Acrobate
La peau orange des nuits enfin pelées
Et le poil dru des soirées où l’on dérange
Plissent le temps d’étoiles passées
Il y a d’abord l’absence, pleinement compensée
Puis cette transe : Cul-tannée en licence..
Le crâne ouvert, les cuisses croisées
Un peu d’éther, pour deux poignets
Ma vie est un grand courant d’air
Où l’assurance est pleinement risquée
Tout recommence, le bar, le marché
Les nuits étalent une indifférence pleine,
Et flattent la conscience de légères saveur
En pâtés de volonté pleinement rafistolée
« Non », j’ai dit et c’est l’aurore de la piété
Non à la folie conforme et au sacrifice des idées
Non aux regrets des morsures
Non à la pluie et aux mesquines serrures
Une nouvelle limite est posée,
Au-delà de la survie, au-delà du respect
Une limite qui libère : gin, mots croisés, sommeil et trèfles foncés
Les mille feuilles de la volonté fondent la bure,
Pour briser le guet.
Dissoute et déridée, la peur met son masque au fleuret
Délestée sous la voûte des illuminées, je perdure
Et retrouve une bien jeune identité.
L’aventure, c’est se retrouver.
Moi c’est, Moi c’est ?
Le mélange, le galop et le goût métal de l’étrange
Le sucre exagéré et le sacre d’une vraie pensée.
Moi c’est non aux vieux plats préparés
Et je décongèle une force
Que le plomb précis avait floutée.
Moi c’est non
Et le oui viendra – ou pas –
Dans la grange des gentils acrobates sans filets.
Tags: Poème
2 mars 2014 à 23:31
“L’aventure, c’est se retrouver.”
Oui, la véritable Aventure en en Mû.
Bravo amiga, c’est plus que plaisant.
2 mars 2014 à 23:33
“L’aventure, c’est se retrouver.”
Oui, la véritable Aventure est en Mû.
Bravo amiga, c’est plus que plaisant !
2 mars 2014 à 23:34
Zut ! Double publication… Mais je crois que c’est Socrate qui répétait qu’il était bon de dire plusieurs fois les bonnes choses. 😉
4 mars 2014 à 0:16
HYMNE À LA BEAUTÉ de Baudelaire (que j’adore parce qu’on dirait du Rimbaud) – pour être en écho de tes vers
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
Ô Beauté ? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?