Barbe-Bleue

Une pointe d’amertume mortifie le sein
Seringue d’ardeur
Sur plumes d’airain
Trop peu de sueurs
Sous ton parfum
Trop d’apesanteur

Funambules des lueurs
Qui redoublent de venin
Tu n’as pas peur
J’aveugle le matin de langueurs
Plus aboyantes que vingt-cinq chiens

L’affublée cumule un retard olympien
Et douze pendules d’ardeur
A tenir lassée, rupture au poing
A entraver comme des fleurs
Le parpaing des fous, pour l’année
Nos graisses plantent pour les heures
Des rebonds de glaçons clandestins

Taupe Terreur,
Sur le tapis lazulis des tricheurs
L’amour s’écoule, poissé
Culminant avec le projet
D’un rectitude sans bulle
Je me retire dans un filet
Qui voile la mer en suçons gris.

Au loin, le tonnerre est frappé de recul
Le calcul insensé tête à nos pâleurs
Les points-virgules d’une toupie-pause
Partent en prêt, piété de mandibules!
Nul, le passé passe au hachis
Pour planter la chimie des formules

De près,
Je tente la tulle,
Crantée de fleurs
Placebo
Je pointe le pied
Au placebo pistolet
De ta naine clavicule
La fleur au mépris
Et l’archet libellule
La brutalité brûle la hanche
Des offrandes qu’on annule.

Entre un canal et une croisée
Je jette l’encre, prostrée en canule
Le puits minuscule est sans âme,
étanche d’objets :
Des lits défaits, des tubes morts
Et des fantômes qui crient et qui brûlent

Au bûcher d’une année de douleur
Les pierres roulent sans préambule
Il faudrait enfin commencer
Parapher un décor de papier
Oser bifurquer, raboter l’intérieur
Et l’ongle gigotant dans la plaie
Je dois découper toutes les bulles.

Le bistouri découperait
Une patience stable
Je chanterais mes arrêts
Entre une beauté qui stimule:
Et la reposante réalité.

Les jeux sont faits
Sans nombre
/ Et sans pellicule.
Deux et deux, marchez
Faites, titubez le cœur droit
La vie trotte, désarticulée
Comme un naïf pendu
Caché derrière ses deux bras.

Le son léger
A roulé au pied du Compas.

Un commentaire pour “Barbe-Bleue”

  1. Micha dit :

    À Minotaure ou à raison…

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