Acrobate
Mercredi 26 février 2014La peau orange des nuits enfin pelées
Et le poil dru des soirées où l’on dérange
Plissent le temps d’étoiles passées
Il y a d’abord l’absence, pleinement compensée
Puis cette transe : Cul-tannée en licence..
Le crâne ouvert, les cuisses croisées
Un peu d’éther, pour deux poignets
Ma vie est un grand courant d’air
Où l’assurance est pleinement risquée
Tout recommence, le bar, le marché
Les nuits étalent une indifférence pleine,
Et flattent la conscience de légères saveur
En pâtés de volonté pleinement rafistolée
« Non », j’ai dit et c’est l’aurore de la piété
Non à la folie conforme et au sacrifice des idées
Non aux regrets des morsures
Non à la pluie et aux mesquines serrures
Une nouvelle limite est posée,
Au-delà de la survie, au-delà du respect
Une limite qui libère : gin, mots croisés, sommeil et trèfles foncés
Les mille feuilles de la volonté fondent la bure,
Pour briser le guet.
Dissoute et déridée, la peur met son masque au fleuret
Délestée sous la voûte des illuminées, je perdure
Et retrouve une bien jeune identité.
L’aventure, c’est se retrouver.
Moi c’est, Moi c’est ?
Le mélange, le galop et le goût métal de l’étrange
Le sucre exagéré et le sacre d’une vraie pensée.
Moi c’est non aux vieux plats préparés
Et je décongèle une force
Que le plomb précis avait floutée.
Moi c’est non
Et le oui viendra – ou pas –
Dans la grange des gentils acrobates sans filets.