Croisée

Nous nous sommes compris
D’avoir parlé en vieux latin
D’avoir modernisé les clichés de la courtoisie
Comme un paquet d’absence
Un non-dit qu’on expédie
Vers les horizons que l’on craint

Ne rien tenter,
Rien de tendre
Qui ne chante rien, lessive son chemin
En balais et crinolines d’attente

Le jour tombe sur d’épuisants lendemains
Où l’on sue l’encre non vernie
Où l’on grince et l’on retient
Le jour qui fonce, la nuit qui mange.

Nous nous sommes suivis
Pour attenter aux joies d’un jour sans pain
Paraffine éprouvante, la musique adoucit le train
Bruyante et sycophante,
L’âme qui veut et ne prend point
Étale en croix de carence
Une chasse faisandée de chagrin.

Comme si la vie était aux fers,
L’envie, à quatre pattes ou moins
Et le mouvement, à l’asphyxie
Je me plie, révoltée de brillance
Je me fie, ballottée de constance
A l’expectante baleine de l’indécis

Grenadine des heures violentes
Où l’amer est amande d’une nuit
Et la misère murit comme un fruit
Epatante descente aux hiers,
Répétition d’une chaîne de mépris,
Pavés des vergetures de l’envers.
L’enveloppe est touchante,
Avant la joie et le mépris. .

Il suffirait de presque rien
Choisir
/ Et en même temps,
Etre choisie
/ Enfin
Choisir mieux, méthodiquement
Et emballer les restes pour vivre autrement.

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Un commentaire pour “Croisée”

  1. Micha dit :

    Complicité des échanges, fabrication d’un univers commun dans l’enchevêtrement des bulles à la douceur savonneuse des cieux indiens. Finalement – quand on y pense sérieusement – la beauté est toujours là où on l’attend.

    “Etre choisie”… ?

    Il n’y a pas d’êtres choisis, juste un peu d’heureux hasards et de moments délicieux à poursuivre dans l’intention de mieux faire.

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