Nouveau coup de coeur
Mardi 18 janvier 2011Bleu Venise de Daphné tient ses promesse, presque aussi joli que “Mourir d’un oeil”, voici Portrait d’un vertige. Et elle est à croquer!
Bleu Venise de Daphné tient ses promesse, presque aussi joli que “Mourir d’un oeil”, voici Portrait d’un vertige. Et elle est à croquer!
Jusqu’au 13 juin, Ornette joue chaque dimanche soir à 18h au Théâtre du Lucernaire. Et pour chacun des 6 concerts, la chanteuse a invité des amis différents à venir l’accompagner pour son show. La boîte à sortie était à la première, le 9 mai et en est ressortie enchantée par l’art du songwriting d’Ornette. Tant et si bien que nous vous proposons de partager notre enthousiasme en gagnant vos places grâce à nos deux jeux concours pour les concerts du 23 et du 30 mai. Avis aux fans, pour la semaine prochaine (le 13 mai), les invités seront Albin de la Simone et Sarah Murcia de Las Ondas Marteles!
Casque blond, gilet bleu, et collant rouges, Ornette entre en scène dans la salle chaleureuse et bien sonorisée du Lucernaire… avec une paire de ciseaux. Comme il s’agit d’une inauguration, elle a décidé de couper une longue corde qui sépare le public de la scène afin de marquer le coup d’envoi. Puis Ornette s’assied à son piano droit et décolle, mais sans plus bouger. Elle, qu’on découvre si vivante et bavarde à la fin du concert est tellement heureuse de partager ses compositions avec son public qu’elle enchaîne les chansons. Ornette nous fait entrer dans son monde par sa voix. Lumineuse, puissante et d’une pureté émouvante, celle-ci opère comme un charme. Qui entre en résonnace avec les mots anglais que l’artiste a choisis pour peindre un univers romantique, très féminin, qui interroge l’amour et la constance, la force et les moments de doute. Sur des mélodies piano apparemment simples mais qui s’inspirent aussi bien du jazz, que du blues ou de la salsa, Ornette tient toujours très droit la ligne de la sensibilité à fleur de peau, sans jamais tomber dans la sensiblerie. On sort un peu du charme pour pouvoir applaudir les premiers invités entrant en piste. Il s’agit d’un joli trio de cuivres et amis d’Ornette.
Après quelques chansons avec ses camarades, Ornette se détend et sa voix s’est encore chauffée ; elle commence à plaisanter avec son public et notamment à dialoguer avec les nombreux enfants qui l’écoutent dans la salle. Elle reprend alors son superbe piano solo et invite son public ravi à battre la mesure. Elle interrompt à nouveau ce dialogue pour accueillir deux amis new-yorkais qui entonnent joyeusement avec elle une reprise de “New York Telephone Conversation” de Lou Reed. Dernier passage solo, et puis Ornette retrouve ses cuivres invités pour une reprise de “Bitter sweet symphony” espérant que cette interprétation lui permette d’être aussi belle que le chanteur de The Verve, Richard Ashcroft. En version féminine, bien sûr.
Après la performance (piano + banane pour le rythme) de “Bye Bye Babe Bye Bye” (son tube en écoute sur myspace), dont le public reprend avec une chaleureuse justesse le refrain, il est temps de se quitter et Ornette salue, très émue d’avoir mené avec autant de maestria et d’applaudissements son “show impossible”. Mais elle ne sait pas refuser à son public deux bis réclamés à corps et à cris : une reprise solo de “Hellelujah”, plus en référence à Shrek qu’à Jeff Buckley,et d’une beauté étincellante. Signe de confiance, elle livre en final une nouvelle chanson “pas encore tout à fait au point” (sur scène elle semblait drôlement accomplie, cette chanson pour un work in progress).
Les fans d’Ornette ont pu suivre ce concert d’ouverture en livestreaming sur son site. Ce sera également le cas pour les 5 autres shows.
