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La slick est bien le off le plus in de la FIAC

Vendredi 23 octobre 2009

Pour sa 4ème édition, la Slick s’expose au 104, rue d’Aubervilliers. Une bouffée d’énergie et d’art vivant en 61 galeries,  après les œuvres de musée montrées dans les longs corridors de la FIAC. Sooo chic, la Slick a même son valet parking!

La foire off la plus in de la FIAC se mérite. Très loin du cœur de Paris, elle s’est installée cette année dans les bâtiments rutilants du 104, rue d’Aubervilliers. On est accueilli par une sculpture monumentale d’Ugo Rondinone “How does it feel”, devant lesquels des artistes esquissent la jolie façade de la halle centrale, confortablement installés dans des chaises longues.

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A l’étage, des galeries de renom et hyper branchées (Studio 55, Galerie W, Polaris, Marion Meyer, Dix 9…)  s’étalent elles aussi confortablement dans un espace blanc immaculé. Les inclusions de peluches colorées de Alberto Verajano sont présentes à la fois sur le stand de la Galerie W et du studio 55.

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On notera également les architectures réalistes et parfois en 3D de Evol à la Wilde Gallery de Berlin

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La révérence mode de NSG à Mondrian à la Cynthia Corbett Galleryslick-nsg

Les dessins de John Casey à la Galerie Polaris

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Et enfin, l’installation sonore et perlée de Frédéric Lecomte en hommage au collier de sa mère chez Pascal Vanhoecke.

Au rez-de jardin, les deux ailes d’exposition laissent moins d’espace aux autres galeries et il est agréable de s’enfoncer dans leur enchevêtrement comme dans le ventre vivant d’une ville imaginée par des artistes.

Les réflexions historiques et toutes en superposition de Julia Winter à la galerie hongroise Lena & Roselly sont notre coup de cœur de cette Slick 2009.

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Remarquables égalements sont les enfants mi-Dickens, mi- Murillo de Dran à la Galerie GHP de Toulouse

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L’installation nominée par la Slick 2009 de Eric Sep à la galerie Gist d’Amsterdam

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Ainsi que les toiles très couture de Kate Lyddon à la galerie d’Ys de Bruxelles.

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De nombreux happenings et conférences ont lieu ce week-end à la Slick.

Ce soir, ne manquez pas la présentation du mouvement perversioniste par un de ses membres éminents, Luis Nieto.

Samedi, à 14h, le plasticien lauréat du prix Marcel Duchamp Philippe Mayaux parlera des rapports entre Art et gastronomie et à 19h, le vidéaste Ultra violet projette son “Last supper” (1972)

Dimanche, à 14h, c’est au tour d’un autre grand plasticien français, Fabrice Hyber de prendre la parole pour un débat sur les rapports entre Art et argent avec le commissaire priseur David Nordmann et l’économiste Laurent Noël. 18h, le commissaire priseur Pierre Cornette de Saint Cyr parlera avec l’artiste Fred Forest d’art sur la toile.

Tout au long du week-end, les artistes Romina de Novellis, David Miguel, Lorena Diaz, et Emeka Udemba (entre autres) proposeront des performances. Pour voir l’intégralité du programme cliquez ici.

Enfin, la Slick tranforme ce week-end le Point FMR en petit Berlin, avec chaque soir des sets de Djs venus d’Outre-Rhin.

Ce soir, à partir de 20h Guido Moebius & Holger Hillel seront aux platines.

Samedi, à partir de 19h ce sont Vicky Banjo et sa performance burlesque, puis DJ Danel irkin revisitant la neue welle qui vous feront bouger.

Et dimanche, à 14h, dix personnalités berlinoise racontent leur ville, à 15h30 Felicia Atckinson propos eune performance, à 17h Caroline Villain chante du Schubert, et à 18h, place au one woman show de Miss Higgins DJY.

Slick, 104, rue d’Aubervilliers, Paris 19e, m° Stalingrad, Riquet ou Crimée, 10 euros (TR 7 euros).

Vendredi 23 –  de 11 à 20 heures
Samedi 24
–  de 11 à 22 heures
Dimanche 25
–  de 11 à 20 heures
Lundi 26
–  de 11 à 17 heures

Le Point FMR, Quai de Valmy, Paris 10e, m° Jaurès ou Stalingrad.

