Valérie Mréjen filme l’hôpital psychiatrique de Valvert
La plasticienne, auteure, et réalisatrice de “Pork and Milk” (2006) a accepté un film de commande : filmer un hôpital psychiatrique de Marseille datant des années 1970 et dont le fonctionnement repose sur la libre circulation des patients et leur interaction avec avec tout le personnel soignant ou administratif de l’institution. Un film réalistee t humain, qui fait figure d’anti-“Shutter Island”, et où Mréjen a glissé toute la poésie de son oeil mélancolique.
Né de la psychothérapie institutionnelle qui prône une psychiatrie ouverte et reposant sur le dialogue et le contact aux patients, l’hôpital de Valvert a ouvert ses portes dans les années 1970. Depuis les principes d’organisation sont demeurés inchangés : les patients (même ceux qui y restent des années) circulent librement dans les jardins et à la cafétéria de l’hôpital et l’accent est mis sur leur contact aux infirmiers, aux médecins, mais aussi aux employés de l’administration comme la directrice du centre de documentation. Toutes les portes sont ouvertes à Valvert, situant l’institution aux antipodes de l’atmosphère asilaire de surveillance panoptique des patients.Mais les fonds s’amenuisent et donc l’hôpital n’est plus en mesure de proposer à ses patients des vrais emplois rémunérés, et donc un travail salutaire, même si pas toujours efficace, ceux-ci continuent de se promener et de s’exprimer librement. sans parti pris, et parfaitement en accord avec le principe de dialogue qui définit Valvert, avec sa caméra souple et poétique, Mréjean est allée rencontrer infirmiers, administratifs et patients. Et ces derniers sont traités avec une humanité quiconsiste à écouter avec attention ce qu’ils ont à dire, et qui si on se concentre, semble toujours assez cohérent dans le film de Mréjen. Alors que les plans fixes des interview évoquent cette attention aux mots, les longs travelling dans les couloirs de Valvert, où le visage muettement endeuillé de la réalisatrice fait par deux fois apparition évoque tout un monde lointain : ces contrées milles fois explorées et jamais totalement balisées de l’esprit humain.
Entre réalisme et humanisme, Valvert est un petit bijou à découvrir en salles le 10 mars.
Valvert, de Valérie Mréjean, France, 2008, 52 min.
Tags: cinéma, documentaire, Mrejen, psychiatrie
11 mars 2010 à 11:41
bonjour , je suis infirmiere depuis 29 ans en soins generaux et si mes stages en psychiatrie s’etaient mieux passés j’aurai pu devenir infimiere en soins psychiatriques et je le regrette ! j’ai toujours donné la priorité au relationnel ,à l’écoute et au dialogue et en psychiatrie c’est l’essentiel ,c’est vital même .On ne vient pas en psychiatrie par déf
11 mars 2010 à 12:05
désolée ..erreur de manip.
je disais qu’on ne venait pas en psychiatrie par défaut sinon on se casse le nez ,on y vient par passion ,on y arrive parfois parce qu’on a soi même basculé de l’autre côté du mur et on se dit que ce patient déprimé ça pourrait être nous …que ce jeune psychotique que j’ai connu en service de réinsertion “La calanque” à Valvert au cours de mon mois d’essai ,hé bien il pourrait être mon fils ..dans le joli visage encore frais de jeunesse de cette jeune femme dont l’avenir est cassée par une saloperie de maladie mentale ,j’y aperçois ma fille ..oui tous ces gens qui marchent dans le couloir et dont je croise le regard ,ça pourrait être moi si..si la maladie mentale m’avait atteinte ..alors je voue une admiration aux infimieres et aux infimiers psychiatriques parce que leur savoir faire ,je ne l’ai pas acquis .
J’ai cru bien faire en quittant Valvert pour une maison de retaite spécialisée en geronto psychiatrie mais j’en repars en esperant être reprise à Valvert car il y a des choses à y faire ,il me faudrait une formation ,je suis prête à écouter mes collégues competents …et puis j’ai un projet pour l’avenir ,je l’appelle “mon projet de vie” ; en effet j’aimerai demander l’agrément pour que mon mari et moi même devenions famille d’acceuil pour malade psychiatrique .Arrivée en fin de carriere ..j’ai enfin trouvé ma voie ..vaut mieux tard que jamais …et puis j’ai un fils qui ressemble beaucoup à un certain patient que j’ai croisé ..mon fils est il vraiment “border line ” ? je l’ignore ..mais si un jour il bascule j’aimerai qu’il soit aimé et ecouté par des professionnels car je ne serais plus là pour continuer à le faire sourire .