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Live report : Gogol Bordello métisse encore son gypsy punk à l’Elysée Montmartre

Mardi 18 mai 2010

Mardi 18 mai, Eugene Hutz et son Gogol Bordello ont pris d’assaut la scène de l’Elysée Montmartre. Et ils l’ont joué “à l’ancienne” reprenant tous leurs tubes pour le plus grand plaisir d’un public aussi mêlé que leur musique. Si la fête était au rendez-vous, la terrible acoustique de la salle et le son saturé des basses n’ont pas permis de se rendre compte de la précision du travail d”‘artisan” que le groupe insuffle de plus en plus dans sa musique.

Le public était très mélangé, hier soinr pour accueillir les Gogol Bordello dans la salle de l’Elysée Montmartre, si jolie avec ses moulures, mais où les instruments se perdent en résonances. Des punks de la première heure demeurés tels quels côtoyaient d’anciens afficionados des crêtes “boboisés” et des petits jeunes venus pour faire la fête. Car l’image de marque des Gogol Bordello, c’est bien cette énergie incroyable qui donne envie de pogotter. Ce qu’Eugene Hutz et sa troupe ont bien compris. Même si du côté des médias, les ballades du dernier album “Transatlantic Hustle“(American Recording / Sony) ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme, le groupe a commencé sur ses succès les plus toniques : “Break the spell”, “Not a crime”… Et c’est seulement à mi-parcours qu’Eugen Hutz torse nu et christique  a  lancé le premier morceau issu du dernier album. Un morceau politique et toujours énergique : “We are coming rougher”. Après une jolie reprise en portugais, le groupe a fini sur “Pala Tute” le premier single de “Transatlantic Hustle”… avant de donner une bonne demi-douzaine de bis! Dont la jolie ballade “Sun on my Side” et un final à couper le souffle avec seuls sur scène, un Hutz hendrixien à la guitare, son fidèle violoniste Sergey Ryabtsev et son accordéoniste, Yuri Lemeshev.

Si le public a résolument dansé hier, et acclamé les Gogol Bordello comme ils le méritent, le concert a cependant donné l’impression que le groupe était dans une période de transition et tentait de ménager ceux qui viennent pour du vrai Punk old style, tout en distillant une nouvelle tonalité plus “introspective” et plus “artisanale” dont nous parlait le chanteur dans son interview (voir l’article). Le toute nouvelle influence du Brésil, où le leader du groupe vit depuis deux ans, semble peser sur les guitaristes et sur le rappeur et percussioniste equatorien Pedro Erazo, dont le style très R’n’B, les grands mouvements de bras en direction du public, et la voix basse tonitruante jurent avec la couleur subtile et l’accent ukrainien de la voix de Hutz. Enfin, dans le cadre de l’Elysée Montmartre, la multiplication des basses empêchait de voir à quel point le concert était préparé et arrangé. Le concert a donc  été ce joyeux Bordel qui est si familier aux fans, mais qui ne semble plus être la direction vers laquelle le chanteur des Gogol Bordello veut aller.

Au niveau de l’énergie et de la générosité, chapeau bas donc aux Gogol Bordello qui ont bien rempli leur mission et “kicked ass”, pour reprendre une expression chère à Eugene Hutz. Au niveau de la musique elle-même, sentir le work in progress empêchiot quelque peu de plonger entièrement dans l’univers si riche du groupe.

Gogol Bordello à l’Elysée Montmartre ce soir : Interview de Eugene Hutz

Mardi 18 mai 2010

En allant interviewer Eugene Hutz, je me demandais vraiment ce que j’allais pouvoir lui raconter et/ou lui poser comme questions, ayant découvert le punk très tard grâce à mon ami Eric Debris des Métal Urbain. Certes, j’avais baladé le dernier album des Gogol Bordello dans les rues ensoleillées de Paris, dansant toute seule et souriant à leur son énergique, mais de là à trouver le bon angle pour approcher l’icône… Et bien contre toute attente, je serais bien restée toute la soirée avec Eugene. Très séduisant derrière sa moustache, il s’est avéré extrêmement posé, cultivé, et attentif à mes questions… Nous avons pas mal parlé de New-York et des femmes… Une très jolie rencontre qui m’a donné plein d’énergie.

Alors que leur nouvel album “Transcontinental Hustle” (American Recordings / Sony) vient de sortir, le « Casa Gogol Tour » des Gogol Bordello passe par l’Elysée Montmartre mardi 18 mai 2010. La boîte à sorties a rencontré le mythique chanteur du groupe Gipsy Punk, Eugene Hutz. Sous la moustache et par-delà l’énergie, c’est un artisan de la musique qui s’est exprimé sur son art.

Comment avez vous rencontré Rick Rubin qui a produit “Transcontinental Hustle”?

Nous avions un ami en commun, Tom Morello des Rage against the Machine, qui nous soutient depuis de nombreuses années. Après un concert de Tom à Los Angeles, j’ai finalement rencontré Rick Rubin. Et j’ai compris que c’était exactement là où je devais me diriger dans ce nouveau chapitre de ma vie. C’était important pour les Gogol Bordello de devenir des vrais artisans (“craftsmen”) ou alors on serait juste devenus carrément fou.

