Archive pour mars 2011

Prière paienne

Samedi 26 mars 2011

Paris mouillé plante un palmier
Au dos ecchymosé d’une tempe
Les lacets bleus de cette estampe
Rappellent l’entente du corps entier

L’écran vide prête une chance
Trempée d’hier et de guerriers
Les cernes battent l’insignifiance
Et ses coquilles de vamp écarquillée

Je voudrais qu’une danseuse tranche
La sève blanche des jours troublés
Je voudrais qu’une fille danse
Pour une planche de mon palais

Paris printanier tend de fausses branches
Dans l’élégance d’une ballerine dépareillée
Hachez, mâchez d’une faim sans planche
Les cédilles d’un entrain trop cher payé

La peau sèche au ciel d’incohérence
Jetée d’errance en grains tassés
La fierté fuit, quand on y pense
Plus rien n’avance qu’un cou cassé

Je voudrais qu’une béquille fasse confiance
Qu’on tire un trait d’insouciance serrée
Je voudrais un cachet poussière d’enfance
Et la paisible latence du regret

L’espoir brûle quand on y pense
Et plante le clou d’une côte cassée
Je veux le secret de vos condoléances
Et toute l’indépendance des rêves froissés

Je veux fuir en toute fierté
Pour le Salut de l’élégance
Je veux un cadre violet
Pour enterrer la croyance
Je veux plonger dans l’après…
L’au-delà de la méfiance
Et sa farandole de pureté

Deux semaines de vie culturelle parisienne

Samedi 19 mars 2011

Un peu ralentie par une petite angine cette semaine, voici néanmoins les trésors des quinze derniers jours.

Expos : Jolis paysages romains du 16 e  au grand palais, toujours pas de vraie organisation de l’expo mais jolies toiles. Élégant Césaire/ Lam/ Picasso au même endroit. Mahler décevant à Orsay, et prix des pires explications pour les photos préraphaélites malgré jolie découverte de Julia Cameron .

Théâtre : deux bijoux à la maison de la poésie, le poème de la fin de tsvetaeva, et Louise elle est folle d’après Leslie Kaplan, enfin du féminisme inventif!

Ciné: Tandis que je me prépare à animer une table ronde sur la transposition littéraire au festival du film israélien de Paris, et à couvrir le festival (au sein du duquel je peux déjà vous recommander The matchmaker, Precious life – j’ai interviewé le passionnant Shlomi Eldar et suis entrain de retranscrire l’itw, et bien sur I shot my love dont je vous parlais cet été en direct de TLV), quelques beaux films : ressortie sur grand écran de “je veux seulement que vous m’aimiez” de fassbinder. Un Scorsese vénérable en dvd, mean streats, un film turco-allemand trop émotionnel avec l’incroyable comédienne de head on, une médée miracle avec l’insupportable huppert, et un abandon de l’autobiographie de ceaucescu en 3h, avec images d’archives sans explications, ni contextualisation (= redoublement de la propagande comme résultat).

Livres : plongées chez les chicanos de echo park a LA, et sublimissime Niloufar de Ron Leshem ou le portrait saisissant d’un jeune iranien par l’auteur de “Beaufort”.

Musique, pas grand chose, The do assez bon (je ne chronique pas), le prochain alex beaupain sur mes platines, un concert abominable par une starlette ratée qui faisait honte à la gente féminine la semaine dernière, et la découverte du comble du mauvais goût allemand avec David Garett, l homme qui vous fera regretter le kitsch oldie d’ André Rieu et la bonne volonté gentiment cruche des compiles du genre ” la pub se la joue classique”. Look entre Bryn Terfel et David guetta, pas un mouvement classique rabâché par la culture populaire que le violoniste allemand ne sache pas rendre disponible pour les platines de la loco ou les groupies….

Rattrapage cette semaine avec la couv’ du joli festival les femmes s’en mêlent.

Article sur la Mitteleuropa enfin publié dans “raisons politiques” (larme d’émotion, svp, ma première publication dans une revue de rand “A”. Et pareil pour le compte rendu du Tony Judt sur le site d’histoire politique de scpo. Edith Stein enfin envoyée, sera suivie d’un colloque.