La Fiac 2009 et ses off

Jeudi 22 octobre 2009

La 36ème édition de la Foire d’Art Contemporain de Paris s’est pré-ouverte sous une fine pluie d’automne, mercredi pour les collectionneurs, les galeristes et les journalistes. Une édition riche et de très grande qualité. A côté des deux sites de la FIAC (Grand Palais et Cour Carrée du Louvre), et des sculptures installées pour l’occasion dans le jardin des tuileries, les deux “off” du 8 ème arrondissement vernissaient également : Show Off a déménagé avec succès du rond-point des champs aux bords des quais, et Art Elysées proposait un long corridor d’art contemporain le long du Grand Palais à la Concorde.

Plus de 300 galeries sont représentées à découvrir  jusqu’à dimanche (FIAC, Show off) ou lundi (Art Elysées), auxquelles ils faut ajouter les stands de la Slick, qui vernit vendredi soir.

La FIAC a donc pré-ouvert à partir de 11h mercredi matin, présentant les artistes de 198 galeries d’art moderne et contemporain et 6 galeries de design à leurs premiers invités. La FIAC fonctionne maintenant depuis plusieurs années sur un modèle bien ficelé  : art moderne et contemporain “classique” au Grand Palais, galeries détectrices de talents dans la Cour carrée du Louvre où les œuvres des candidats au prix Marcel Duchamp sont montrées, et sculptures spécialement conçues pour l’occasion dans le jardin des Tuileries). Mais l’institution n’oublie jamais de se renouveler : cette année si l’on retrouvait de nombreuses galeries fidèles à la FIAC, le renouveau était tangible : plus de 60 exposants sur 198 galeries participaient pour la première fois ou effectuaient un retour à la FIAC. les galeries françaises ne représentent qu’une petite moitié des exposants.

Sous la voûte du Grand Palais, la grande nouveauté est située au fond et au centre du bâtiment. 10 des plus grandes galeries du monde se sont regroupées sur 300 m² pour exposer leurs chefs-d’oeuvres. Parmi eux : des Léger, des Picasso, et des Bacon dignes des plus grands musées.

En dehors de cette espace appelé “Projet moderne”, la galerie Nathalie Seroussi expose de superbes Martial Raisse et Alexandre Calder, et Marian Goodman a accroché d’époustouflants Baldessari et un très beau Annette Messager.

D’une manière générale, les œuvres présentées sont volontiers des peintures (peu de photos, très peu de vidéos et d’installations) d’artistes déjà très connus. Cette années, le Pop Art et le réalisme étaient moins présents que l’an dernier pour laisser places à des tons plus gris et à des œuvres plus expressionnistes ou conceptuelles. On pouvait voir de magnifiques pièces de Kounellis (Galerie Karsten Grève, Galerie Lelong), Soulages (Galerie Karsten Grève), Kiki Smith (Galerie Lelong), Tatiana Trouvé (Galerie Emmanuel Perrotin), Rebecca Horn (Galerie Lelong) et Jean Tinguely (Galerie Hans Mayer).

Georges Condo, qui vient d’avoir une exposition au Musée Maillol,  est à l’honneur à la galerie Simon Lee et chez son galeriste parisien, Yvon Lambert.

La Galerie Le Minotaure permet de (re)découvrir un artiste d’inspiration dadaïste : Erwin Blumenfeld

Les trois coups de cœur 2009 de la boîte à sorties dans la nef du Grand Palais sont :

– l’installation “Gambling with de Dead” de Loris Gréaud chez Yvon Lambert.

– les sculptures hypercéphales de Thomas Leroy chez Nathalie Obadia.

– les tableaux neo-réalistes et néanmoins révolutionnaires de Alexei Kalima chez Anne de Villepoix.

Sur le chemin de la cour carrée, le jardin des tuileries s’est paré de sculptures très contemporaines, dont certaines font un clin  d’œil aux danaïdes et autres nymphes classiques qui veillent d’habitude sur allées du parc.

Les deux pièces les plus impressionnantes sont l’installation sans titre de Kader Attia, dont les cymbales rappellent visuellement les nymphéas de Monet et font aussi un bruit envoûtant (grand bassin octogonal)et La ronde grimaçante des 12 protagonistes de “Sunrise east” de Ugo Rondinone (bassin près de l’arc).

