Ajami : flash-backs de violence à Jaffa
Nominé cette année aux Oscars, ayant raflé toutes les distinctions aux ophirs israéliens, et co-réalisé par un israélien (Yaron Shani ) et un palestinien (Scandar Copti), “Ajami” a été acclamé partout dans le monde. Le film détaille les destinées d’arabes-israéliens, de palestiniens, de chrétiens-israéliens, et d’israéliens dans le quartier d’Ajami à Jaffa. Un bain de sang monté en flash backs, avec des acteurs non-professionnels et dont tout le monde louel e caractère “authentique”.
“Ajami” commence sur un réglement de comptes qui tourne mal : le voisin d’Omar (16 ans) et Nasri (13 ans) est assassiné en pleine rue à la place d’Omar par les membres d’un clan que leur oncle a menacé. Dès lors, les deux frères se cherchent un parrain pour les protéger. Le réglement à l'”amiable” de la querelle a un grand prix qui pousse Omar à vouloir traffiquer de la drogue. Dans le même quartier un jeune palestinien vient travailler tous les jours clandestinement dans les cuisines d’un restaurant tenu par un “parrain” chrétien israélien et espère pouvoir payer les soins de sa maman malade d’un cancer. A ses côtés en cuisine, un jeune garçon qui y travaille légalement trempe dans le traffic de drogue. Un policier israélien chargé de surveiller le quartier est à la recherche de son frère, disparu alors qu’il était soldat en permission… Tous ces personnages se croisent au fur et à mesure que les exploitations et les bains de sang s’accumulent dans un climat de barbarie “authentique”. Ayant filmé chronologiquement avec seulement deux caméras, des acteurs non-professionnels, et très peu de prises, et monté le film pendant un an “comme un documentaire”, Scandar Copti et Yaron Shani tenaient beaucoup à représenter Ajami comme une “vraie” jungle où les destins se brisent. Le tour très “tiers-monde” donné volontairement à des images désordonnées, rapides et sans fioritures, et la rapidité du débit rappellent un “Slumdog millionaire” sans espoir et sans aucune paillette. La violence est encore rehaussée par les flash-backs qui rappellent au spectateurs oublieux combien les turies des rues ou des parkings trucident des adolescents qui cherchent à s’en sortir, face à des parrains qui font leur beurre de tout ce sang, et à des policiers israéliens pas méchants mais très idiots (et ne parlant pas l’Arabe) qui laissent, malgré eux, les divers clans arabes s’étriper sans agir.
“Ajami”, de Scandar Copti et Yaron Shani, avec Fouad Habash, Shahir Kabaha, Ibrahim Frege, Scandar Copti, Eran Naim Israël/Palestine, 2009, 120 minutes, sortie le 7 avril 2010.
Tags: à l'affiche, Ajami, Article culture, Cannes, chronique, cinéma, critique, écran, Film, Israël, jaffa, Moyen-Orient, Oscars, palestine, Paris, Scandar Copti, Yaron Shani
16 avril 2010 à 13:22
Ce film m’a énormément touchée.
Il parle de la difficulté de vivre en paix quand arabes et juifs ne peuvent s’entendre, ou s’ils s’entendent s’en suit le drame, la mort de Binj, quand les clans s’entretuent, quand arabes chrétiens et musulmans ne peuvent s’aimer, quen dsurtout la notion de bien et de mal (le rapport à la drogue et surtout au deal) n’est plus soutendu par aucune légitimité.
Est ce bien ou mal pour Malek de dealer quand, clandestin, il risque tout par une simple sortie du restaurant. Est-ce bien ou mal de dealer, quand on vit dans la loi des chefs de bande et du rackett? Est-ce bien ou mal de fréquenter une fille d’une autre communauté?
Et que dire de ces flics brutaux qui représentent la loi et suivent la vengeance?
manque total de repères, manque de légitimité… se poignarder pour des bêlements?
Et si, justement c’était cela le problème, la légitimité et la loi?
par ailleurs je vous ai taguée (ou plus exactement votre blog, à votre insu, j’espère que vous ne m’en voudrez pas
16 avril 2010 à 16:10
Bonjour Miriam,
je sais que je suis une des rares à avoir détesté le film, bon, c’est comme ça et j’essaie d’expliquer pourquoi. Je vais aller voire votre blog: quelle adresse?
Bien à vous,
Yaël
31 mai 2010 à 17:28
le blog est sur voix nomades sur la page d’accueil cliquer miriam et dérouler ou mettre ajami en recherche. Je continue à lire votre blog. vous avez l’opportunité de sortir beaucop plus que moi!!!