Les baies liées de l’avant
Les ficelles tressent à l’envers
Une voix salée pour demain.
Les dents brossées de verre
Grincent sur de vieux parchemins.
***
La peur est un fruit toujours vert
Qui plante futilement ses pépins
Dans l’écriture qui rouille des sept fers
Vieillie par le sang de l’ange malsain.
***
C’est après-guerre que je serre
Le corps ployant la mort du lien
Soulagée, je place dans mes vers
Une tendresse conjuguée aux sucs de la fin.
***
Puisqu’il n’y a plus rien à faire
Reste à savourer l’antédiluvien
Et c’est bien après le dessert
Que je serre mes points de cumin.
***
Plus d’encre-glace, plus de mystère
Quelques espaces pour passer le chagrin
La déception est le plus haut conifère
Quand on s’est niché au sommet du sapin.
***
Le crachoir des rejets est un cancer
Et la solitude, un collier de chien
La guêpe s’affole quand elle s’avant-terre
Son bélier collera toujours aux fours anciens.
***
Derrière le rogue d’une agitation de serre
Pousse un coquelicot levantin
Son cœur noir bride tout somnifère
Et c’est rouge qu’il bannit l’en-sain.
***
Toi qui peut-être parrain-flaire
La détresse au-delà du venin
Je voudrais te dire mes vrais adultères :
Je crève la nuit de longs jours trop certains.
***
Je voudrais mourir, mais la dernière
Après avoir assez tendu la main
Quand je serai sûre que l’enfer
Est l’œil sourd de celui qui étreint.
Tags: Poème
10 février 2010 à 13:07
Chère Y.
Je vous suggère de les enregistrer vos poèmes, de nous les faire lire et entendre ainsi, sur une piste audio, avec le texte écrit en écho. De façon à sentir la voix, l’émotion, et la musique.
Je ne veux pas parler pour les autres, mais c’est ainsi que j’aimerais parfois, moi… En avoir les clefs en quelque sorte.
S.
21 février 2010 à 18:27
J’aime surtout quand ton texte aborde les abysses les plus sombres et les plus noires. C’est là me semble-t’il que ton imaginaire se déploie le plus librement.
Bon courage yaël