Cela veut-il dire que vous comptez vous éloigner du punk?

Tu ne peux pas t’éloigner du Punk, pas nous, c’est vraiment dans notre ADN. Et je n’ai jamais été tellement obsédé par cette idée du Punk, vraiment jamais. Même le punk qui nous a inspiré au début, c’était les Clash, la Mano Negra et les Fugazi, qui font un type de musique plutôt intellectuel. C’est de la musique de la rue, mais aussi de la musique intellectuelle. Nous venons déjà d’un arbre d’influences, où l’on trouve déjà cette idée de cheminement d’artisan. On n’a jamais fait du “punk hormonal”, pour moi les qualités musicales fondamentales sont toujours passées au premier plan : les paroles, la mélodie, les arrangements, un rythme fort. Et on n’a jamais été un groupe punk traditionnel avec trois cordes. En travaillant avec Ricky j’ai été conforté dans l’idée qu’une chanson se crée d’abord au piano ou à la guitare et que c’est seulement après qu’elle est prête à être amenée à la batterie. Nous devenons de plus en plus des artisans et c’est comme ça qu’on va casser la baraque (“Kick Ass”).

Pour être un artisan de la musique est-il important de jouer de plusieurs instruments?

Je crois que c’est très important. Je suis capable de jouer de tous les instruments de base du rock : la batterie, la basse, un peu d’accordéon, un peu de clavier. Bien sûr, ça aide. Mais mon instrument est la guitare et je ne me suis jamais considéré comme un instrumentaliste hors pair. J’ai toujours su que j’étais doué pour raconter une histoire musicale en trois ou quatre minutes, c’est-à-dire écrire des chansons.

Vous vivez au Brésil depuis deux ans. Cela a-t-il influencé votre musique?

Depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui, c’est un pays incroyable pour trouver l’inspiration. Je n’aurais pas écrit ce disque si j’étais resté dans mon quartier de l’East Village. Le Brésil est une mine d’or de musique et de grands musiciens qui demeurent anonymes et qui jouent jour après jour dans des petits lieux. Tout l’environnement est musical au Brésil, j’adore cette atmosphère. C’est très direct, c’est là, dans chaque rue, derrière chaque fenêtre et chaque porte. Et cela réoriente ton propre sens de la mélodie et du rythme, et tu commences à jouer des morceaux et tu ne peux pas t’arrêter de les jouer parce qu’ils sont trop excitants. De temps en temps tu vides ton réservoir de créativité ou tu sais que cela arrive, et alors tu fais quelque chose comme tomber amoureux de quelqu’un, d’un pays ou les deux, tu fais certaines expériences et tout d’un coup le réservoir est rempli à nouveau, et c’est très stimulant. J’ai eu beaucoup de plaisir à écrire cet album au Brésil. C’est pratiquement tout ce que j’ai fait. Boire un café le matin, et me mettre à composer, chanson après chanson, puis les réviser. Et tous les deux ou trois mois, j’allais chez Ricky en Californie et je lui montrais 10 ou 15 nouvelles chansons. En tout j’en ai écrit 50 pour cet album, on en a enregistré 25, et 13 ont été choisies pour l’album. On en a gardé 12 pour des sorties spéciales.

C’était difficile de choisir?

Oui très difficile, mais pas trop. Je sais qu’elles trouveront leur public d’une manière ou d’une autre.

Quelle est la recette de votre métissage musical ? Est-ce un collage conscient ou un mélange inconscient?

Si c’était conscient, ce serait plus facile, on pourrait suivre une recette, cuire comme un gâteau. Mais c’est beaucoup plus compliqué que cela. C’est un processus très lent. je crois que l’inconscient fait tout le travail. L’inconscient est ton laboratoire. Il te rend ce que tu lui donnes dans une autre forme. C’est en écoutant beaucoup beaucoup de musique que tu finis par jouer du Gogol Bordello. Il faut beaucoup voyager et laisser la musique être la lumière qui te guide dans la vie. Et alors ces combinaisons arrivent. Tu commences à mélanger un beat avec des mélodies slaves , voir qu’un air arabe irait bien avec cela, et tu suis ainsi un long processus.

Sur le disque “Transatlantic Hustle”, il y a aussi des chansons plus douces, nostalgiques…

Ça a toujours été une partie importante de ce que j’écris, jusqu’ici je ne croyais pas que ce matériau ne serait pas bon pour Gogol Bordello, mais Rick m’a encouragé à les enregistrer et a même suggéré que c’était ce que j’écrivais de plus fort. Et je crois qu’il a eu raison. Tout le monde les aime. Et ce sont souvent les chansons préférées du public de Gogol Bordello! Dans tous les CDs que nous avons enregistré auparavant j’avais consciemment retenu les ballades, les chansons les plus romantiques, nostalgiques ou introspectives, qui viennent de mon côté réflexif, et j’avais peur que nos fans ne soient pas prêts pour ça. Mais après j’ai pensé”, j’ai 36 ans, j’ai du kilométrage, j’ai roulé ma bosse. Et ce kilométrage m’a donné la confiance de sortir ce type de musique de moi-même pour les partager.”

