Archive pour août 2010

Nomadismes (suite)

Vendredi 20 août 2010

Comme toujours, la fin du voyage est bien plus trépidante que la semaine langoureuse de mon arrivée. Bien sûr, le rythme n’a rien à voir avec celui de ma vie parisienne à triple emploi et dont la reprise m’effraie, mais une sois mes repères fixés à Tlv je me suis quand même bien baladée ces deux derniers jours. Avant-hier soir, un ami argentin chef à ses heures perdues de designer a balayé mon blues à grands renfort d’aubergines grillées, et de mets délicieux aux épices les plus folles. Rien que le dessert était un poème : figues revenues à l’huile, au miel, à l’anis, avec glace vanille. Nous avons écouté des litres de tango pour digérer…Hier, départ vers 10h en Shirout pour Hashkélon, au Sud, où j’ai rejoint ma soeurette E. dans un paysage de desert et de mer, au milieu de nulle part, devant une marina qui effaçait à peine l’effet Robinson. On ne devinerait pas que la ville est à quelques km de Sdérot et que des missiles lancés de Gaza y tombent régulièrement. Après un déjeuner délicieux (fin définitive du régime lié à la chaleur) dans un ancien Kibboutz qui porte le nom d’une épice (Sumac) et du vin du Golan, nous avons été conduites en face de Gaza et briefée sur la situation pour un cicérone ‘neutre’ qui s’y rend au moins deux fois par semaines. Instructif. Juste le temps de sauter à nouveau dans le shirout où mon voisin d’origine indienne me donnait des coups de coudes pour continuer une conversation-fleuve … en Hébreu et m’empêcher de dormir. Je dors de moins en moins, 3-4 heures par nuit, la routine habituelle, en fait. Bref il voulait que je fasse encore un bout de chemin avec lui, et j’ai compris qu’en l’absence de femme officielle, ce voyage était son trajet hebdomadaire pour le bordel. Pas le temps de me changer pour retrouver mon élégant cousin à l’Hôtel Montefiore, tenu par le couple qui connaît également le succès avec l’excellent restaurant français La Brasserie. Ambiance Boutique, mi-néo-colonial, mi-Mercer de Soho, délicieux Bloody Mary et intense conversation avant que ma chère Y. dont c’était le dernier soir nous rejoigne, toute pimpante. je voulais aller voir le concert de Hadara Levin Arredy mais après prise d’info, celui-ci annoncé pour 21h30 n’avait lieu qu’à 23h00, nous avons donc eu le temps de manger le meilleur sandwich au Corned Beef de la ville au n° 58 de la rue Yehuda Ha’Levi. Finalement arrivée un peu pompettes au concert, nous avons été frappées au coeur par la grâce : voix rocailleuses, textes forts en anglais, et en hébreu, délicieusement imparfaite, son piano planté entre deux serveurs allant chercher bouteilles de vin et addition, la grande et maigre chanteuse était à chaque morceau à la hauteur de la chanson qui m’avait interpellée dans le film «I Shot my love» : «Going Home». Du underground avec âme et beauté, comme je l’aime. Y. aussi s’est assise par terre, et quoiqu’un peu choquée par les couples de lesbiennes s’embrassant entre deux claps de leurs mains au rythme de la musique, s’est laissée porter par cette mélancolie essentielle.