Last but not least, ouverture du salon du livre très animée, où j’ai balldé avec élégance (enfin essayé) ma crève, jeudi 17 mars.

argh, j’oubliais le détour par Tours qui a failli me causer une crise de foie (pas intelligent d’abuser du vouvray sur rillons + riz de veau + steack). Laurent Couson y jouait Monsieur Luxure ( sur lequel j’ai travaillé avec lui, pour les paroles des chansons) dans son saint Cyr sur Loire natal (Le Neuilly de Tour), et en dehors d’un  moment de musique d’exception, leconcert a été un concentré de sociologie des notables de Province.  le titre “Faire l’amour à une conne” a suscité moult râclements de gorges. Sinon joyeuse compagnie  virile, café chez Marco place plum’, et inoubliable nuit de beuverie aux côtés d’adolescents (Entre 22 et 55 ans, plus de tourangeaux) à inénarrable Café Chaud sur ladite place plum’. Sortie de la gare Montparnasse j’ai filé au Sauna du Club Med Gym pour transpirer une heure en buvant deux litres d’eau (geste salvateur). Belles rencontres, grandes discussions, les amis de Laurent sont tous très différents et tous géniaux.

Une semaine de vie culturelle parisienne

Lundi 7 mars 2011

Interruption la semaine dernière mais je n’abandonne pas mes espoirs de comptes dûment rendus.

Cette semaine, véritable nid d’exposition avec deux beeaux vernissages au Centre pompidou : les néons de Morellet qui m’ont faite rire, et les cicatrices de verre de Jean-Michel Othoniel. Joli expo Courbet chez Mona Bismarck, et accueil toujours royal quai de New-york. Chagall merveilleux au MAHJ. Enfin, mais pas (encore,) d’article vidéaste passionnant au Jeu de Paume.

Côté lectures, une perle islandaise chez eho. Une intrigue bourgeoise moins passionnante de Dominique Dyens. Et je poursuis ma croisière érotique dans les collections de la musardine avec une prise moins bien écrite, cette semaine, “la fiancée des bouchers“. Belle nouvelle traduction d’un auteur mitteleuropéen que je ne connaissais pas chez l’Olivier : Gregor von Rezzori. Comme j’anime une table-ronde au festival du film israélien, je lis pas mal une des auteurs qui sera présente, Valérie Zenatti traductrice de Appelfeld et dont les roman ont un je ne sais quoi de Zeruya Shalev, que j’adule. Je lis aussi Ron Leshem traduit par Jean-Luc Allouche. Beaufort a été transposé à l’écran et j’ai detesté le film. Niloufar qui croque un jeune iranien avide de vivre est entrain de beaucoup m’émouvoir.

Côté film, alors que j’interviewe shlomi eldar, le réalisateur de precious life demain, j’ai l’impression d’être devenue  spécialiste des documentaires anti-sionistes, mais avoue avoir adoré la mécanique de l’orange de Eyal Sivan qui m’avait bluffée ado avec son film sur le procès eichmann, un spécialiste. Aussi chroniqué taking off the Milos Formas (enfin), et vu Traduire de Nurith aviv (article à venir) et suis dans un fassbinder inédit et social. 2 projections presse : le bon polar “la proie“, et une médée vidéaste italienne avec Isabelle Huppert plombée par ses dialogue et par l’actrice hiératique qui n’arrive pas à la cheville de La Callas (article à venir mais je n’aime dire que je n’aime pas, c’est mon grand faible de critique).

Théâtre calme cette semaine avec une pièce du génial Pierre Notte qui se plante un peu mais vaut par quelques fulgurances et la prestation étonnamment sobre et bien vue du chanteur Raphaël.

Coup de cœur musique dont je n’ai pu vous parler la semaine dernière : Josh T Pearson, seul, sa foi, sa culpabilité, sa guitare et sa country,  spooky but  divine. Et surtout une âme, pas comme kate Melua qui m’a beaucoup déçue en concert privé chez Europe 1 lundi dernier, ou come ayo dont le dernier album n’exprime juste … rien. Vivement d’autre perles à vif.

Sinon, cette semaine : un autre anniversaire au Plastic, avec deux amis, un filage pur Monsieur Luxure avec Laurent Couson seul au piano que je pars voir avant sa tournée internationale à Tours vendredi prochain, 2/3 d’essai sur Edith Stein (week-end studieux), les premiers rayons de soleil du printemps et un enterrement très triste et très gris lundi dernier.