pompettes au concert, nous avons été frappées au coeur par la grâce : voix rocailleuses, textes forts en anglais, et en hébreu, délicieusement imparfaite, son piano planté entre deux serveurs allant chercher bouteilles de vin et addition, la grande et maigre chanteuse était à chaque morceau à la hauteur de la chanson qui m’avait interpellée dans le film «I Shot my love» : «Going Home». Du underground avec âme et beauté, comme je l’aime. Y. aussi s’est assise par terre, et quoiqu’un peu choquée par les couples de lesbiennes s’embrassant entre deux claps de leurs mains au rythme de la musique, s’est laissée porter par cette mélancolie essentielle.
Après un Jeroboam d’eau, direction rue Lilienblum, non pas au Nanotchka, mais au bar d’enface, extérieur, lounge, blanc, et bien gardé. Discussion intéressante avec deux amis français dont un a fait son alliah, et puis quitte à attendre le départ pour l’aéroport de Y. jusqu’à 4 heures du matin, nous serions bien allées danser au galina encore une fois, mais la fatigue a gagné, et nous sommes rentrées discuter à la maison en luttant contre le marchand de sable. Je me suis effondrée jusqu’à 9h30 du matin pour reprendre un Shirout vers Jérusalem où je n’avais pas eu le temps de voir ma famille lundi. Habitant dans le joli quartier de katamon, Y. m’a raconté de jolies anecdotes sur mon père, son cousin et lui nageant dans la Garonne quand ils avaient 12 ans et A. avait réussi à préparer le meilleur repas, aloors ue le frigo était en panne. Retrouvailles avec E. et un de ses amis à la cinémathèque, où nous n’avons pas pu bouger du bar climatisé tellement le soleil tapait sec dehors. Petit tour de moto jusque chez l’ami de E. toujours dans le quartier de katamon, et soirée de discussion à coeur ouverte avec un quatrième ami brillant et un peu plus religieux, entrain de finir sa thèse et que je connaissais d’une conférence donnée ensemble à la Sorbonne. Vers 22H, il était temps de rentrer – pour travailler un peu, la boîte à sorties émerge doucement de son sommeil estival- mais à défaut de connexion Internet, j’ai écrit un peu, préparé un CD pour mon ami israélien G, et là je dois filer sous la douche pour un dernier verre, comme dans la chanson de Biolay passée en boucle ces vacances «Ton héritage».
Après une folle nuit de danse au “Galina”, où j’ai retrouvé mes 17 ans à transpirer sur de très mauvaises musiques dans l’air du temps, sur le port et un retour surexcité dans les rues de Tel-Aviv, le réveil a été difficile hier matin pour mon petite voyage à Jérusalem. Et malgré le temps que j’ai pu y passer (1 mois et demie l’été d’après le bac, tout de même), les 7 collines de cette ville continent à me perdre. Mais à grands renforts de demande de renseignements, de bus et de taxis, j’ai fini par trouver la Bibliothèque Nationale sur le campus de la Hebrew University à Givat Ram pour rencontrer un professeur dont le cours – suivi à Chicago, il y a huit ans- a vraiment changé ma vie. Non seulement parce que j’y ai rencontré mon premier amour, trouvé les prémisses de mon sujet de thèse et connu une amie fantastique, mais aussi parce que pour la première fois de ma vie, je n’avais plus en face de moi “qu’un” professeur, mais un “Mensch”. Toujours aussi brillant, plein d’attention et généreux, il n’avait pas changé, dans les jardins fleurissants de Givat ram, me montrant les collections de livres de Gerschom Scholem conservés à la Bibliothèque, aussi bien que les arbres plantés aux alentours, me posant mille questions sur mon travail, ma famille, me présentant un délicieux politiste et s’émerveillant des jeunes karatékas venus se disputer le titre du mondial de leur discipline dans le gymnase de la Hebrew U. Remise avec soin dans un taxi, après un délicieux gaspacho à l’israélienne, je suis partie pour le quartier de l’ONU y rencontrer l’amie dune amie, palestinienne, travaillant à la com de la grande maison. Il était déjà 18h quand je suis arrivée aux portes de la vieille ville, par le côté du souk arabes, aux marchands harassés de jeune et de chaleur. Après la joie de retrouver ce site irradiant, toujours la même impression contrastée de beauté impériale et de tension maladive. Autant je suis “chez moi” à Tel-Aviv, autant Jérusalem me laisse hors de moi, flottant au dessus de mon propre corps pour mieux percevoir les humeurs, les croyances, et les doutes; et l’atmosphère mystique m’empêche de dormir la nuit, si bien qu’au bout de trois jours, je suis un Zombie. A 18h30, ayant salué en reculant avec respect le Kotel cogné de soleil et toujours aussi bruissant de juifs du monde entier, j’avais plus ou moins dépassé les limites de la fatigue, qu’une petite marche d’une heure dans le souk et vers la rue Ben Yehuda, m’ont finalement fait oublier. Frozen Yoghurt, lèche-vitrine et papotage dans le shirout du retour, Y. flamboyante en orange fleuri, et moi-même, dans ma seule robe décente, n’avons pas eu le temps de nous doucher avant de filer à Florentin, le marais de Tel-Aviv, pour une soirée sur le toit d’un appartement magnifique. Et avec une foule d’amis brillants, engagés, et généreux. Probablement une des plus jolies soirées ici, où tout jusqu’à la vaisselle ensemble m’a rappelé … ma vie et mes amis à Paris.
Un peu déconnectée des médias, je viens d’apprendre la mort de Tony Judt. Tristesse, peut-être pas à cause de l’intérêt intellectuel que je porte à l’écrivain. L’article de Pierre Assouline sur son blog est, comme bien souvent, un modèle du genre.