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Retour du soleil et des bonnes soirées

Mercredi 18 mars 2009

Deux opéras dont l’excellente somnambule avec Dessay et Florez au Met, et trois bons concerts cette semaine : j’ai dansé avec des ados de 15 ans au Terminal 5 pour les sympathiques Ting tings et adoré les Herman Düne au Mercury lounge.

A une projection privée du dernier Jacquot (Huppert m’énerve, c’est désormais officiel et même physique,  parce que franchement elle est bien dans le film, même en italien, mais je n’en peux plus), lundi, nous avons failli être enlevées par le directeur de l’école des arts visuels pour un dîner avec le réalisateur. Nous avons malheureusement du décliner. Samedi, j’ai découvert la chanteuse anglaise Barb Jungr qui m’a donné une bonne leçon de chanson américaine. Et enfin, hier soir, ayant retrouvé une amie d’enfance chez les Herman Düne, peu connus à New-York et donc plébiscités par les français et allemands expatriés de la ville, j’ai attéri dans un joli vrai/faux speak easy au nom sulfureux, le Backroom. Tout ça après un déjeuner en plein soleil au café colonial et une virée dans les friperies du Lower east-side (chaussures charles jourdan à 35 dollars. Pas beaucoup de sommeil donc, mais la thèse avance et g mon coeur s’allège, grâce à la fidèle Raphaëlle que je traite trop souvent de “Salope” ; ce qui est aussi vulgaire qu’affectueux, car l’injure m’échappe en général comme une exclamation d’admiration. Ayant presque achevé mon introduction de quarante pages, me voici fin prête pour un jogging à Park Slope.

CD : Pays sauvage, d’Emilie Loizeau

Mardi 3 février 2009

Persistant dans le monde baroque enfantin qui est le sien, Emilie Loizeau sort un nouvel album bilingue, aux accents folk, et aux collaborations futées (Moriarty, Thomas Fersen, David Ivar de Herman Dune …). Un eldorado musical pour nostalgiques joyeux.

Déjà dans l’ « Autre bout du monde », Emilie Loizeau avait tout compris et enchanté ses auditeurs avec son monde un peu magique et très décalé, où sa formation de musicienne classique était mise au service d’un existentialisme light (« Je suis jalouse », « Je ne sais pas choisir »…). Elle avait réussi à greffer cet univers au cœur d’une vraie tradition de chanson française.

Avec « pays sauvage » elle réitère : tout, y compris la couverture de l’album, parle à nos rêves d’enfants. Très « chanson réaliste », la « Femme à barbe » est entêtante. Quant au duo en Français et en Anglais avec Thomas Fersen « The Princess and the frog », il réactualise le conte menteur qui veut qu’un baiser puisse changer le visage du monde. Mais par-delà la féérie de vrais textes forts, et l’enchantement d’une voix bluezzy, Emilie Loizeau passe résolument du côté du Folk, privilégiant des instruments étranges, des duos avec de petits génies de la matière rétro comme les Moriarty (« Fais battre ton tambour », « Ma maison ») et des sons de cloches très CocoRosie. A cette jolie mixture, elle apporte encore une corde : celle de la musique World avec le duo « Dis moi que tu ne pleures » qu’elle interprète en Anglais avec David Ivar de Herman Dune et – complètement revu- en Français avec le chanteur réunionnais Danyel Waro. Ajoutez encore à cela des arrangements très travaillés et vous obtenez la recette d’un album aussi multiple que parfaitement travaillé.

Voici le premier single de l’album que vous avez peut-être déjà entendu sur les ondes : « Sister »



Emily Loizeau
sera du 3 au 5 mars à l’Alhambra et le 8 décembre sur la scène de l’Olympia qu’elle a l’habitude de remplir.

Emilie Loizau, “Pays sauvage”, Polydor, edition limitée collector 18,50 euros, édition “normale” 17 euros.