Comme si de rien
Samedi 27 mars 2010Dis moi ce que tu veux
Quand les volets ont roulé
Sur une longue natte de papiers
*
Dis moi ce que tu veux
Avant de le prendre,
-A moitié-
Et que tes tâtonnements si peu tendres
Me décrochent les paupières en “v”.
***
Je retire encore un triangle
A l’arche triste des vieux jouets
Dis moi ce que tu veux de mes cendres,
J’inventerais un peu de gaité.
***
J’ai envie de si peu :
Quelques océans dans mon ventre
Et tes amarres sous mes pieds
Le désir étranger fait peur
Mais deux bras peuvent aussi apaiser.
***
D’une lèvre rouge,
Espérante, j’avais apprêté ma main
Pour te caresser.
Mais la douceur est une sœur fuyante
Quand je crains mon allemand qui s’évente
Et tes silences si bien référencés.
***
Dis moi ce que tu veux
En l’absence de toute intimité.
Moi, je sais :
Patiente, l’œil fermé
Je guette la douleur toujours ramifiée
Des ombres brinquebalantes
Et je veux que ce soit terminé.
***
Tout ce que j’ai coupé et qui manque,
Tes mots maladroits s’en sont rappelés.
J’attends encore un peu
Il faut que je te mente
T’envoie vers un repos qui m’est refusé.
La tempe sur le sol frisé, je veux
Un brun lâcher de rides emprises
Et les grandes chevauchées de passé.
J’appelle la venue d’une fin blanche,
Et le début du secret pour m’effondrer.
***
Je ne veux plus être rassurante,
Je veux continuer de briser
Chaque os de tristesse
Et les dents abimées de penser.
***
Je sais qu’il faut cesser
De vouloir retrouver la pente
De l’empathie sur sommier
Je suis marquée, grinçante,
En mon sein tiraille un ogre blessé,
Un monstre sans enfant à couver.