Vous écrivez la plupart de vos chansons en Anglais. Est-ce la langue dans laquelle les mots viennent d’abord?

J’écris principalement en Anglais. J’ai grandi en Ukraine pendant 17 ans mais les 18 années suivantes, j’ai vécu aux États-Unis, et j’ai internalisé l’Anglais au point que c’est devenu ma première langue. Et j’écris en Anglais parce que je travaillais beaucoup avec un public qui parlait Anglais et que cela ouvre à un public international. Si quelque chose vient en Portugais, en Russe ou en Italien, je le mets comme ça dans les paroles, mais 80% de ce que j’écris me vient en Anglais.

Dans quel pays du monde avez-vous le plus de fans?

J’ai de nombreux amis dans plusieurs pays. Bien sûr j’ai des amis en Ukraine avec qui je suis resté connecté depuis toutes ces années. Ils sont comme ma famille. De même à New-York j’ai toute une famille d’artistes, parmi lesquels des ukrainiens de deuxième génération. Et j’ai aussi de très bons amis au Brésil. Si tout se passe bien, je trouverai toujours des endroits où jouer -petits mais plein d’âme- dans ce triangle : Kiev, New-York et Rio. Même si la Russie et l’Ukraine ont été les derniers pays à nous inviter, je suis allé au Japon ou au Brésil avant de chanter en Ukraine. J’en parlais l’an dernier à Emir Kusturica que j’ai rencontré lors d’un festival en Ukraine. J’ai toujours été un grand admirateur de son travail et ce festival a été très drôle. Et quand je lui ai dit combien je trouvais ironique que l’Ukraine ait été le dernier pays à m’inviter à chanter, il m’a répondu que ce n’était pas tellement surprenant et que la même chose lui était arrivée avec la Serbie.

Vous avez joué dans plusieurs films (“Obscenité et vertu”,  de Madonna et “Tout est illuminé”, de Liev Schreiber, entres autres). Voulez-vous continuer à tourner?

J’aimerais beaucoup continuer à participer à des films qui crèvent l’écran, et particulièrement avec Emir Kusturica, Tony Gatliff ou Jim Jarmusch. Vous voyez mon genre de calibre. Il faut juste que ce soit quelque chose de très bon fait par des gens qui ont l’esprit du rock’n’roll. Deux des films dans lesquels j’ai joué ont été très enthousiasmants parce-que c’étaient des petites productions et qu’à chaque fois l’équipe du tournage fonctionnait comme un groupe de musique : c’était un gang. Dans une grande production, cet esprit peut vraiment se perdre. Et je comprends que cela ferait sens financièrement de participer à un blockbuster, mais du point de vue de la création, cela ne me conviendrait pas. Il n’y a rien de mal à se faire du pognon, mais je vous ai dit qui sont mes réalisateurs préférés. J’ai aussi des idées pour mettre mon propre film en scène et faire un casting fantastique dans lequel il y aurait les Gogol Bordello, parce qu’ils sont de vrais personnages. ce serait chouette de travailler dans cette direction.

Dans votre nouvel album, il semble qu’il y ait une plus grande place pour les femmes dans votre “Bordello” pour gentlemen?

Quand je parlais de “Bordel pour gentlemen” je n’étais pas vraiment sérieux. La vérité c’est que “Bordello” en russe est synonyme de chaos, grand bazar ou de lieu de débauche. Dans ce sens ça fonctionnait pour notre groupe. Il ne fallait pas le prendre littéralement. mais vous avez raison. Je pense que les femmes ont toujours été présentes dans notre groupe, mais avant leur présence était plus performative. maintenant, après avoir passé tellement de temps sur la route à chantonner ensemble, nous faisons plus attention aux voix de femmes. Nous avons toujours été attentifs à ne pas cantonner les femmes aux choses que les femmes font d’habitude sur scène : décorer un peu et chanter les chœurs. Utiliser la féminité de cette manière aurait été ridicule et j’ai toujours voulu m’en garder. Même les tenues des femmes sur notre scène n’ont jamais été trop sexy. Nous avons voulu garder de la dignité dans cette collaboration et ne pas utiliser les femmes comme des poupées. Trop de groupes font de la “sexploitation”. Sur scène les performances des femmes pour Gogol Bordello sont spéciales, on a toujours voulu montrer la force des femmes à travers des sets de percussions ou des performances proches de l’athlétisme sur scène.

Quelle est votre endroit préféré à Paris?

Je suis venu à Paris tellement de fois, peut-être 30, et j’y ai tellement d’amis, que je ne sais pas quel endroit choisir. J’ai vraiment fait la fête à Paris. Mais il y a ce petit endroit où un gars chante des tubes des années 1930 et 1940 à Pigalle. J’y suis allé plein de fois mais je ne me rappelle pas de son nom.

Gogol Bordello, « Transcontinental Hustle », (American Recordings / Sony), sortie le 10 mai 2010.
En concert à l’Elysée Montmartre le 18 mai.