La grande nouveauté de la Cour carrée est le prix Lafayette. Grâce à une dotation des fameux magasins, 14 galeries émergentes ont été sélectionnées pour la qualité de leurs choix artistiques et placées au cœur de la FIAC. Un des artistes représenté par l’une de ces 14 galeries remportera le prix Lafayette, qui lui assurera des moyens pour créer et une exposition à Paris.

Comme chaque année, les 4 finalistes du prix Marcel Duchamp montraient leur art. Deux d’entre eux sont plutôt expressionnistes : Philippe Perrot présente un tableau très proche de l’art de Egon Schiele, “on s’y cogne” et le peintre Damien Deroubaix a mis à profit ses connaissances des techniques de gravure sur bois et de sérigraphie pour évoquer en deux sculptures et une peinture sur bois comment nous sommes constamment surveillés.

Les deux autres candidats proposent des réflexions plus pointues : Nicolas Moulin fait réfléchir sur l’urbanisme et l’organisation de notre espace de vie avec un œuvre qui tient autant de la maquette que de la sculpture : “Interlichtenstadt”, et Saadane Afif continue sa  recherche formelle, qui interroge l’image, mais aussi et surtout, la musique.

Si certains stands sont  très originaux (tombée de paille chez Enrico Fornello, ambiance Hansel et Gretel chez Alain Gutharc, mur noir imaginé par l’architecte Edouard François chez Loevenbruck), Les pièces classiques ne manquent pas non plus dans la cour carrée avec un superbe Bernard Buffet et des mini-compression de César à la galerie Sorry we’re closed,ou encore Dan Mc Carthy chez Suzanne Tarasiève. Les  fondations contemporaines et les éditions d’art ont également leurs stands.

Parmi les trouvailles de cette joyeuse cour carrée qui ressemble plus à une foire et moins à un musée que le Grand palais, on peut noter:

– les installations ludiques de Ryan Trecartin et Lizzie Fitch chez New Galerie de France.


– les dessins érotiques de Christra Ganesh chez Haas & Fischer.

-l’installation « phare » et bleue, avec corne de brume, de Jean-Pascal Flavin et Julien Bismuth chez Catherine Bastide.

A l’occasion de la FIAC, 3 artistes proposent des performances gratuitement à l’auditorium du Louvre (Gary Hill le 24 octobre à 21h, Christian Marclay le 24 octobre à 21h et Eliane Radigue le 25 octobre à 15h). Les évènements sont gratuits mais il faut réserver par mail : auditorium@louvre.fr

Encadrant le Grand Palais, Show off et Art Elysées permettent à des galeries moins connues de faire connaître leurs artistes.

Le déménagement de Show off sur les quais de la scène (entrée au pont Alexandre III).  La vue est superbe, l’espace dégagé et la qualité des oeuvres semble meilleur que l’an dernier quand la foire était engoncée dans l’espace Cardin. On est accueilli par un joyeux troupeau de lapins colorés, issus de l’imagination fertile du ludique collectif : le cracking art group. On retrouve leur amour débordant pour les animaux colorés et en plastique au cœur de la foire. Une “pet therapy” bien efficace. A how off, on notera également les toiles d’Anatoly Tverdoy chez Analix Forever, et les superbes photos présentées à Acte2galerie (Jill Greenberg, Vee Speers et surtout les clichés post-préraphaélites de Cédric Delvaux).

Moins concentré, Art Elysée est un joyeux éparpillement longitudinal autour d’un tapis rouge. Il y a un peu de tout, surtout du clinquant qui se vend bien, mais au milieu des sculptures et peintures acryliques et acidulées, on peur trouver quelques perles, notamment le stand de la photographe Céline Szawer.

FIAC, du 22 au 25 octobre, sites Grand Palais 12h-21h,  et Cour Carrée 13h-21h, 28 euros l’entrée (15 euros TR pour tous les étudiants jeudi et vendredi), 50 euros le pass.

Show-off, du 22 au 25 octobre, 12h-20h, Pont Alexandre III, entrée libre.

Art-Elysées, 11h-20h30, du Petit Palais à la place de la Concorde,15 euros.