Et la blonde rieuse a malicieusement glissé les noms des guests du 13 mai avant de remercier ses invités présents et l’équipe technique. Dimanche prochain, donc, rendez-vous avez Ornette, Albin de la Simone et Sarah Murcia. L’eau à la bouche, le public s’est dit qu’il reviendrait bien écouter Ornette chanter dans l’excellente acoustique de la salle du théâtre noir! Pour réserver, un seul clic : ici.
Ornette, du 9 mai au 13 juin, tous les dimanches à 18h30, Théâtre du Lucernaire, 53 rue notre des champs, Paris 6e, m° Vavin, 15 euros.
Compte rendu d’une aventure merveilleuse. Sous mon couvre-chef de directrice des affaires culturelles d’en3mots, notre boîte de com familiale, j’ai eu l’insigne honneur de piloter une opération pour les spectacles du château de Versailles. Une soirée bouleversante sous l’oeil de biche de Juliette Greco, agrémentée des fastes de Versailles et de très belles rencontres avec des collègues qui aiment partager leurs enthousiasmes.
Rénové et enfin ouvert au grand public depuis le 10 décembre dernier, l’Opéra Royal de Versailles a accueilli hier soir l’éternelle jolie môme. Une tranche de vie qui inaugure une saison exceptionnelle dans une salle dont on n’a pas fini de parler.
Lundi 14 décembre, Château de Versailles Spectacle avait convié une dizaine de bloggers à venir découvrir un lieu mythique désormais ouvert à tous : l’Opéra Royal. La boîte à sorties a eu le bonheur de partager ce moment de grâce.
Passer les grilles de Versailles la nuit, et avoir l’impression d’avoir le château pour soi est une expérience magique que ceux et celles qui ont assisté aux grandes eaux estivales peuvent imaginer. Et entrer dans l’enceinte du château pour se rendre dans l’Opéra, auparavant destiné uniquement aux chefs d’Etat est un évènement absolument unique. Le temps semble n’avoir eu aucune prise sur la salle imaginée par Ange Jacques Gabriel en 1770 pour que Louis XV puisse à la fois écouter de la musique et danser (c’était aussi une salle de bal).
De même, le temps semble avoir glissé sur Juliette Greco qui donnait un concert exceptionnel, accompagnée de son mari et pianiste (également accompagnateur et co-auteur de chansons de Jacques Brel), Gérard Jouannest et de l’accordéoniste Jean-Louis Matinier. Terriblement libre, derrière sa silhouette filiforme et ses yeux de biche rieurs, et la voix suave encore toute présente après 60 ans de carrière, la muse de Brel et Gainsbourg a bouleversé son public.
Toute de velours vêtue, elle a su mêler des classiques de son répertoire (« Une petit poisson, un petit oiseau », « Jolie Môme », et surtout reprise mutine et drôle de « Déshabillez-moi »), des titres appartenant au panthéon de la chanson française (exceptionnelle reprise de « J’arrive » de Brel, de la « chanson des vieux amants », de « Bruxelles », et en final de « Ne me quitte pas », troublante interprétation d’ « Avec le temps » de Ferré, et toujours sensuelle version de « La Javanaise »), et des chansons que de jeunes talents comme Abd Al Malik ou Olivia Ruiz ont écrites pour son dernier album, « Je me souviens de tout ».
Aussi généreuse qu’élégante, Juliette Greco aime son public et lui fait savoir ; elle lui parle, elle rit, elle s’engage (notamment dans la chanson « Train de nuit »), et surtout elle vit ses chansons avec nous. Ses mains, fascinantes, tourbillonnent, et miment chaque mot prononcé, dans la plus pure tradition de la chanson réaliste. On aurait envie de dire que l’entendre chanter du Brel sur les accords originaux de Jouannest est un moment d’histoire. Mais Greco est trop présente pour qu’on ose conjuguer l’émotion au passé. Tout se passe comme si le temps s’arrêtait. Il n’y a plus que la force des mots reflétés dans les stucs et les glaces baroques de l’Opéra royal et sur les touches nacrées du piano de son mari.