Ornette au Lucernaire

Mardi 11 mai 2010

Jusqu’au 13 juin, Ornette joue chaque dimanche soir à 18h au Théâtre du Lucernaire. Et pour chacun des 6 concerts, la chanteuse a invité des amis différents à venir l’accompagner pour son show. La boîte à sortie était à la première, le 9 mai et en est ressortie enchantée par l’art du songwriting d’Ornette. Tant et si bien que nous vous proposons de partager notre enthousiasme en gagnant vos places grâce à nos deux jeux concours pour les concerts du 23 et du 30 mai. Avis aux fans, pour la semaine prochaine (le 13 mai), les invités seront Albin de la Simone et Sarah Murcia de Las Ondas Marteles!

Casque blond, gilet bleu, et collant rouges, Ornette entre en scène dans la salle chaleureuse et bien sonorisée du Lucernaire… avec une paire de ciseaux. Comme il s’agit d’une inauguration, elle a décidé de couper une longue corde qui sépare le public de la scène afin de marquer le coup d’envoi. Puis Ornette s’assied à son piano droit et décolle, mais sans plus bouger. Elle, qu’on découvre si vivante et bavarde à la fin du concert est tellement heureuse de partager ses compositions avec son public qu’elle enchaîne les chansons. Ornette nous fait entrer dans son monde par sa voix. Lumineuse, puissante et d’une pureté émouvante, celle-ci opère comme un charme. Qui entre en résonnace avec les mots anglais que l’artiste a choisis pour peindre un univers romantique, très féminin, qui interroge l’amour et la constance, la force et les moments de doute. Sur des mélodies piano apparemment simples mais qui s’inspirent aussi bien du jazz, que du blues ou de la salsa, Ornette tient toujours très droit la ligne de la sensibilité à fleur de peau, sans jamais tomber dans la sensiblerie. On sort un peu du charme pour pouvoir applaudir les premiers invités entrant en piste. Il s’agit d’un joli trio de cuivres et amis d’Ornette.

Après quelques chansons avec ses camarades, Ornette se détend et sa voix s’est encore chauffée ; elle commence à plaisanter avec son public et notamment à dialoguer avec les nombreux enfants qui l’écoutent dans la salle. Elle reprend alors son superbe piano solo et invite son public ravi à battre la mesure. Elle interrompt à nouveau ce dialogue pour accueillir deux amis new-yorkais qui entonnent joyeusement avec elle une reprise de “New York Telephone Conversation” de Lou Reed. Dernier passage solo, et puis Ornette retrouve ses cuivres invités pour une reprise de “Bitter sweet symphony” espérant que cette interprétation lui permette d’être aussi belle que le chanteur de The Verve, Richard Ashcroft. En version féminine, bien sûr.

Après la performance (piano + banane pour le rythme) de “Bye Bye Babe Bye Bye” (son tube en écoute sur myspace), dont le public reprend avec une chaleureuse justesse le refrain, il est temps de se quitter et Ornette salue, très émue d’avoir mené avec autant de maestria et d’applaudissements son “show impossible”. Mais elle ne sait pas refuser à son public deux bis réclamés à corps et à cris : une reprise solo de “Hellelujah”, plus en référence à Shrek qu’à Jeff Buckley,et d’une beauté étincellante.  Signe de confiance, elle livre en final une nouvelle chanson “pas encore tout à fait au point” (sur scène elle semblait drôlement accomplie, cette chanson pour un work in progress).

Les fans d’Ornette ont pu suivre ce concert d’ouverture en livestreaming sur son site. Ce sera également le cas pour les 5 autres shows.
Et la blonde rieuse a malicieusement glissé les noms des guests du 13 mai avant de remercier ses invités présents et l’équipe technique. Dimanche prochain, donc, rendez-vous avez Ornette,  Albin de la Simone et Sarah Murcia. L’eau à la bouche, le public s’est dit qu’il reviendrait bien écouter Ornette chanter dans l’excellente acoustique de la salle du théâtre noir! Pour réserver, un seul clic : ici.

Ornette, du 9 mai au 13 juin, tous les dimanches à 18h30, Théâtre du Lucernaire, 53 rue notre des champs, Paris 6e, m° Vavin, 15 euros.

Tangled up in Ben

Vendredi 30 avril 2010

Docteur en philosophie, animateur de l’émission “Talking jazz” et auteur de l’ouvrage de référence “Black Talk” sur la musique noire américaine, Ben Sidran est également pianiste jazz et chanteur. Avec son batteur et son bassiste, il est venu interpréter son “Dylan Different” (sorti chez Bonsaï à l’automne dernier) sur la scène de New-Morning hier soir. En guests annoncés : Rodolphe Burger et sa guitare. Et en invité impromptu : Erik Truffaz. Les cinq frères d’armes musicales ont offert à leur public deux sets majestueux, le plaçant dans une hypnose admirative de joie partagée. Probablement un des concerts les plus forts de ce printemps.

