Pinces en forêt
Sous la table, la gaité désossée
En pince pour les brebis égarées
Dressant sa grande nappe rouge de passé
Elle négocie, ciel à ciel, pied à pied
La liberté des grand blues
Nez à Nez avec un grand corps qui bouge
Elle a aligné cidre et cyprès
En un carnaval de gris perlé
Une course d’idées éméchées
Au gâchis de l’herbe qui pousse
Le cerveau laminé par les années de nuit
Des kilomètres de peur infrarouge
La confiance a offert le fœtus qui bouge
Edenté et percé de gâchis qui s’émousse
Le futur d’une duet adoubé
Choisis pour le ventre plié
Et l’identité farouche
N’a pas résisté à la faux sans terre
L’atterrante fausse vie qui irrigue la couche
La couperose est tombée, ennemie
Aux mains manouche d’un magicien morose
Petite fille, boulimie, trop forte et trop douce…
La souffrance s’émousse, le deuil se poursuit
Dans l’infinie terreur du gaz qui repousse
Nécrose banale des jours bénis
La complicité s’étouffe de surprise
L’effet ébruité de la crise se sclérose
Et l’on rompt le pain et l’avenir des survies
L’avenir se pend aux voiles de la folie
Le passé étrangle les mains amies
La pire chose échoue aussi
Descendre aurait été l’apothéose…
Quand l’amour se plie dans l’insensé
Reste un vernis, les regrets, bien de choses
Et je reprends amidonnés et moisis les habits neufs
D’une liberté vieillie et qui s’impose.
Tags: Poème
29 janvier 2014 à 23:12
Lapidaire et parfaitement exécuté, comme un solaire amour cou-coupé. Cela fait bien plaisir de te relire.
Micha, ton abonné.
30 janvier 2014 à 1:33
Merci Micha, c’est adorable!
Remise en jambes, j’espère ne pas lâcher,
amitiés!, Yaël ton abonnée aussi 🙂
31 janvier 2014 à 0:36
La blogosphère agonisante, il n’est plus guère de poésie ambiante sur les réseaux sociaux… Ici, c’est donc un havre : l’osmose de la beauté et de l’art poétique. Quel charme dévastateur ! 🙂