Après le petit moment de flottement qui suit la standing ovation, et juste le temps de se rappeler chacun ce que dans nos vies les mots chantés par Greco ont pu avoir de poids, nous nous retrouvons autour d’une coupe de champagne, dans la majestueuse salle d’entrée de l’Opéra, pour échanger nos impressions. Celles-ci sont difficiles à exprimer, mais nous sommes tous conscients d’avoir partagé un moment dont nous nous souviendrons. C’est alors que le directeur de Château de Versailles-Spectacles nous offre de voir les coulisses de l’Opéra. Nous apprenons avec étonnement que ce lieu si intime contient en fait jusqu’à 640 personnes (toute une cour, donc), et que le trompe l’œil baroque a bien plus de profondeur que ce que l’on pourrait croire. Nous voyons la salle vide sous tous les angles, passons derrière les coulisses, et plongeons au quatrième sous-sol pour nous rendre compte que le ventre de l’opéra est un immense et solide bateau de bois.
Avant de quitter Versailles nous passons dans la chapelle royale, bijou XVIIIème où certains concerts auront lieu en 2010, notamment le « God is sound » de Camille, une autre grande jeune-fille de la chanson française, les 3 et 4 février.L’expérience d’un concert à l’Opéra de Versailles est un moment magique et désormais possible pour tous et toutes l’année. Pour en savoir plus sur le programme, rendez-vous sur le site de Château de Versailles-Spectacles.
Et voici les articles des autres plumes présentes à cet évènement exceptionnel :
Frédéric Vignale pour le Mague.
Ophélie Meunier pour elle.fr.
Laurence Vely pour menstyle.fr
Persistant dans le monde baroque enfantin qui est le sien, Emilie Loizeau sort un nouvel album bilingue, aux accents folk, et aux collaborations futées (Moriarty, Thomas Fersen, David Ivar de Herman Dune …). Un eldorado musical pour nostalgiques joyeux.
Déjà dans l’ « Autre bout du monde », Emilie Loizeau avait tout compris et enchanté ses auditeurs avec son monde un peu magique et très décalé, où sa formation de musicienne classique était mise au service d’un existentialisme light (« Je suis jalouse », « Je ne sais pas choisir »…). Elle avait réussi à greffer cet univers au cœur d’une vraie tradition de chanson française.
Avec « pays sauvage » elle réitère : tout, y compris la couverture de l’album, parle à nos rêves d’enfants. Très « chanson réaliste », la « Femme à barbe » est entêtante. Quant au duo en Français et en Anglais avec Thomas Fersen « The Princess and the frog », il réactualise le conte menteur qui veut qu’un baiser puisse changer le visage du monde. Mais par-delà la féérie de vrais textes forts, et l’enchantement d’une voix bluezzy, Emilie Loizeau passe résolument du côté du Folk, privilégiant des instruments étranges, des duos avec de petits génies de la matière rétro comme les Moriarty (« Fais battre ton tambour », « Ma maison ») et des sons de cloches très CocoRosie. A cette jolie mixture, elle apporte encore une corde : celle de la musique World avec le duo « Dis moi que tu ne pleures » qu’elle interprète en Anglais avec David Ivar de Herman Dune et – complètement revu- en Français avec le chanteur réunionnais Danyel Waro. Ajoutez encore à cela des arrangements très travaillés et vous obtenez la recette d’un album aussi multiple que parfaitement travaillé.
Voici le premier single de l’album que vous avez peut-être déjà entendu sur les ondes : « Sister »
Emily Loizeau sera du 3 au 5 mars à l’Alhambra et le 8 décembre sur la scène de l’Olympia qu’elle a l’habitude de remplir.
Emilie Loizau, “Pays sauvage”, Polydor, edition limitée collector 18,50 euros, édition “normale” 17 euros.