C’est déccontracté que Ben Sidran prend place à son piano, mettant immédiatement en avant ses deux musiciens. Puis Sidran parle de Dylan, à l’aise dans son discours tendre et drôle, tandis qu’il pianote une petite impro de jazz. Pourquoi reprendre Dylan? lui a-ton souvent demandé. Parce-que Sidran – qui a presque le même âge et est de la même génération- n’a pas pu l’éviter. Dylan est comme un grand mur qu’on trouce devant soi. Certains grimpent à son sommet, d’autres le contournent. Sidran a décidé de foncer dedans. Après un titre en intime en trio, l’invité du soir arrive avec ses cheveux bouclés et sa guitare. Rodolphe Burger, connu pour son groupe Kat Onoma qui mélange jazz et électro et ses collaborations notamment avec Alain Bashung entre en  scène. Sa voix grave à la Nick cave se mêle au phrasé précis et chaud de Sidran dans une version langoureuse de “Blowin’ in the wind”, qui se termine par duo instrumental puissant et mélancolique.

Le public n’a pas le temps de ce remettre de ce moment de toute beauté que Sidran annonce l’arrivée d’un invité surprise : le trompettiste Erik Truffaz. Et les trois amis entonnent la version “différente” de “Tangled up in Blue”, où chacun de leurs solos résonne fort.

Une fois tous les trois sur scène, ils sont “des frères pas nés de la même mère”, comme le dit joliment Sidran à la fin du concert. Tandis que le jeune bassiste donne le tempo en Allemand, les cinq musiciens s’amusent presque plus que le public, et leur musique devient de plus en plus intense, pour le plus grand bonheur du premier rang composé de vieux messieurs éternellement jeunes dans leurs converses, avec leurs i-phones, mais des montures de lunettes inchangées depuis les années 1970. Après une bref pause entre les deux sets, le quintentte reprende de plus belle. Un joli duo complice Sidran/Truffaz, toujours plus de Dylan, et puis, à la fin, quelques ovnis. D’abord la chanson en hommage à Dylan que Sidran avait hésité à enregistrer sur son album et que Rodolphe Burger a composé avec des accents électro sur le joli texte du pianiste : “We are here but for a minute, Gone for a whole lot more”.

Et puis Burger, que Sidran loue comme un “vrai Beatnik” sort la beat-box, pour un son fou : la voix de la mère de Billy the Kid qui lui dit qu’elle l’aime. La surprise du quasi-larsen passé, les cinq instruments enveloppent chaleureusement l’électro et s’emballent dasn une impro bouleversante. Saisi, ému et conscient d’vaoir assisté à un très grand concert, le public se lève pour applaudir. Standing ovation, comme à New-York, de la part de parisiens moins blasés que ne le veut le cliché. Ben Sidran revient au piano pour un seul bis qui commence par une reprise de “Over the Rainbow”. Et tout le monde quitte le cocon rouge cramoisi du New Morning, un immense sourire de gratitude aux lèvres.

Ben Sidran, “Dylan Differen”t, Bonsaï/Nardi, 21 euros.
Ben Sidran sera en concert au Sunset du 10 au 13 novembre prochain. A ne pas manquer.

Benjamin Biolay, provoc light et star ad hoc aux Gémeaux de Sceaux

Mardi 6 avril 2010

Dans le cadre du festival “Chorus”, Benjamin Biolay donnaît deux concerts. Le premier à La Défense, lundi 29 mars, et le deuxième au Théâtre des Gémeaux à Sceaux, mercredi 31 mars. C’est ce dernier concert que La boîte à sorties a vu et entendu. Sans suprise, mais toujours avec autant de grâce, un des plus beaux concerts de l’année.

Auréolé de son carton plein pour l’album “La superbe” aux victoires de la musique, Benjamin Biolay est apparu tout de noir vêtu, trois boutons de chemise discrétement déboutonnés sur la scène des Gémeaux de Sceaux sur l’air de “Tout ça me tourmente”. Pendant plus de deux heures et demie, il a réjoui un public de “fans” majoritairement féminines, faisant preuve d’une très grande générosité à mille lieues de son image de “bad boy”.

Harpe et violoncelle au fond à gauche, guitare basse et percussions au fond à droite, et laboratoire musical (synthé, glockenspiel, théramine…) devant, ses quatre musiciens suivaient le chanteur-chef d’orchestre comme un seul homme. Et comme d’habitude, malgré la mauvaise sonorisation de la salle, le compositeur a bluffé son public dans la précision et le renouvellement de l’interprétation de ses titres.

Le prodigue Biolay s’est concentré sur ses tubes des deux derniers albums, “La Superbe” et “Trash  yéyé”. Mais il n’a pas hésité a reprendre des chansons plus anciennes, notamment le “Chien d’avant-garde” qu’il avait composé pour Keren Ann, lors du passage central du concert où le chanteur s’est installé seul au piano, ou encore dans les bis sans fin. Biolay y a offert une superbe version d’ “A l’origine” avec des modulations un peu monstrueuses de son tout petit filet de voix et terminant en position foetale. Il a également revu son tout premier tube : “Les cerfs-volants”.

Tirant son repertoire vers le slam et la musique nouvelle, et laissant de côté la plupart de ses chansons “cul” (“la garçonnière”…)  dans ses petites chaussures noires vernies, Biolay a paru s’être distancié du fantôme de Gainsbourg pour être enfin lui-même : l’auteur-compositeur français le plus talentueux de notre époque. Ceci n’a bien sûr pas empêché une touche de provoc’, notamment dans la reprise de la “Merco Benz” qui s’est transmuée en “Carla-Bru-Benz” et en “Sarkobenz” histoire d’alimenter les rumeurs…

En final, Biolay a eu la standing ovation largement méritée qu’il demandait dans sa chanson “Padam” : “J’attendais en vain / Que le monde entier m’acclame / Qu’il me déclare sa flamme / Dans une orgie haut de gamme”.