Après un Jeroboam d’eau, direction rue Lilienblum, non pas au Nanotchka, mais au bar d’enface, extérieur, lounge, blanc, et bien gardé. Discussion intéressante avec deux amis français dont un a fait son alliah, et puis quitte à attendre le départ pour l’aéroport de Y. jusqu’à 4 heures du matin, nous serions bien allées danser au galina encore une fois, mais la fatigue a gagné, et nous sommes rentrées discuter à la maison en luttant contre le marchand de sable. Je me suis effondrée jusqu’à 9h30 du matin pour reprendre un Shirout vers Jérusalem où je n’avais pas eu le temps de voir ma famille lundi. Habitant dans le joli quartier de katamon, Y. m’a raconté de jolies anecdotes sur mon père, son cousin et lui nageant dans la Garonne quand ils avaient 12 ans et A. avait réussi à préparer le meilleur repas, aloors ue le frigo était en panne. Retrouvailles avec E. et un de ses amis à la cinémathèque, où nous n’avons pas pu bouger du bar climatisé tellement le soleil tapait sec dehors. Petit tour de moto jusque chez l’ami de E. toujours dans le quartier de katamon, et soirée de discussion à coeur ouverte avec un quatrième ami brillant et un peu plus religieux, entrain de finir sa thèse et que je connaissais d’une conférence donnée ensemble à la Sorbonne. Vers 22H, il était temps de rentrer – pour travailler un peu, la boîte à sorties émerge doucement de son sommeil estival- mais à défaut de connexion Internet, j’ai écrit un peu, préparé un CD pour mon ami israélien G, et là je dois filer sous la douche pour un dernier verre, comme dans la chanson de Biolay passée en boucle ces vacances «Ton héritage».

La caverne

Vendredi 20 août 2010

Coagulée en éventails placides
La honte se réveille par les yeux
Des semaines de sagesse aride
Silonnent l’amer, en grands jets bleus

Je frappe consciencieusement sur la coquille
Perce le nacre frais du poul douloureux
Les chaînes ont un goût de vanille
Je les prend trop au sérieux.
L’apitoiement, les fausses béquilles, le silencieux
– Un rien m’habille-
Avec mon corps trop grand pour deux.

Je frappe, m’étale le long d’un trottoir dentiste
Où le lait irrigue des fragments câgneux
Où le pain sale étend ses entrailles racistes
En grands perchoirs et boucliers laborieux.
L’artiste flanche avec la femme
Mime l’éveil sur la piste
Mais tout dort, ancêtral
Aux thèmes cannibales de l’adieu.

Ressasser fait si mal, et je frappe un fantôme aux cils très vieux
La mémoire triste est un marais d’offenses toujours trop pâles
Petits dénigrements et grands contentieux
La mémoire gaie est encore plus brutale
Moyens moments volés et vin précieux
La mémoire vive, mauve, infernale
Roule sa nostalgie en morceaux vicieux…

Je frappe mon ombre de carnaval
Sans repères, ongles noirs, et vase aux yeux,
Je veille une ombre médiévale
Qui n’en finit pas de fêter le sourcilleux.

Le doute éplore les entailles
De la méfiance envers son voeu
Toujours, la plaie se dépenaille
Au reflet des miracles infructeux

La honte se réveille par les yeux
Elle évide tous les sérails
Ses bras d’épouvantail
Etranglent le miraculeux.

