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Dvd: La Boum, reloaded

Jeudi 20 août 2009

Trente ans après… Sophie Marceau est maman d’une charmante adolescente de 15 ans, Lola, dite « Lol ». Sauf que les ados de 2009 semblent bien moins romantiques que ceux de 1980. Sexe (avec capote), drogue, et mauvais rock’n’roll sont leur quotidien qui effraie des parents pas si libérés que cela…

lolLol a 15 ans et fait partie des filles « cool » de son lycée du XVI e arrondissement. Les notes elle s’en fiche complètement. Et que sa maman re-couche secrètement avec son père alors qu’ils sont officiellement divorcés la fait plutôt sourire. En revanche que son meilleur ami, Maël, s’envoie en l’air avec la bimbo dans les toilettes du bahut la fait terriblement souffrir….

Comédie extrêmement légère, « LOL » met en scène des ados gâtés d’aujourd’hui. Si ceux-ci sont équipés de téléphones portables qui sonnent sans discontinuer, et passent leurs soirées sur MSN, ils prennent encore le métro, tiennent des carnets secrets, piquent encore les fringues de leurs parents, et font le mur, puisque malgré leurs faux airs libérés, ces derniers n’arrivent toujours pas à accepter que leurs enfants aient leur propre vie (y compris sexuelle).
Vous l’aurez compris, du point de vue des images comme du point de vue de la musique, « LOL (Laughing Out Loud) » tient plus du téléfilm grand public que du digne héritier du film culte du tandem Pinoteau-Cosma. Caricaturaux, les ados sillonnent les couloirs du Lycée Jean-Baptiste Say, sont immanquablement en retard, sont incapables de suivre un cours, sauf si le prof est mignon et semblent plus tenir de la horde en rut, que de la bande de copains aux personnalités fragiles et contradictoires. Quand à la génération des parents, on dirait qu’elle a refusé de grandir et ne joue pas son rôle. En jolie maman divorcée, Sophie Marceau pique quelques colères, mais sans conviction ; éternelle adolescente, elle fume des pétards en douce, jure comme un charretier et se cache presque plus que sa fille pour voir ses amants, leurs scènes de lit étant tournées en parallèle. Mais la tendresse est là, supposément rédemptrice…
Et le point de vue féminin de la réalisatrice, Liza Azuelos, sur ce quotidien assez mièvre apporte une petite touche de fraîcheur au blockbuster. Le joli plus : Françoise Fabian en grand-mère qu’on drogue pour faire la fête….

Les Dvds que Pathé met en vente de « LOL » sont de jolis objets, soit sous forme « fourreau simple », soit « blu-ray », soit encore en mode box collector avec le journal intime de Lola, la BO et un sac en toile inclus dans les « goodies ». L’interface simili informatique aux tons fushias est assez jolie, et les commentaires des tous jeunes comédiens gagnent à être connus.

“LOL”, de Liza Azuelos, avec Sophie Marceau, Christa Théret, Jérémy Kapone, Alexandre Astier et Françoise Fabian, 2009, 1h45, Pathé 19,99 à 29,99 euros.

Le retour des affreux, des sales et des méchants

Lundi 6 juillet 2009

Le film culte de Ettore Scola, “Affreux, sales et méchants” (1976) ressort en salles le 8 juillet. Copie restaurée pour une épopée familiale pleine de haine.

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1976, “Affreux, sales et méchants” fait la satire d’un prolétariat corrompu par la société de consommation. Sis dans un bidonville de la banlieue de Rome, le film fait la satire d’une famille nombreuse étouffée par son patriarche : Giacinto. Le grand Nino Manfredi joue ce vieux borgne autoritaire est assis sur ses sous, orchestrant les diverses perversités d’une nichée réduite à l’état animal de bouffer, dormir à même le sol, baiser dans tous les sens et se reproduire. Le dimanche ou pour les baptêmes, ils vont en congrégation à l’Eglise mais c’est pour mieux se jeter sur les spaghetti et fomenter des projets d’assassinat après.  L’argent fascine tout le monde, jusqu’à la mémé sur son fauteuil roulant. Les femmes couchent pour deux lire ou par ennui, les hommes par obsession, et la crasse morale et physique s’entasse dans ce qui semble un état heureux de profonde non-réflexion. La seule grâce que ce film de haine accorde est  le personnage fellinien de la gironde maîtresse de Giacinto, Isinde ( Maria Luisa Santella) qu’il installe dans son lit avec sa femme.

A l’origine, Pasolini devait écrire une préface qui aurait été lue au début du film, mais ila  été assassiné avant de l’écrire. Livré sans gants et sans grille de lecture, “Affreux, sales et méchant” pousse la haine de la famille jusqu’à l’extrême limite de l’insupportable. On rit, non sans gêne, et la comédie impose tout ce qui est vil et bas sans merci pour un  spectateur ligoté. C’est dérangeant et c’est donc sensé être fort, à l’instar de “La Grande Bouffe” de Marco Ferreri (1973).  On peut aussi continuer de préférer la tendresse humaine de “Nous nous somems tant aimés” (1973) et d'”Une journée particulière” (1977).

“Affreux, sales et méchants” passe ce soir à 20h30 au Nouveau Latina, dans le cadre du festival “Paris Cinéma”.

Il ressort en salles mercredi 8 juillet.

“Affreux, sales et méchants”, un film d’Ettore Scola, avec Nino Manfredi, Italie,  1976, 115 min.