Après Chorus, la tournée de Biolay continue, et il sera de retout sur la scène du Nouveau Casino les 7 et 8 mai. Toutes les dates sur le myspace du chanteur. Par ailleurs, Biolay continue de composer pour les autres : il interprète avec Keren Ann “L’idole des jeunes”  sur la BO de “Thelma Louise et Chantal” et a donné à Judith Godrèche la chanson éponyme de son film, “Toutes les filles pleurent”.

Le dirigeable volé à Mains d’Oeuvres, chronique d’un festival coloré

Samedi 13 mars 2010

Alors que le festival “Du son dans les feuilles” a été annulé cette  année, une partie de la programmation s’est trouvée concentrée en une soirée magique à Mains d’oeuvres vendredi 12 mars. Une soirée généreuse et colorée, où 4 groupes et 3 performances nous ont emmené très haut dans le ciel, dans ce joli “Dirigeable volé”.

Afin de concentrer les 7 groupes d’artistes réunis sans avoir à se soucier du temps de changement de plateau, deux scènes accueillaient le public : l’une plongée dans l’obscurité intime qui est familière aux afficionados de concerts et l’autre, en pleine lumière dans la salle conviviale aux fauteuils défoncés et tables de cantine. Avant de passer de l’une à l’autre, le public pouvait faire un petit détour dans les “coulisses”, qui sont aussi un fumoir des plus sympathiques.

C’est le parisien Jason Edwards qui ouvrait le bal, côté ombre. Le groupe folk, aux trompettiste, clarinettiste et batteur en costumes très années 1930 a commencé tout en douceur, avec les voix intimistes et légèrement éraillées de Jason Edwards et d’Emmanuelle Kistner. Ambiance seventies, à la Bob Dylan ou Leonard Cohen parfaitement  maîtrisée, avec un soupçon d’instrumentalisation orientale qui donnait un côté “biblique” au concert.

Vous pouvez retrouver Jason Edwards le 15 mars sur la scène du réservoir.

Blonde colère sous les spotlights, et très inspirée par le slam, La Fonta s’est accrochée envers et contre tous les hics techniques à ses mots. Une violence en talons hauts, mini-short rouge qui écrit dit-elle des “chansons d’amour” et des “chansons connes”, ces dernières étant surtout le descriptifs d’une génération suicidaire et perdue. Mais la violence se calme quand La Fonta tombe amoureuse de son homme la portant comme un solide “arbre”. Elle glisse alors dans le souvenirs de “La douceur de nos nuits”.

Après un petit intermède divinement grotesque d’une jolie japonaise déchirant ses vêtements d’une blancheur immaculée et sortant de scène enfermée dans une valise, Declan de Barra a fait retentir son chant déchirant de marin irlandais. Sa voix haute à la Antony and the Johnson, accompagnée par sa guitare râpeuse et le violoncelle de son comparse néerlandais a été la véritable révélation du dirigeable volé. Declan de Barra  plonge dans le folklore irlandais avec toute son âme, parfois même juste a cappella, pour être plus à fleur de peau.Un grand voyage dans les flots déchaînés qui portent les âmes errantes.

Alors que le violoncelle d’Automne Lajeat semblait faire écho depuis l’autre salle avec celui qui accompagnait Declan de Barra, le passage sans transition d’une salle à l’autre a été aussi brutal que joyeux. Sur un rythme  de cabaret endiablé, avec petits bibis et talons rouges, le quatuor de Little Ballroom a emporté l’assemblée dans un bal un peu sorcier aux textes aussi magiques que noirs. Et l’ambiance fête foraine a atteint son comble quand le gracieux maître manieur de yoyos, Yukki Yoyo s’est lancé dans une danse “expressionnante” pendant que Little Ballroom variait entre messe, enfance mal élevée et cercueil clouté sur le thème de la mort.

Le Cd de Little Ballroom “Cravale” sort le 25 mars, et le groupe fête cet évènement le 2 avril à la maroquinerie.

Très attendu, JP Nataf n’a pas déçu son public et a fini la soirée en toute beauté. Lunettes assorties à sa guitare rouge, l’ancien innocent maîtrisait un son parfait, malgré les “avanies” de la semaine. Accompagné d’une violoniste talentueuse, le groupe de JP Nataf a repris les chansons de son dernier album, “Clair”. Et l’émotion a atteint son comble quand deux chanteurs guests sont montés sur scène pour aider “Jipé” dans sa course contre la montre et le dernier métro.

JP Nataf est actuellement en tournée dans toute la France. Il sera sur la scène de la Cigale le 15 mars, et présent au festival Chorus le 30 mars, puis au Printemps de Bourges le 14 avril.

Après cet envol du dirigeable volé, le retour à Paris juste avant les 12 coups de minuit, nous a fait penser à un chemin des écoliers ramenant d’un très long voyage.