Jerusalem

Mardi 17 août 2010

Après une folle nuit de danse au “Galina”, où j’ai retrouvé mes 17 ans à transpirer sur de très mauvaises musiques dans l’air du temps, sur le port et un retour surexcité dans les rues de Tel-Aviv, le réveil a été difficile hier matin pour mon petite voyage à Jérusalem.  Et malgré le temps que j’ai pu y passer (1 mois et demie l’été d’après le bac, tout de même), les 7 collines de cette ville continent à me perdre. Mais à grands renforts de demande de renseignements, de bus et de taxis, j’ai fini par trouver la Bibliothèque Nationale sur le campus de la Hebrew University à Givat Ram pour rencontrer un professeur dont le cours – suivi à Chicago, il y a huit ans- a vraiment changé ma vie. Non seulement parce que j’y ai rencontré mon premier amour, trouvé les prémisses de mon sujet de thèse et connu une amie fantastique, mais aussi parce que pour la première fois de ma vie, je n’avais plus en face de moi “qu’un” professeur, mais un “Mensch”. Toujours aussi brillant, plein d’attention et généreux, il n’avait pas changé, dans les jardins fleurissants de Givat ram, me montrant les collections de livres de Gerschom Scholem conservés à la Bibliothèque, aussi bien que les arbres plantés aux alentours, me posant mille questions sur mon travail, ma famille, me présentant un délicieux politiste et s’émerveillant des jeunes karatékas venus se disputer le titre du mondial de leur discipline dans le gymnase de la Hebrew U. Remise avec soin dans un taxi, après un délicieux gaspacho à l’israélienne, je suis partie pour le quartier de l’ONU y rencontrer l’amie dune amie, palestinienne, travaillant à la com de la grande maison. Il était déjà 18h quand je suis arrivée aux portes de la vieille ville, par le côté du souk arabes, aux marchands harassés de jeune et de chaleur. Après la joie de retrouver ce site irradiant, toujours la même impression  contrastée de beauté impériale et de tension maladive.  Autant je suis “chez moi” à Tel-Aviv, autant Jérusalem me laisse hors de moi, flottant au dessus de mon propre corps pour mieux percevoir les humeurs, les croyances, et les doutes; et l’atmosphère mystique m’empêche de dormir la nuit, si  bien qu’au bout de trois jours, je suis un Zombie. A 18h30, ayant salué en reculant avec respect le Kotel cogné de soleil et toujours aussi bruissant de juifs du monde entier, j’avais plus ou moins dépassé les limites de la fatigue, qu’une petite marche d’une heure dans le souk et vers la rue Ben Yehuda, m’ont  finalement fait oublier. Frozen Yoghurt, lèche-vitrine et papotage dans le shirout du retour, Y. flamboyante en orange fleuri, et moi-même, dans ma seule robe décente, n’avons pas eu le temps de nous doucher avant de filer à Florentin,  le marais de Tel-Aviv, pour une soirée sur le toit d’un appartement magnifique. Et avec une foule d’amis brillants, engagés, et généreux. Probablement une des plus jolies soirées ici, où tout jusqu’à la vaisselle ensemble m’a rappelé … ma vie  et mes amis à Paris.

Un peu déconnectée des médias, je viens d’apprendre la mort de Tony Judt. Tristesse, peut-être pas à cause de l’intérêt intellectuel que je porte à l’écrivain. L’article de Pierre Assouline sur son blog est, comme bien souvent, un modèle du genre.

