Dague Seleucide

La buée éberluée des châtaignes
Décline l’échine déchiquetée de mai
En marque d’archives
En manque de règne
Tu visses un trésor vide à pleurer

La dague au dos
La mort de près
L’enfance revient comme un sort
Congédiée par un filet de salive
Raturée par le son qui rive
Détruite par beaucoup trop de ratés.

Le soleil sort, vert d’endive
Dans un printemps qui étouffe d’humidité
Humiliant, le sable brûle les pieds
Dans le bruit glacé des dérives
Dans le goitre arrogant des douceurs tentées.

La vie s’efface sur la peau burinée
Les boyaux ont menti
L’amour est noir olive
Le temps est un étau
La tête est aux arrêts
Et j’enferre l’avenir aux oripeaux d’un avide regret.

Irrédente lame d’euclide,
La raison encore une fois a tranché
Le temps avance, ogive par ogive
Sur la nappe étale des quelques banalités :
Il faut bien qu’on pleure, il faut bien qu’on vive
Verticale saveur d’anciennes volontés
Il faut bien qu’on se pare d’ancres régressives
Que sommes-nous qui ne créons rien et n’amarrons jamais. ?
Qui sommes-nous si nous renions le savon et le regard assassiné ?

La mer tangue sur la Cambre livide,
Forêt de douleur, vallons
La peur règne en maîtresse débraillée
Même le cri, lymphatique et perfide
Ne désembraye pas la roue qui est entrain d’écraser :

Des restes d’espoir et de sens myrtille
Des enlacements nobles pour longues amitiés
Et le fil pourpre des doutes qui s’épuisent
A l’airain acide des tendresses hâtées.

Il ne fallait pas ouvrir la cage rouge et humide
Où les écureuils ont un jour dansé
Il ne fallait pas se glisser dans le siège passager
Quand la route était lente et stérile, sans notes à partager.
Il ne fallait pas souffler sur le brûlé, comme si le gaz pouvait se réparer,
Ni déroger à la règle exsangue des âmes sensibles :
Murer et mourir de dignité.
L’enfance revient comme un mort
Détruite par beaucoup trop de ratés.

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