VV Brown en concert dans la Tour Eiffel pour les porteurs de la Carte So Music

Dimanche 7 mars 2010

La société générale et Universal offraient hier un concert de l’anglaise rétro à la voix de velours aux accros de musiques porteurs de la Carte Bleue So Music. Un moment exceptionnel au premier étage de la Tour Eiffel, tout en Pop, en soul et en champagne.

Hier soir, un comité de quelques élus “So Music” ont pu entendre en live le phénomène pop rétro britannique de l’année au premier étage de la Tour Eiffel. Malgré l’acoustique pas tout à fait adaptée de ce lieu magique, VV Brown, haut lamé, jupe à motifs et cheveux banane sooo fifties a emporté l’adhésion de ce public branché. Avec son énergie, sa gestuelle de choriste des années 1950, sa voix de velours et son répertoire déjà bien rôdé, issu de son album “Travelling like the light”( Universal), l’ex-choriste de Madonna a assuré un show très glamour.

Et tous ont repris en choeur ses plus grands tubes (“Shark in teh water”, “Leave”…) mais aussi des titres de l’album un peu moins connus comme “Quick fix”.

Un moment pop délicieux.

Pour entendre l’album de VV Brown, rendez-vous sur son myspace.

Pour en savoir plus sur les cartes de paiement So Music de la Société Générale, cliquez ici.


V V Brown – Shark In The Water

VV Brown | MySpace Music Videos

Agnès Bihl, la générosité sur scène

Vendredi 26 février 2010

Alors qu’elle vient de sortir son quatrième album, “Rêve général(e)”  (Branco Music, voir notre article). Agnès Bihl était sur la scène de l’Européen pour quatre concerts exceptionnels. La boîte à sorties a eu la chance d’entendre le denier où la salle bondée s’est levée comme un seul homme pour une standing ovation bien méritée. Agnès Bihl est en tournée au Quebec à la fin du mois de février, mais elle revient en Europe en mars !

Après une première partie romantique assurée par la jolie et talentueuse pianiste d’Agnès Bihl, la blonde charismatique est entrée en scène, dans une robe sur pantalon de cuir qui laissait apercevoir son joli décolleté.

Accompagnée par ses trois musiciens, Bihl a laisser couler sa voix gouailleuse dont les accents rappellent souvent le coupant belge de Brel. Le concert était composé principalement de titre de son dernier album, selon une progression qui allait du plus personnel et anecdotique au plus politique et engagé pour culminer, en un énième rappel, dans le “No Flouze blues” slammé par Bihl a capella. Comme Agnès Bihl a voulu faire plus souriant qu’auparavant avec “Rêve générale(e)”, les premières chansons décrivent le parcours du combattant de la célibataire trentenaire : l’amant marié ou se mariant  (“A ton mariage”), les hommes qui ne savent pas ce qu’ils veulent, et les rêves de romance  (“C’est encore loin l’amour?”) pavent son quotidien. Et quand la femme veut se faire prédatrice, elle est souvent découragée : même l’intello aux yeux verts est en dessous de tout, pensant que cunnilingus est un empereur romain.  Du féminisme light à la sex and the city on passe très vite avec Bihl à un vrai engagement politique.

Et l’on jubile lors de sa dénonciation pleine d’humour de l’électeur moyen FN :  celui qui accepte les étrangers mais seulement dans l’équipe de France pendant la coupe du monde, qui trouve que  porter le voile c’est être trop croyant pour être bien catholique, mais qui n’hésite pas à reléguer sa femme à la cuisine (“Quand on voit c’qu’on voit). Et l’on frémit en entendant le plaidoyer d’une petite fille qui demande à son papa dans ses mots de ne plus la violer (“Touche pas à mon corps”).  L’on se sent affreusement honteux de sa propre indifférence à la misère en écoutant le “SDF tango”. Puis l’on entonne avec plaisir “De bouche à Oreille” en ayant un peu l’impression que la solidarité peut encore être révolutionnaire.

Agnès Bihl est une très grande de la chanson. Ses textes sont vraiment très impressionnants : à la fois puissant et extrêmement fin. aie compositrice de chanson réaliste, elle nous plonge dans des petites saynètes qui contiennent des mondes entiers : les contradictions tendres d’une fille de “Treize ans”, comme le dernier amour flamboyant de “Mamie cheveux mauves” qui ne s’est toujours pas résigner à renoncer à “remplir d’étoiles / Un corps qui tremble et tomber mort”, comme le chantait si justement Brel.D”ailleurs, la “Véro” de Bihl n’est-elle pas une “Jeff” au féminin?

Et puis la générosité naturelle d’Agnès Bihl emplit la salle et l’entendre sur scène est une  grande expérience de sensibilité et d’empathie. Elle donne le maximum à son public et le bouleverse, et l’on sort le sourire aux lèvres en pensant très fort : “Merci madame Bihl, merci pour l’émotion, pour vos batailles, et pour toute cette nostalgie aussi cque vous savez si bien transmettre”. Et c’est encore un peu hébété qu’on tombe sur elle dans le hall de l’Européen. La femme de scène à peine fatiguée malgré les quatre rappels est déjà  prête à  dédicacer ses Cds et rencontrer son public.

