Dégel non résolu
Lundi 3 janvier 2011La révolte a fondu avec la douleur
Une grande cage est tombée
Sur les lions baroudeurs
Le calme s’est noué
Éviscéré d’apesanteur
Je sais
Me protéger des canifs extérieurs
L’inertie est un moteur d’apprêt
Que scelle un poing sans heurt
Il faudrait cisailler d’un coup de pied
Les cartilages grossiers de cette fausse candeur
Crocheter le coffre en acier
Et s’écorcher encore les joues et le cœur
Il faudrait pouvoir prier
Rêver d’empathie, de chocs dévorateurs
Il faudrait créer
Retrouver le sens des couleurs
Mais il est tard au compteur doré
Des placides sécateurs
Les barreaux sont trop foncés
Et mes notes embrouillées de frayeur
Une peur s’ancre dans la grisaille empilée
Et compile un livret accusateur
L’encre a cessé de voler
Reste le moignon des saveurs
La mort rôde plus sûrement dans la tranquillité
Qu’à travers les fantômes vengeurs
De mes critères égratignés
Plus durement dans les modérateurs
Que dans les croches syncopées
De mes tonnerres trompeurs
Résignée, j’ai oublié la chaleur
Les montagnes russes épuisées
Et les poches de douleur…
J’ai oublié l’espoir de jours légers
Que l’on paye après dans la tiédeur
Et la déception du don non retourné
J’ai oublié les folles heures
Que l’on paye cher et sans arrêt
Du sang bleuté des flancs tireurs
J’ai oublié comment jouer
Les aubes fatiguées et leurs odeurs
L’arpenteur a cessé de tourner
Le lièvre s’est posé en hauteur
Sur un socle doux d’amitiés
De devoirs, de vodka et de torpeur.
Plus rien ne peut me blesser
J’étends la pierre blanche des déserteurs…