Biseau cordial

A la diagonale des talons
Le long des lents chemins de bois
L’absence fait mal.

Dans un trop-plein animal
De luxe, de sel et d’entre-soi
La peur arrache le cocon du banal :
Une mère, la raison et la torpeur de nuits
Où l’on voudrait recharger les poumons.

A la verticale du grand salon
La chaleur est artificielle
Et l’ardeur passe par un drôle de canal.

Au balcon d’une carte-postale
On parle et on se tait
Un seul a mal. Mais tous perdront pied
On mange et on s’affame
D’affection fondatrice
De pétales de beauté
Et de ressentiment-ballon.

A la doctorale du chevet
Le cerveau s’est coupé
Et le thorax enclave le son
Blessé au plus près de l’épine.

On n’en finit pas de quémander un bal
On débat, débarrasse et déballe
Une fête amoureuse de vie post-natale
Un fanion éclairé de mille nuances papillon.

Au balcon de ce qui fait mal
Le manque masque les déliés.
Et l’absence avance en talon normal
Vers la source qui boit la sève pâle.
Vers la table où nous mangeons trop salé.

L’hiver perd pied
Le bourgeon ne viendra pas
Et l’absence va basculer…
– Tu ne construiras pas
Sur les ruines du trop-plein
– Tu n’existeras pas
Après notre exaltation.

Dans les saisons bousculées
La survie est une longue patience
Aux pétales crépus d’absence
Et aux branches sacrifiées d’inaction.

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Un commentaire pour “Biseau cordial”

  1. Micha dit :

    “Dans les saisons bousculées
    La survie est une longue patience
    Aux pétales crépus d’absence
    Et aux branches sacrifiées d’avance”

    Si j’avais quémandé un portrait, il serait encadré de ces quatre vers.

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