Archive pour 8 janvier 2010

Christian Boltanski : le DVD pour préparer Monumenta

Vendredi 8 janvier 2010

Note préliminaire : Longtemps, je n’ai pas su quoi penser de Boltanski. Ses oeuvres me parlaient, forcément, je restai pâmée benoîtement devant. Mais le jeu de caméléon et la réinvention de mythes concernant la Shoah chooquaient la petite vestale; Pouvait-on vraiment au nom de l’art faire passer les vessies pour des lanternes, et intervertir des suisses morts dans leur stübli à l’âge de 75 ans et des enfants gazés? Puis il y a eu la période où j’ai lu et écouté Boltanski. Sa pédanterie, sa philosophie à trois franc six sous. Ça m’a énervée forcément. Puis j’ai entendu parler le maître, le plasticien que je vénère encore plus que Christian et qui illustre le fronton de ce blog : il disait vraiment n’importe quoi. Alors, après une maturation encore plus lente j’ai fini par penser qu’il ne fallait pas écouter les artistes, peut-être encore moins que les comédiens. Et juste suivre de biais leur démarche et leur évolution. Or, la démarche de Boltanski est tellement austère qu’elle ne peut qu’être cachère (catholique aussi car la démesure), et puis son mouvement des morts vers les vivants et l’humanisme de son hommage à tout péquenaud ont fini de me convaincre. Je l’aime. D’un amour qui n’a plus besoin d’être conditionnel. Ouf, dix ans de réflexion obsessionnelle enfin apaisés…

En 2010 le plasticien Christian Boltanski est à l’honneur. Après Kiefer et Serrat, la nef du Grand Palais lui est réservée du 13 janvier au 21 février dans “Monumenta”. L’installation prévue pour l’évènement s’intitule comme Ulysse face au cyclope “Personne”. Et l’artiste y a composé un “hommage à la mémoire des personnes devenues anonymes, aux disparus sans nom, aux vivants non identifiés”. A cette occasion, Arte a pensé à un petit documentaire pour vous préparer au choc esthétique. “Les vies possibles de Christian Boltanski” passera sur la chaîne le 18 janvier. Le Dvd sera disponible le 6 février.


ITV Christian Boltanski
envoyé par monumenta. – Découvrez plus de vidéos créatives.

Pluralisant le titre de la série d’entretiens biographiques de Christian Boltanski avec Catherine Grenier,(Seuil),le réalisateur allemand Heinz Peter Schwerfel a intitulé son documentaire d’une heure sur le plasticien français “Les vies possibles de Christian Boltanski”. Rythmé par la voix implacable d’une horloge parlante, le filmprend la forme d’un long travelling suivant la promenade de l’imposante silhouette de l’artiste à travers toute son œuvre.

A l’origine, il y a l’Histoire, celle du père juif caché dans la cave de la maison familiale, la mère étant catholique. Ce n’est que pour déclarer la naissance du frère cadet, le 6 février 1944 que le père juif sort de l’ombre. (Le frère aîné, qui n’est autre que le sociologue du “Nouvel esprit du capitalisme, Luc Boltanski est né en 1940). C’est sur ces fondements modianesques que Christian Boltanski a bâti son œuvre. Se désignant comme un “minimaliste expressionniste”, le compagnon d’Annette Messager se définit surtout comme un créateur solitaire ; creusant son mythe non pas dans l’Histoire (pas de juif imaginaire ou de Mitteleuropa rêvé), mais dans un présent qui se définit  à partir de l’Histoire. Jouant toujours sur le lien entre l’individu et le nombre, Boltanski tente par ses accumulations, ses additions, et ses collections d’archives d’ériger un mausolée à toute vie, surtout la plus banale.

Caméléon de l’auto-fiction plastique, il rédige sa biographie illustrée à partir des photos d’enfance… d’un camarade chrétien au nom très français. Et quand il illumine de lampion des photos de classe  assez vieilles pour que tous les élèves soient morts, il le fait à la manière du mémorial des enfants de Yad Vachem; mais il choisit ses sujets de nationalité suisses. Selon lui, il y a une part d’humour dans cette démarche : “Choisir des suisses morts a en effet comique, dérisoire parce-que les Suisses n’ont aucun motif historique de mourir”.

