Rivoli
Le manque de sommeil
Marelle la cuisse.
Symétriques et pareils,
Les chats s’acharnent
A percher tous les indices.
***
Dénervé, le cœur voile ses hélices
Restent le grave, l’englué, l’éveil de jais
Tout ce qui pense encore au sel,
Quand même les craies sont sans épices.
***
Les seins plombés boudent le ciel
Dans un tango tassé de hargne.
L’actrice est épuisée
L’encre sèche, dévergondée
Le temps s’émèche, mâche la piste
Le devoir a tangué, droit au précipice.
***
Et la liberté a tournoyé
Du rouge fraise au licorice.
Loyauté où les livres ont caillé,
Les images liment leur cercueil.
Au fil d’un temps moucheté d’alarmes
La tête continue à tonner l’abscisse.
***
Contre la pluie collée aux baies,
Les plaies s’étiolent vieilles.
Cernées d’archets, bottées en crâne,
Les emperruquées de service,
Sont deux, quatre, six.
Elles hument l’anathème
Du jour joufflu jetant sa liste.
***
Bas noirs datés, éclairs d’oreilles
Le baroque a perdu ses carnets
Et moi, les boucles des corbeilles
Les ai-je jamais improvisés
Ces bals pourtant si tristes ?
J’ai hoqueté ce seul faux nez,
Pour balayer les vraies compagnes.
***
J’ai peigné des sols bourrés d’engrais
Si riches qu’on n’est pas fier de les veiller.
A quel quart bleu d’actrice
Ai-je confié ces rangs de bagne ?
« Il faut » glisse, de mère en peigne,
Pour tailler mes cicatrices
De grands cahiers d’oseille.
***
Tout a brûlé, mais sans bail…
Tu peux toujours tout sacrifier
Dans l’oubli qui te gagne.
***
Le devoir a titubé
Sur l’automate dépenaillé
D’une bouteille de champagne.
Tags: Pomème
12 octobre 2010 à 22:36
J’aime beaucoup Yaël lorsque tu te laisses aller dans les méandres sombres et inquitétants de tes images mentales qui semblent sorties d’un oeil exorbité et catapulté dans une voiture folle lancée à fond, lorsque la nuit est bien opaque, dans une forêt sans fin, tous phares éteints…
14 octobre 2010 à 23:15
Merci Fred, quelle fidélité!
Comment vas-tu depuis tout ce temps?