Point de Lendemain
Dans une ruelle sans âge
Un sourire a grandi
Arlequin assez étanche
Néanmoins proche et ami.
La caresse a fusé
Comme un tsunami
Que l’on mange
Et une orange qu’on partage
Comme de grands cieux rétrécis.
Sur l’année érodée qui penche
Sur l’étain mal rangé,
Je lève un boulier farsi
Entre deux, entremise, je prie pour ce passé
Débordé et grincheux
Qui nage vers le Gange
Ne sois pas calme, onctueuse
Sois plutôt tamis d’indifférence
Du jour, du lieu, du soin
La nuit te lèche aux franges
Pour que la seringue pénètre
Juste un doigt sous la hanche :
– Un point de croix –
Entre la lassitude et le joint.
Écrasée mais naturelle
La Gaité
Se met du rose au teint
Une goutte sucrée de pluie
Deux hirondelles, enfin
Juste un brin aqueux de folie
Et encore trois fois rien…
C’est mieux que froid
C’est plus que salé
Et c’est tout ce que je retiens :
La peau rousse et douce
Le rire à l’œil
Le train qui part pour Paris
Et la chaussette en creux du pied.
Tout glisse en sueur d’échange
C’est simple, sans être précis,
Une évidence pleine d’entretien
Monnaie de lépreux ?
L’infini de l’impuissance
N’empêche pas l’envie
Qui nage à gros bouillons latins.
Commence la poésie des vitraux
Sa danse mauve et sauvage
Glisse le long du drap durci
Un ravissement en douce
Un silence étourdi
Juif errant ou étouffe-chrétien ?
Tout ce qui coule de mes mains
Est à la fois long et soyeux
Un non-dit étrange
Lavage des anges
A notre merci.
Infini et replet,
Le matin nous scie
Le rideau nous retient
A l’orée de l’essentiel.
– Suis-je vue
Quand les fils s’emmêlent
Plaqués par les panneaux de pluie ?
En transparence, déjà : je suis nue
Entre le grattage et le rien
Le risque est retenu
Entre donc l’âge glorieux
Toujours le même, l’autre
Entre la cuisse et le sein.
Frère assidu,
En criant, je te bénis.
Malgré toi et avec eux,
Tu tires la nuit de ses reflets
Je bois le vin de l’année
Dans le miroir de l’aveu.
Amende d’un soir
Et honorable putain
Je compte l’amer
Pour mieux le serrer d’une main
Je compte ce qui me tient
Éveillée et assidue
Les lèvres fixées sur le Louvre.
Au carré magique du je
Le Verrou a rêvé.
Au cercle talentueux de la vie
La sirène écrit encore et sans répit :
Point de Lendemain.
19 mars 2018 à 3:57
Point de lendemain mais Paris qui survit…
13 mai 2018 à 22:09
Je trouve ton premier quatrain proprement extraordinaire et d’une inimitable musicalité…
13 mai 2018 à 22:25
Et le reste au diapason… J’ai adoré relire ce texte.
19 août 2018 à 22:53
On se languit de la suite. 🙂
Bises