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Les premières vidéos (amatrices) de Monsieur Luxure

Vendredi 29 octobre 2010

C’est la grande aventure de la semaine, première le 24 octobre le 24 octobre, et Showcase privé au Secret Square le 27…. Voici deux de mes chansons préférées, même si je les aime toutes.

Merci à toute l’équipe qui m’a entraîné dans son joyeux délire cette semaine!

J’aurais voulu

J’aurais voulu que tu me dises
Viens là, couvre-moi de saveurs
Retiens juste un temps, mon exquise
Le rouge touché de nos chaleurs

J’aurais voulu pouvoir te dire
Penche-toi, prend la tige-fleur
Et je te veux nue qui t’étires
Immobile objet du bonheur

J’aurais voulu que tu me dises
Je t’emmènerais avec lenteur
Au fond de ces folles églises
Où le plaisir fait un peu peur

J’aurais voulu pouvoir te dire
Qu’il est trop tard pour la pudeur
Je veux à peine que tu respires
Sous le brouillon de nos sueurs

J’aurais voulu que tu me dises
Tu es la seule, l’unique, ma sœur
Que notre étreinte s’éternise
Dans la poudre moite des valeurs

J’aurais voulu pour voir te dire
Je veux rester dans ta chaleur
Mais une fois que le souffle expire
Je ne suis qu’un joyeux chasseur

J’aurais voulu que tu me dises
Je ne suis pas comme ces voleurs

Qui se détournent de leur prise
Et veulent le corps, l’âme, tout, sur l’heure

J’aurais voulu pouvoir te dire
Que ce n’est pas ma faute, mon cœur
Mais je m’ennuie de tes soupirs
Il est temps d’aller voir ailleurs…

Il faut maintenant que je te dise
Merci d’épargner le malheur
D’une liaison un peu trop grise
Tuant l’entente et la grandeur

Mon ange, je dois bien te le dire
Combien notre choix est sauveur
De ne pas vivre le délire
D’un couple faisant le malheur

Il faut aussi que je te dise
Nous nous éloignons en vainqueurs
Notre rencontre était précise
Et nous vraiment à la hauteur

Oui chérie, laisse-moi te dire
Nous resterons proches et charmeurs
Et ne ferons rien pour le pire
Pour garder de nous le meilleur.

Tu me fais du bien

« Monsieur Luxure », de Laurent Couson, avec Laurent Couson, Romy Sublet, Siegfried Courteau, Raphaël Bancou et Eric Jacot, mise en scène : Jean-Luc Moreau, à partir du 24 octobre au Théâtre de la Gaité, 26 rue de la Gaité, Paris 14e, m° Gaité ou Montparnasse, 30 euros. Réservation ici.

La grâce d’Ute Lemper

Dimanche 22 février 2009

Ciel bas et lourd et grand froid à New-York, malgré un très beau concert de blues hier soir. Baptême américain en Nouvelle Orléans avec le Dr John et les traditionnels et funk Neville Brothers au Terminal five. Ce matin, réveillée à l’aube (6h40) par mon matinal et jetlagged ami universitaire, je me suis adonnée à 7 heures pétantes à un cours subtil sur pièce sans mannequin d’ouverture de soutien-gorge. Après un déjeuner exotique confectionné par mes soins (tartare de saumon et kasha), c’est l’un et l’autre l’estomac serré d’une angoisse inexplicable que nous avons arpenté les collections permanentes du MOMA. J’ai salué les 100 ans du manifeste du futurisme d’une grande révérence devant un joli Balla que j’avais auparavant zappé. Le soir, alors que nous devions juste dîner dans un excellent restaurant grec, l’attachée de presse de Ute Lemper a envoyé un mail d’invitation à mon père adoptif pour un concert de la chanteuse allemande à mon bar préféré de New-York. Légèrement ivre de cabernet grec, c’est en sautillant et très excitée que j’ai suivi mes amis sur le chemin du concert. J’avais en même temps un peu peur de trouver Ute vieillie et de la voir pour la première fois sur scène après avoir écouté avec passion ses cds, notamment moins connus comme ses interprétations des poèmes de Paul Celan mis en musique par Michael Nyman. Aux premières loges et en tout petit comité, nous avons bu les mots en quatre langues et les histoires nostalgiques de Berlin, Paris, Buenos-Aires et New-York que la diva mettait en scène entre son pianiste et son accordéoniste. La cinquantaine passée, elle conserve néanmoins la paire de jambes la plus hallucinante que je n’ai jamais vue, une grâce un peu ployante d’oiseau blond et un charisme qui m’a fait penser que les cds ne lui rendent vraiment pas justice. J’ai littéralement été transportée pendant plus d’une heure, dans l’oblivion de Piazzola, l’opéra de quatre sous revu à la sauce Madoff de Weil, Bilbao et les feuilles mortes auf Französich largement inspirées de Montand et qui m’ont faite trembler.  En chaque idiome, les mots résonnaient fort, et juste et l’on pouvait tout comprendre. Et boire le lait gris de la nostalgie.  Je crois que même Hannah Schygulla ou Ingrid Caven ne m’avaient pas fait autant d’effet. Il faut dire que ce monde des exilés juifs berlinois entre Paris, Los Angeles et Buenos Aires est ma vraie patrie et que, le coeur serré je me demandais qui reprendrait le flambeau de cette tradition qui a été si vivante et qui s’est un peu amidonnée dans le folklore du “bon vieux temps” où l’underground regorgeait de putes joyeuses et de whiskys interdits. A la fin, cerise sur le gâteau, nous sommes allés saluer Ute Lemper, qui nous a parlé poliment en Français. Après deux concerts d’affilée, elle était vraiment épuisée.

Or la salle était quasi-vide, faute de publicité, ce qui est UN CRIME.

A tout hazard : Ute Lemper se donne au bar du Carlyle jusqu’au 7 mars, mar-jeu 20h45, ven et sam 20h45 et 22h45. Courez-y, l’entrée ne coûte que le prix de votre consommation.

De mon côté je compte bien y retourner, car les mots des chansons coulent juste là où l’angoisse me fait mal et viennent la dorer comme une carresse. C’est moins efficace que du bon savon, mais c’est bien meilleur.