Balagan quotidien

La solitude se pend par les pieds
Dans les griffures des draps bruns
Il n’y pas de place dans ce déshabillé
Pas de paletot entre les mains

***

Le dissipé glisse en tout petits grains
Des grandes nuits de tendre police
Les plumes tombent, livrent un rein
Courbé et faux, temps de la coulisse

***

Un instant
Je laisse le noir au nœud du bras
Le temps plisse son élastique éteint :
Le dégel, parfois
L’amitié que l’on étreint
Un dimanche sans gong et sans drain…

***

– Je ne suis pas en état –

De grâce ou de pitié
Le Tyran dépasse le propice
Et se noie, à moitié, croûte tapie
Dans les halles nonchalantes du chemin

***

Je retrouve
Un factice damas
Les tapis sereins
Et repeins
Les devoirs à faire
Les cènes sans saints
Un plomb à parfaire
Et les manèges quotidiens

***

Les images du passé
Mordent un présent-barricades
Je promène les fantômes, de bon matin
L’un porte le manteau de l’autre…

***

Le souffle bloque dans le crachin
Alarme de pluie. L’un disparaît
L’autre crache sur ma patrie
Le troisième abandonne la partie
Les joueurs se dérobent, je suis trop loin
Même en famille, je fais le pantin

***

La déception se pend avec entrain
Aux tambours des coups appris
La musique n’a pas souffert pour rien.

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2 commentaires pour “Balagan quotidien”

  1. Micha dit :

    Plus qu’intéressant !

  2. fred dit :

    J’aime toujours autant tes poêmes malgré le temps : les mêmes causes produisant les mêmes effets.

    La photo c’est Kertesz non ?

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