Archive pour mars 2014

Carré blanc

Lundi 24 mars 2014

Dix urnes potelées martèlent
Le son sifflé du mécontentement.
Le nocturne est complet,
Des pavés jusqu’à la lune
Saupoudrant le délits d’initiés
De petits carrés fondants.

Un cercle … puis deux
s’effacent lentement;
La fébrilité des espaces vole
Levant le pied sans un pincement;
Les tuyaux soufflent les plumes
Et brûlent l’après d’une forêt de bâillements

Un peigne tamise les prunes rapiécées
Dans la remise aux sacs désossés
Stupéfait, le préféré est perdant
Et le cadet dîne en étudiant
Les poids cassés et les compliments de l’année.

Le joli mai s’est brisé les dents de si
De si seulement ! Nous avions profité des blancs
Et des carrés où l’on s’étend,
où l’on s’embrasse,
où l’on se plait,
Où l’on plaisante
L’étranglement nocturne.

Le ventre danse déjà les heures d’avant
Avertissement d’amer
Mérite périmé du présent
La contrebasse brosse nos dents
Et frotte l’audace en bout de rang.

Les crans d’arrêt se tassent
Dans l’acier prune et mauve et blanc
La fortune du vents déclasse
Dans un fantasme de respect violent.

La vieille chaîne s’est jetée
Sur une falaise de gaieté vivace
Brune et grasse, la griserie s’étend
De la première danse, au premier métro qui passe
Des cadenas étincelants à la cour carrée soufflée de sang.
Multiplier la surface, c’est planer au-dessus des empêchements.

Desocupada

Lundi 17 mars 2014

Sur l’arrête précise du train
L’errance est coriace
Je ne sais plus si je pars ou reviens
Ni si je dois trouver quelqu’un

Les panthères râpées de ma vie en gradins
Patinent fougueusement vers une vérité
Diffuse, foireuse ou à prouver
C’est l’idéal dans les bottes du gondolier.

Grisant les nuits de colorant esseulé
Je coule en vain le long des tapis salés
Variété de Catin, sans blues à rafler
Satiété des muscles sains
Paire et dite, la main se pose sur le sommier

J’ai moisi, j’ai lutté,
J’ai pâli et comprimé
C’est fini
Les inspecteurs des travaux libres, en attente dans mon lit
C’est fini
Les corps passifs des dessins sertis de certitude blanche
Fini.

Je cherche mille perles pour l’anti-laisse
Et cent vins pour sortir des planches pourries
Je choisis quinze requins trop occupés pour mordre…

Je les aime maladroits, affairés, graphomanes, affolés
Je les aime bleus et tendres, dans la nudité du vent qui passe

Je me mords la langue
Pour retenir la liberté qui valse
Je me pince le nez
Pour respirer mon propre venin…
J’épate l’infini de l’espace
Avec la joie volée,
Certaine de la gravité de mes seins.

Du côté de la Chine

Jeudi 13 mars 2014

Une perle d’été monte dans un vieux décor
Le sel et la braise ont muté
L’ellipse se commande en renfort

Finalement reposée, je dérive sans aucun effort
Je froisse un peu de papier
J’apprivoise la neige
A grand renfort de soleil excité

Un pied puis l’autre au sommet du glacier
L’excès s’est tassé, et l’ancien a quitté le port
Saint-Tropez ou les lacs gelés
Le passé n’est que luxe et confort

Une légère tristesse survole l’adulte brasier
Comme une plume rappelant qu’on peu faire mieux, encore
Transpirante, musclée, statique centaure
Je cavale des kilomètres à pied,
Dans les ronronnements placides du temps morts.

Vivante, revenue au château-fort
A la force d’étau du temps des rêves,
Je reçois des colombes violentes et des paniers tressés
Je caresse les cous, les corps, les trépanés
Je dévore des heures décérébrées
Où un sein, puis l’autre, s’évente de ressorts.

Sautillante plutôt que serfe fanée
Je frictionne un dos d’intimité
Sans visage auquel sourire au pied levé…

Solitaire plus grand que le Bosphore
Le plaisir est une mer verte et bleu et irisée
Que je trouve dans les draps blancs, le bois chauffé,
Je souffre mais je suis encore.

Une perle d’été coule sous la paume d’après,
Le sel salive une distance estropiée
Encore quelques raccords jusqu’à l’éternité

Eveillée, je mens
Mentalement prête à l’effort.$