Agnès Bihl, « Rêve générale(e) » (Branco Music), sortie le 1er février 2010, 13 euros env.
Titre « De bouches à oreilles » téléchargeable gratuitement en se montrant solidaire avec la lutte contre le réchauffement climatique.

Pascal Sangla, l’homme-piano

Mardi 16 février 2010

Hier soir, la chanteur Pascal Sangla se produisait avec ses musiciens sur la scène de l’Européen. La boîte à sorties y était et s’est offert une “petite pause” de très bonne musique et de fou rire.

Accompagné par son bassiste et son excellent batteur, Pascal Sangla a charmé son public de l’Européen. Son premier disque “Une petite pause”  vient de sortir et pourtant la salle est déjà pleine. Et prête à s’exclamer à chacune des pitreries du chanteur, extrêmement spirituel et charismatique. Sur scène, trois types de chansons : les chansons mélancoliques d’aaaamoureux sur jolie mélodie au piano (“141”, “si elle a un problème”) et  les chansons qui se moquent des gens (“les papillons blancs” à hurler de rire sur  les faux dépressifs, ou encore une parodie en chapeau d’une ballade moyenâgeuse où le Prince et la Bergère ne se voient pas, lui trop myope, elle occupée à tuer un pou. Commentaire :”Comment, vous n’aimez pas le Fôoolk?”). Mais les plus originales sont les chansons “Pfffouit” (geste de Pascal évoquant une patate s’affaissant sur un canapé) : normal, non? qu’un album qui s’appelle “une petite pause” nous enjoigne à nous détendre “assis par terre !

Sur scène, campé derrière son piano, Pascal Sangla est juste époustouflant. Ses doigts se baladent sur le clavier, changeant de ton ou de registre avec une vitesse foudroyante. Et ses compères suivent ce très très grand pianiste pour nous offrir une musique à la composition riche et subtile et dont l’interprétation touche à la maestria. Manquent seulement une voix qui sache toujours où poser ses ailes de papillon, et SURTOUT, des textes. Ceux-ci semblent vraiment en-deçà de la musique et risquent de classer Sangla parmi les sous-Bénabar, alors que son univers poétique et musical est bien trop riche pour cela.

Un immense pianiste, un homme de scène énergique et un chanteur heureux à suivre absolument.

Pascal Sangla, “Une Petite Pause”, Pilou Prod, 13 euros.(Voir notre article)

Et pour tout savoir sur les prochain concerts de Pascal Sangla, rendez-vous sur son myspace.

Disque de Diamant et fin de la Tournée « Kabaret » pour Patricia Kaas

Mercredi 13 janvier 2010

A l’affiche du Casino de Paris ce week-end, la chanteuse de l’est la plus populaire de France a reçu un disque de diamant pour plus de 800 000 ventes de son album « Kabaret » dans le monde (dont 150 000 en France qui lui valent aussi un disque d’or). Spectacle inspiré des années trente, sa tournée se termine en février par deux concerts à Athènes et à Minsk.

patricia-kaas-et Jacques Antoine Granjeon

En janvier dernier, Patricia Kaas avait fait le choix avant-gardiste et surprenant de vendre son disque « Kabaret » sur le site ventesprivées.com. Pendant un mois, les internautes ont pu commander le CD et le payer à prix coûtant (6 euros). L’objectif était pour la chanteuse populaire de proposer à son public ce bel objet pour un prix modeste. Ce qui n’a pas empêché « Kabaret » d’être aussi diffusé dans des bacs plus traditionnels. Grâce à cet évènement, le PDG de Vente Privée.com, Jacques-Antoine Granjeon , a reçu lui aussi un disque d’or, pour la distribution de « Kabaret ».

Après l’émouvante remise des récompenses au bar du casino de Paris, Kaas a enchaîné sur le premier de ses trois concerts dans cette chaleureuse salle. Inspiré du cabaret des années trente, mais poli et lissé par des instruments symphoniques et une sensualité épurée, « Kabaret » est un grand spectacle. En compagnie de ses musiciens et d’une danseuse, Patricia Kass y interprète tous ses tubes (à commencer par « Mon mec à moi » qui inaugure le concert)et certaines nouvelles chansons (« Et s’il fallait le faire » …). Ayant conservé la même puissance rauque dans la voix  à travers les années, Mademoiselle chante le blues avec plus d’émotion que jamais. Et joue la comédie, fait des moues, se change quatre fois, danse et remet en scène ses origines (« D’Allemagne », « Une fille de l’est »), ses désirs d’amour (« Les hommes qui passent »), et surtout son amour pour le public. Fidèle et chaleureux, ce public, reprend en chœur tous les refrains, est souvent venu voir le spectacle plusieurs fois, et a salué sa diva en une standing ovation après son troisième bis fait de medley des tubes. Très populaire également à l’étranger, Patricia Kass termine sa tournée à Athènes et à Minsk en février.


Patricia KAAS – “KABARET” video clip

PATRICIA KAAS | MySpace Music Videos

Pour ceux et celles qui ont raté Kabaret et veulent voir Patricia Kaas, rendez-vous sur le plateau de Michel Drucker, le 17 janvier, dans « Vivement Dimanche ».

Et pour en savoir plus sur 19, sa dernière compilation, allez lire notre article.

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