Escapade à Washington
Lundi 9 mars 2009En moins de 48h … Je n’ai rien vu de Washington et je m’en fous. J’ai passé un excellent week-end chez un ami diplomate. C’est la troisième fois que j’y séjourne et la ville me fait toujours l’effet d’une étrange champignon mal peigné. Le baptême a eu lieu il y a sept ans avec une âme soeur anglaise, au milieu des cerisiers en fleur et à l’affût des très imposants musées. Cette fois-ci arrivée à 20 heures vendredi, j’ai été receptionnée en heureux paquet et ai dîné avec mes parents adoptifs dans un bistrot dinner très chic où je me suis régalée de leur affection et de cuisses de grenouilles. Nous avons bu, ri et discuté puis mon ami est venu me chercher en … voiture décapotable à onze heures du soir. C’est vrai que cela sentait le printemps, enfin!
Sur fond salsa et bossa avec un poinçon de saudade, le plus beau moment du week-end a été un petit voyage vers des chutes d’eau et une ballade le long du fleuve Potomac. Au retour, j’ai abaissé le siège, laissé mes pieds prendre l’air, couvert mon cou avec ma grosse peau de bête et fixé la lune avec avidité. J’aurais aimé fixer ce moment de paix. Il est passé sous des tonneaux d’angoisse, une nuit d’insomnie, et un retour heurté en bus (accident, pas grave mais énorme retard), mais en attendant je l’ai bu goulûment et ai gardé toute son empreinte sur les joues. Sous les cernes.
Samedi soir, frétillants à la carresse d’un air enfin doux, les Washingtoniens étaient tous de sortie. Nous avons dîné dans le sympathique (et bon ) bar à tapas Pilar, avant de nous risquer dans la foule très habillée et très peu élégante du Marvin’s (où l’on peut à la fois boire et fumer sur la terrasse). Puis, faute de merle, ou de bar avec assez de place (un petit poisson, un petit oiseau s’aimaient d’amour tendre, mais comment s’y prendre? ), nous avons papoté chez une amie latino travaillant à la Banque mondiale de développement. Petit groupe multiculturel et international, assez brillant et qui m’a changé de mes amis new-yorkais. La nuit d’insomnie a été longue, accompagnée par le dernier Tatiana de Rosnay qui est excellent (et cela me fait drôlement plaisir parce que sans la connaître assez j’adore Tatiana et ses vues justes sur la manière dont la mémoire vient hanter le présent).
Sur le chemin du retour, j’ai progressé dans Blumenberg, mais n’avais pas assez la tête à ça. C’est en retard et épuisée que je suis arrivée au groupe de lecture d’historiens de columbia sur “la légitimité de la modernité”. Avant d’aller boire un verre à une soirée de reception aux etudiants intéressés par les etudes d’Histoire. Il est déjà minuit et j’aimerais vraiment, vraiment, vraiment, dormir un peu.