Souhaits fanés
Quelques écailles de vinyle brun
Entaillent la pulpe d’un drain
La course claque son blanc sein
Aux plaques froides de l’âge
Une mèche lisse balaie l’étain
Et le ciel se cou-lisse pour rien
Le rouage presse une page vierge
Notre peur a l’odeur fraîche du pain
La peur va et vient
Dans un puits sans plumage
La peur va et tient
Le plomb brûlé dans la main
Même en apnée, je vois moins bien.
Les surtitres pointillent, suaves d’entrain
Tu fixes, je cligne, pupilles de crin
Nos petits carnages d’attente sont sereins
Qui ne dit rage retient la neige
Qui ne dit rien jette le courage
Écarté, tu pétris les dons anciens
Principauté beige du matin
Nous sommes d’altiers perplexes en engrenage
Des grenats perdus en virgules pleines
Tes sourcilleux silences sortent en grains.
Les regrets sont en chemin
Pour la première fois, somnifères
Non, rien de bien
Les regrets sont cartésiens.
Les écailles tombent une à une
Sur les mèches longues d’un grand jardin
Sur le vélo aux cheveux gris grimpant la dune
Et sous l’œil noir de vœux-sapins.
Je rêve parfois d’une longue dame brune
Un peu sorcière, très écrivain
Une fée de khôl qui veut la lune
Et tire ses refus d’acier au quotidien
Je rêve souvent de fumée mince et sage
L’œil clair fixé sur un rivage enceint
Une promenade solitaire qui ne pèserait rien
Quelques grammes d’encre relèvent le pain.
Les regrets sont en chemin
La peur décide des engrenages
Tout est déjà sage
Et le naufrage, certain.
20 mars 2012 à 0:34
Délicieuse confiture de cigüe 🙂
23 mars 2012 à 0:37
Comme si tu avais prédit le drame… 🙁
23 mars 2012 à 3:05
merci micha, toujours fidèle, cela dit j’espère ne pas être une cassandre sinon je vais devoir me mettre à écrire des textes naïfs et joyeux…
25 mars 2012 à 22:08
Cassandre n’a jamais écrit de texte ni joyeux ni naïf… 😉
Par contre les poètes sont voyants ; c’est Rimbaud qui l’a dit.