Valse Convalescente (Essai 1, Décembre 2017)

Retenir sur le sens
Et refuser comme un pli
La tristesse qui jaillit
La raideur qui offense
Et ces éternelles gouttes de pluie
Borner les indélicats
Et libérez les envies qui rayonnent,
Pulpeuses et denses
Exactement là où tu penses
Exactement comme je t’ai dit.

La nuit, moi je danse
Même seule et même dans mon lit
Même raide, je balance tout contre l’ennui
Pâle à tout, peloton, yeux plissés
Lèvre blanche et hanches en vie.
Ca tangue, mais est-ce que j’y suis?
Remuent alors toutes ces pages blanches
Ces minutes inquiètes où la confiance à fui

Mais il est tard,
La nuit demeure une sourde souffrance
Et je suis toujours dans le mauvais lit
Où que ce soit sur les routes de France
Un fantômes à grandes moustaches me poursuit
Yeux cernés et poches d’indifférence
Parfois il ose même et me sourit
Il me glace de litres d’obtempérance
A le voir, je sais que c’est fini

La tristesse est un corset tout pourri
Un piquet pour âne trop plein d’innocence
Une perche qui coupe les ailes du vieux colibri
Je vis la démence comme un sursis,
J’attends, inquiète, l’étape d’après
Celle des dents-mâchicoulis
Celle où l’on n’a plus mal aux sens
A défaut d’expliquer pourquoi le rejet.

Reste à optimiser l’indifférence
Le repos dans une seule chambre
Les fumées dégagées sans sauf-conduit
Et les torses qui recommencent
A danser le chaud, le doux et les cris.
Il faut aussi travailler jusqu’au déni
L’adolescence est finie
Ici, et partout en France : Fin de la magie.
Enfin, en pleine puissance
J’accepte le banal de l’insomnie
Seule et reposée, je vois du pays
Mais j’aimerais renoncer à l’urgence
Et aux non-dits.

Un commentaire pour “Valse Convalescente (Essai 1, Décembre 2017)”

  1. Micha dit :

    Très beau ; je retiens notamment ceci :
    “Ca tangue, mais est-ce que j’y suis?
    Remuent alors toutes ces pages blanches
    Ces minutes inquiètes où la confiance à fui…”

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