Lézardages entre la mer morte et les plages de Tel-Aviv

Dimanche 15 août 2010

J’étais prévenue : il fait vraiment une chaleur humide et suffocante à Tel-Aviv en aout. J’étais prete à faire face. Mais lors de ma première semaine seule ici, je marchais, allais au cinéma etc.. et n’étais jamais allée à la plage avant 16h. Chose faite, avec regret avant-hier. A une heure pile, sous le soleil exactement, à peine protégée par un petit parasol glissé dans le bras de mon transat de la plage du Hilton, je me suis vraiment sentie plus mal que dans un sauna : zéro vent, impossible de respirer, et encore moins de lire ou de penser. En voulant m’éclipser et retourner dans mon cher lit, je me suis… brûlée les pieds. Mais vaillante, dès le lendemain, même s’il y fait encore plus chaud que TLV, j’ai décidé de suivre un ami de mon cousin dans son trip “bien-être éclair” à la mer morte. Rendez-vous à 7h du matin, je suis quand même passée au Souk avant voir mon ami Adel, et acheter du pain frais au stand voisin. A grand renfort de musique lounge et sans âme (la compil du Bouddha Bar 23), nous avons mis deux heures à arriver à un charmant hôtel où nous avons fait villégiatire pour la journée. Tout y était : la plage ocre, l’eau solide de sel à 60 °, les matelas, les parasols, la cafétaria et le centre de soins où j’ai eu un massage et un enveloppement de boue. Très agréable, j’ai beaucoup dormi, barboté dans le sel huileux assez magique, eu chaud, mais pas trop, et me suis laissée chouchouter par une masseuse russe comme dans les livres. Très attentif et prévenant, mon compagnon me tendait une bouteille de coca, d’eau ou un magnum quand je sortais d’une de mes multiples siestes. Mais ets demeurer plus que laconique pendant les 13 heures du voyages. A mes questions, il répondait par un mot final et laconique, et ne posait aucune question, si bien que je suis vraiment devenue cruche : silencieuse et souriante la plupart du temps et faisant des remarques enjouées et stupides de temps en temps pour parsemer de fleurs l’ambiance pénitencier soviétique. Le mur de silence m’ a tellement pesé que, lorsqu’il est parti plus tôt pour son massage, j’ai alpagué un pauvre touriste allemand et parlé avec lui dans sa langue des banques de Düsseldorf! Tout ceci n’a pas empêché mon compagnon de se montrer un adorable chauffeur, faisant demi-tour pour venir à la rescousse d’un étudiant perdu sous le soleil de Ein Gedi, et de me ramener chez moi. Et la journée de peu de mots fût finalement assez agréable, et qui plus est un bon aperçu de ce que serait la vie avce un mari à qui je n’aurais rien à dire. Bonne leçon. C’est toute salée que j’ai emporté la bouteille de vin achetée au souk pour filer dans la banlieue de Givataim diner pour shabbat chez Amos, un formidable ancien enfant caché que j’ai interviewé il y a 5 ans, et qui est également un photographe de génie. Voir sa grande famille de 4 enfants et 5 petits enfants présents (sur 9 ) m’a ravie, j’ai communiqué mi en anglais, quart en hébreu et quart en français avec tout le monde et Amos m’a ensuite ramenée en voiture vers mon QG de Rerov Lapin. Aujourd’hui, journée molle, petit dej/brunch classique chez Benedikt, j’ai tenté de repousser la journée de plage par une habile marche rue shenkin, puis par un verre et jeu de cartes “comme nos grands parents”, avant de finalement profiter de l’heure divine sur la plage du Hilton. Ce soir, sortie franco-française dans l’air… mais tout ça s’organise et finalement apprendre à ne rien faire est un travail à temps plein!

Gay Tel Aviv (la tirade de la fille)

Jeudi 5 août 2010

J’ai entendu assez de Lady Gaga pour les trois prochaines années de ma vie, ces trois derniers jours. Dans la voiture, dans les clubs, à la gym, et bien évidemment également toutes les sonneries de portables des amis de mes amis entonnent “Alejandro” ou “Just danse”. L’autre icône gay est Beth Ditto, mais seule Lady Gaga alimente des conversations passionnée où l’on dirait que chacun parle du poète de ses premiers émois adolescents. Je suis donc devenue une grande adepte du Tel Aviv Gay  : les plages (Hilton), les brunchs (Neve Tsedek), même certains aspects politiques, par l’ami d’un ami, et bien sûr les clubs. J’aime beaucoup l’ambiance de ces clubs, ici, mi-rétro, mi-ici et maintenant, ouverts à tous (je ne me sens pas coupable d’être une femme, comme à NYC par exemple), et où je peux librement parler à tous et les ramener vers mes amis – quand ils trouvent le nouveau venu assez mignon. J’ai même traîné un de mes amis plutôt religieux et très hétérosexuel à rejoindre la joyeuse troupe au “Lima Lima”, joli club bondé de la rue Lilienblum (à deux pas de l’ancien bar georgien Nanotchka, où je dansais sur les tables il y a 5 ans, et qui est malheureusement devenu un lounge comme les autres). Nous nous sommes perchés sur des tables en hauteur dans la cour fumeurs de la discothèque pour observer. Avec une bienveillance toute extérieure. Avant-hier, nous avons enchaîné sur “Evita” où de plantureux travestis donnaient un show sous le portrait de Mme Peron, avant d’enchainer sur “Vice” en face de la tour de la paix, qui a le même bar central et carré que tous les bars sympas ici et  une cour remplie elle aussi de beaux éphèbes. Le tour ne serait pas complet, si je ne mentionnais pas les brunchs à 15H – notamment au port de Tel Aviv-où les langues se délient, et le shopping assez délirant, surtout quand l’un des membres du groupe s’occupe lui-même d’importer des pantalons vert fluo et bleu pétrole griffés par des designers scandinaves. Je sens que cette partie disco-flash du voyage s’arrête aujourd’hui et qu’elle va un peu me manquer…