Mais qu’il s’agisse des vêtements entassés au sous-sol du Musée d’art moderne de Paris, des boîtes d’archives du conservatoire ou des casier remémorant les députés allemands depuis 1930 dans le Reichstag rénové, l’idée que chaque être humain ne peut être qu’une “pièce” (ein Stuck disait-on dans les camps, redistribuant les numéros des Häftlinge gazés) plane comme une ombre sur toute l’œuvre d’une vie impossible. Ombre que l’on retrouve dans les théâtres fantomatiques qu’il avait mis en scène au musée d’Orsay, il y a quelques années.

Et puis, il y a aussi le sérieux, le travail arachnéen d’archivage, de stockage, et de tri des données : qu’il s’agisse des annuaires du monde entier ou du bruit des battements de cœur du monde entier, l’exhaustivité de Boltanski étouffe. Pour mieux nous faire réfléchir? La voix, la démarche, les assertions philosophiques de l’artiste donnent une impression désagréable de pédanterie. Oui, Boltanski se prend au sérieux. Mais il a toutes les excuses. Non pas celle du génie – trop facile!- mais celle d’une quête harassante et impossible qui s’apparente, à sa manière métaphorique et mythique- aux travaux historiques titanesques d’un Raul Hillberg ou d’un Serge Klarsfeld. Quand Boltanski assène “Je crois que ce qui est important c’est la vie exemplaire ; un artiste doit être vertueux” , il est mortellement sérieux. Mais chez lui, le péremptoire a la grandeur de l’opiniâtreté. Petite lueur à l’horizon lourd de la vie possible de Christian Boltanski : il semble avoir cessé de tenter de nous remémorer des êtres morts pour honorer les vivants. Une percée à suivre à Monumenta.

“Les vies possibles de Christian Boltanski”, de Heinz Peter Schwerfel, documentaire Arte Vidéo, 52 min, diffusion le 18 janvier sur Arte, disponible le 6 février en DVD.

Biolay : 6 titres en rab’ sur son myspace

Vendredi 8 janvier 2010

Pour ceux que le  double album “La superbe” n’avait pas comblés, Biolay donne toujours plus. Le prolixe B.B. a ajouté 6 titres sur son myspace, dont deux road-ballades érotiques et une reprise géniale du temps des Cerises.

Le généreux gainsbarre des années 2000 vous offre 6 nouveaux titres sur son myspace.

Côté érotisme – le pinceau d’Ingres de Biolay- l’alléchant “De Plaisir” es festif, mais ne vaut pas son must “La garçonnière”, à réécouter sur Trash-Yéyé. Feat Alka, “je partirai comme on revient” a en revanche la saveur douce amère de la petite mort.

Sur un rythme très proche de “A l’origine”, “Dans Paris” a l’accuité littéraire de noter qu’il n’y a pas assez de taxis.

Le quasi-dub de “La fin des cours” donne déjà envie d’être en juin.

“Jaloux de tout” mêle nostalgie maudite et slam.

Enfin, rien que pour la reprise du “Temps des cerises”, sur fond de bottes militaires, il faut aller sur la page myspace de Biolay.

En offrande nostalgique, déjà, pour l’album la superbe, voici la plus belle chanson de l’album : “Ton héritage”.

Corinne Bailey Rae : un nouvel album très attendu, et une première vidéo

Vendredi 8 janvier 2010

On attendait depuis 4 ans le nouvel album de Corinne Bailey Rae. “The Sea” arrive dans les bacs le 15 février. En attendant, le premier clip de la chanteuse british à la voix d’ange est disponible sur myspace et youtube.

Originaire de Leeds, Corinne Bailey Rae a commencé par prendre des cours de violon et chanter dans des églises. Mais la découverte de Led Zeppelin la transforme. Avec des tubes comme “Put your records on”, son premier album éponyme s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans le monde et cela faisait 4 ans qu’on attendait le deuxième opus. Dans un style rès blues et proche du dernier Norah Jones, “The Sea” (Capitol/ EMI) sera disponible dès le premier février sur le net et le 15 dans vos magasins. En attendant, un concert privé est prévu au Divan du monde, le 12 janvier, dont la boite à sorties vous donnera des échos. Et vous pouvez vous régaler avec son premier clip : “I’ll  do it again”.

Corinne Bailey Rae “I’d Do It All Again” – Watch more Music Videos at Vodpod.