Archive pour juin 2014

Kreis en apnée

Jeudi 5 juin 2014

Le cercle annote
Un trapèze en chantier
Enchantement baroque
Des répétitions cassées
Des redites qui tassent
L’ivresse sous le fumier.

Je me prélasse
Prise par la corde à sauter
Les autres passent
A temps
Aux promesses
Aux prénoms
Aux propriétés
Les autres se dépassent
De responsabilité

Feu vert de notes brunes et grasses
Da capo orange des ramassées
L’oubli n’est qu’une menace
Dans les silences d’un juin tout mouillé
Parallèle des anneaux édités
La tradition trépasse et la nouveauté
Plisse sa carcasse,
Perce des poumons d’osier.

Je dis et je ressasse
Mes anciens exploits de guerriers
Les autres se passent
De grands combats à mener
Le présent suffit comme terrasse
Le courage, c’est planter un palmier
La force, c’est la vie qu’ils embrassent
A grands échos de promesse et de propriété

Je regarde les rendez-vous qui passent
Je ne sais même plus lesquels noyer
Dans l’océan des rayons cocasses
Dans les haillons d’une frêle légèreté
L’archet de l’actualité
Crochète une sécurité de surface
Et pose sur l’avenir une ombre d’exilé

L’impuissance est une malédiction sans sommelier
Je récite et je potasse
Mon lamento de la paupière à l’oreiller
Mon aria tellement tenace et pourtant si abstrait
Celui où les autres se regardent dans la glace
Pendant que je me cache dans le grenier
Le coupler où les doutes glacent
La rencontre, le soin et la sensualité.

Les déceptions s’entassent en chapelet
Rondo malin pour nos rejets
Le chagrin durcit en carapace
Chuintante de cent reproches et dix regrets
Coupable, je joue à pile ou face
L’avenir des possibles et des promesses
Le temps respiré des contrebasses
Et la confiance d’un torse où se poser
Des hauts, des bas, mais une seule classe
Pour restaurer l’envie et la sécurité.

L’enchantement baroque réitéré
Donnera-t-il une place ou un cercle ?
Une trace à la craie qui puisse enchâsser
Ces longues nuits, lasses et édentées.