Reprise israélienne

Lundi 2 août 2010

Le journal de la femme de cendres a un peu été laissé en friche ces dernières semaines. Pas le temps, et surtout pas le cœur à écrire, et pas même envie d’insérer mes articles de la boite à sorties. Enfin seule (avec un ou deux cafards et quelques moustiques, ces derniers magiquement tenus loin de ma peau bronzée par un bracelet rouge à plaquette de citronnelle horriblement efficace), je reprends peu à peu le fil des pattes de mouches dans mon adorable studio de la rue Lapin (hop! hop!) à Tel-Aviv. Après quelques jours à Saint-Tropez très actifs dans l’oisiveté (organiser trois merveilleux amis américains est un temps plein, malgré le programme léger des journées), et une arrivée au poil (plutôt à poil : ma valise avait disparu dans la bagarre, quelque part entre Rome et Tel-Aviv), je peux enfin fêter mes premières vraies longues et prometteuses vacances depuis 6 ans : pas de thèse sur les bras et décision irrévocable de louer la boîte à sorties à mes chères lieutenants. J’ai commencé hier soir, dans mes simples atours de voyage (la situation valise était encore en suspens) par un bar hopping de tous les diables, avec deux des trois américains tropéziens (notez par ailleurs qu’en n’écrivant pas à Saint-Tropez je vous ai évité la description annuelle du bling bling des plages à musique et prix forts et des boîtes locales). Munie d’une carte sim israélienne, je note consciencieusement sur mon “Foursquare” de geekette tous les restaurants et bars que nous essayons, déchiffrant pour cela l’hébreu des titres, ce qui n’est pas plus mal puisque je suis un peu venue ici pour progresser dans cette langue. J’ai enquillé une ballade solitaire le long de Schenkin, à faire du lèche-vitrine, une fois les magasins fermés, un peu de caviar d’aubergine et de viande fumée chez l’ami israélien où vivent mes deux amis new-yorkais, quelques bars pas assez veggan-friendly, un stop pour manger quelques tapas cacher dans le joli “Tapas 1”, et une soirée classique sur un toit local (le sublet, face à la mer). pas de grande activité le dimanche soir, qui est le premier jour de la semaine ici, mais assez cependant pour rencontrer un charmant jeune avocat avec qui je dois aller à la plage demain. Et de finir chez moi épuisée à 3 heures du matin à force de me perdre dans les rues. En termes de plage, pas grand chose, pour l’instant, mais j’ai eu l’impression de boire trop de soleil dans le Sud de la France. Devenue noire, j’ai donc décidé de réserver la pause plage à l’heure du coucher de soleil, joli cadeau à moi-même parfaitement réalisable parce que je réside exactement à 5 minutes à pied de la mer. Avant cela, la bonne surprise de la valise revenue comme par miracle, cours de gym en hébreu (hilarant!) dans la tour du Dizengoff center, brunch pas terrible rue George V, virée au Musée de Tel-Aviv – nous sommes restés à la porte (il ferme à 16h, eh oui, il y a pire que la France pour les horaires des musées), et petit tour le nez au vent dans le nouveau port dont les habitants de cette ville sont si fiers. Tel-Aviv m’énergise et tout m’émerveille, j’espère que le charme durera ces trois semaine de liberté formidable.