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Jeudi 12 novembre 2009

Sur les conseils de mon amie R.T. j’ai commandé un film sur un sujet qui ne m’intéresse pas du tout : l’adolescence (comme vous l’aurez compris, je préfère les auteures polonaises qui parlent des mourants). Et j’ai reçu le premier dvd customisé à mon nom (sympa!). A part ça, bonne ambiance dans le film, découverte de Riad Sattouf et de l’adolescence que je n’ai pas eu (pas super intéressée par les garçons à 14 ans, les livres me parlaient plus… et mieux).

Le Dvd du film de Riad Sattouf et tiré de sa célèbre chronique dans Charlie Hebdo, “La vie secrète des jeunes”, sort en Dvd chez Pathé. L’occasion de se plonger dans le quotidien drolatique et pas toujours facile d’adolescents d’aujourd’hui.

Hervé (Vincent Lacoste) a 14 ans, n’est pas forcément un Apollon, ni même un Einstein, et s’ennuie ferme, avec son meilleur ami Camel, dans leur collège Breton. En plus, sa mère (géniale Noémie Lvovsky) est en pleine dépression et se montre très indiscrète. Quand une des plus jolies et bourgeoises filles de la classe, Aurore, s’intéresse à lui, il n’en croit pas sa chance. Au point de la manquer…

A mille lieues des ados lisses généralement représentés dans le cinéma français (LOL, ou même La belle personne, de Christophe Honoré), la joyeuse troupe d’ados boutonneux croqués puis filmés par Riad Sattouf est d’un réalisme réjouissant. Le tableau plein d’humour et de tendresse, servi par des comédiens irrésistibles, permet de se replonger dans les premiers émois d’une conversation dans le bus avec une fille qui vous plait, des heures à espionner la voisine d’en face pour saisir le moment où elle se déshabille, et des moments passés entre potes à se vanter et à tirer des coups sur la comète.


Les Beaux gosses – Bande Annonce du Film –
envoyé par LE-PETIT-BULLETIN. – Regardez des web séries et des films.

Les beaux gosses, de Riad Sattouf, avec Emmanuelle Devos, Noémie Lvovsky,Valeria Golino, Irène Jacob, Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, et Alice Trémolière, 1h30, 2008, France, 20 euros. Dvd (existe en Blu-ray) sortie le 12 novembre.

Rentrée littéraire : Entre les tours

Jeudi 9 juillet 2009

Après le succès de son film, J’ai toujours rêvé d’être un gangster, Samuel Benchetrit reprend du stylo et livre pour la rentrée une journée bien particulière : celle d’un collégien de cité dont la maman a été arrêtée par la police au matin. Sortie le 18 août.

Charly est un jeune collégien. Il est né en France mais sa mère et son frère ont émigré du Mali. Le père a abandonné les siens, qui vivent tant bien que mal dans une cité ordinaire aux alentours de Paris. Le roman raconte une journée particulière dans la vie de Charly : celle où sa mère a été arrêtée par la police et où lui s’est caché pour ne pas être pris. Pas d’école, donc pour le pré-adolescent, mais une longue marche dans les dédales de la cité dont tous les bâtiments ont le noms d’artistes des XIXe et XXe siècle à la recherche de son frère, Henry, très intelligent, et très drogué, qui va peut-être pouvoir expliquer à Charly ce que les autorités reprochent à leur mère. Charly parle, parle, parle, dans une logorrhée réaliste d’enfant de dix ans bon en rédaction française. La vie qu’il décrit n’est pas affreuse: il y a l’amour que lui porte sa mère, et celui qu’il voue à Mélanie. Il y a de temps en temps un film, si possible de Charlie Chaplin, et ses bonnes notes à l’école.

Le Charly inventé par Samuel Benchetrit a l’élégance du polisson. Sympathique et affable, il décrit tout de son univers : des écharpes de Mélanie, aux dîners avec sa mère, en passant par ses trucs et astuces pour obtenir ce qu’il veut d’elle et les piles de livres de la bibliothèque municipale. Riche en détails, et lourdement « réaliste », la lecture déborde d’une « vie » un peu artificielle qui épuise le lecteur. A force de vouloir faire « vraisemblable », Benchetrit dégoûte le lecteur de vouloir connaître l’histoire de Charly. Arriver au bout des 297 pages est plus pénible que jouer quatre heures avec un véritable enfant de dix ans. Du coup l’on en oublie presque les conditions terribles dans lesquelles l’enfant babille : sa mère a disparu, il est à la rue, n’a pas un sou en poche et rien à manger. Quant à savoir si les voisins seront compatissants et serviables tous les jours, rien n’est moins sûr…

    Samuel Benchetritt, “Le coeur en dehors”, Grasset, 297p., 18 euros.

    « Au milieu du parc, il y a un manège pour les petits gamins. C’est souvent là qu’on se retrouve avec la bande. On s’assoit sur un banc, autour, et on regarde les mômes d’éclater à tourner dans leurs petites voitures. Oh je les adore les petits gamins. Quand j’en vois u qui se marre, je peux le regarder des heures. Et si j’en vois un qui pleure, ça me retourne le coeur, et je voudrais lui donner n’importe quoi pour qu’il arrête. Nous on n’a pas le droit de monter sur le manège. Rapport on est trop vieux et tout. Mais on en a pas envie de toute façon. Et puis le type qui s’en occupe est un sacré con .» p. 151