Archive pour avril 2014

Yoyo (Ne plus jouer)

Mercredi 16 avril 2014

La marée démembre le cerveau
Coudées franches et mot à mot
L’émotion monte
La femme se tait
Et je retrouve les cendres

La langueur ramollit les lassos
Aux larges chanvres entrelacés.
Au pacte du violon et du pipo
L’indécis cisaille l’espoir dépenaillé

La monnaie a manqué le créneau
Battue au nombril des années
Un cercle d’affects noue la honte
Et l’attente hypo-fatiguée des textos

L’échangeur rouillé a déraillé
Le long des paquebots de muguet
Martelant l’or et coulant un sève à grelots
Le grillage zèbre en calques de craie
Une prison d’escargots.

Il faut fuir Matelot,
Mâchoire vissée, cuisse à l’eau
Fermer les écoutilles, serrer les sangles
Et verrouiller tes inexcusables hublots
Sensibles.

Il faut fuir vers le sable chaud
Extrader la nuit d’anneaux gelés
Chercher l’exotisme facile
Bonus à la curiosité!

Le front en avant, la pensée à flot,
Il faut retrouver le sens du contrôle
Des levers de sourcils sur table
Et la magie de vertige, tout là-haut

Il faut détruire,
– Effacer l’attente, le souvenir
et leur tableau –
Pour se blottir au pli du mois d’avril
Là où l’oubli rend le jour audible
Où la maturité berce un baril flamboyant
De mélodrames banals
Et de coupures de peaux.

Soie de Mai

Samedi 5 avril 2014

Sous ses cheveux noirs, les corbeaux mentent
De coca-light en balançoire, les diables s’inventent
Des missions en Espagne, des wagons enfuis
Et des permis prétentieux.

Talentueuse séductrice des années quarante,
La fièvre délie, litote et contente
Tous thermomètres de la pluie.
L’aurore s’approche, étonnante,
Mesurant les sels d’affect et les crins chéris

La bute cascade en chutes lentes,
Cambrant l’étui et ses gants de fantômes galeux
Les auréoles sont purulentes
Quand l’esprit s’esquive à qui le dit.

On allie poignets et eaux dormantes,
Les Cous entrechoqués en pleine poitrine d’envie
On se repose à peine, on se retire
Et l’on s’étreint, cheville ancrés de pays

On se jette encore au corps, au ventre
Bouche ouverte, dévotante
Et front sur pilotis.
On se frotte à la poussière
On lance poings et vertèbres
En bouquet de mésentente
Et l’on se sert, violente
D’un autre corps au tapis.

La symétrie des morsures lentes
Evide l’empathie du ciel bas et soyeux –
Les cigales et les chasseurs ne peuvent s’étendre
Qu’au gibet juteux des appétits,
Là où Bruxelles chante le temps des vieux

Mais la vie statique, bien trop décente
Monte une charge à contre-feu
Pas d’impériale, ni de sang d’encre
Les feu-follets décapitent l’attente
Les fantaisies promènent leur cœur dans Varsovie

La léthargie est bienveillante
Quand l’aspérule s’épanouit
Mais revient, presque joyeux
La légèreté croque justement les mains glaçantes

La brune brocante pousse la balle
A la place d’un texte rebondi…
La belle librairie s’évente
Et tombe gracieusement dans l’oubli.