Archive pour 6 septembre 2009

Playlist du mois

Dimanche 6 septembre 2009

Cds are arriving every day at the office. Some are really awfull, others are interesting in their “genre”, and a  few really keep our attention with Mike, the rock critique of La boîte à sorties. He discoverd for me beautiful Starboard Silent side. Sophie Hunger is my new favourite (swiss)german songwriter. And my friend Eric gave me the biggest musical schock by playing Captain beefheart’s “Trout mask replica” after cooking some delicious dinner. Of course Dachau Blues kept my attention, but not only. More straight forward Ashtray heart is wonderful. I have so much with which I should catch up, between Puccini and the 1990′.

And Friday, I’ve been taken to the cité de la musique to listent to Yaël Naim. I have something against her : 1) on stage she has no charisma and I did not like her performance two years ago in Bourges. 2) It’s been two years now, that french people -who didn’t know my first name existed before -ask me if I am called Yaël “Like the singer”. Sometimes late at night, people even ask me if I AM HER, very disturbing! Anyways, I was tempted to listen to her tribute to Joni Mitchell at Jazz à la Villette. But she started right away with “case of you”, which had no soul -old or new- but made me cry  a case of pain.

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Découvrez la playlist September avec Starboard Silent Side

I am sick, very sick and overwhelmed (Thesis + damn website + a class of political science to teach this fall and therefore to prepare, I learned on thursday)  and unproductive. Panic attacks prevent me from sleeping and sometimes I feel so tired that I can barely walk, so thinking is out of the question. And if I start to think, it makes the anxiety even worse. I finally caught a cold in this weak position, vodka did not heal me, just brought headache, at a party after the concert on friday. So I decided to have a resting saturday, meaning no work. Soooo resting : 10 am meeting with a friend, 11 am : Body combat, 12h: Sauna, 13 : shopping, 13:30 lunch + family, 14: grandma, antibiotics, 15h20: meeting with a friend who is a talented composer and wants me to think of the jewish text of an oratorio about the three monotheisms, 16h a bad french movie about adultery, a case of Philip Glas18h : books & CD at Gibert, a rip off, 19h: meeting with another composer, we ended our tete à tete for a nice chat with our neighbours, my new specialty, pretty easy in Paris where everyone knows everyone, antibiotics 20:30 dinner at a friend’s : christians, right wing people, jews, and gays mingling, very politically incorrect. 2:30 home, 2:45 antibiotics, insomnia, 2:50 two articles written (I also read a book in the day, buses !), 4:00 not even exhausted, I find an sos message, a friend is feeling bad, I call, 5:00 I hung up, no more voice, I’ve got a bad bad cold (is it the flue?),  I look at the ceiling sneeze and finally sleep. Today was my father’s 76th brithday, lots of blush and I almost looked human by 12:30. We went to the trendy Murano for brunch and it was nice, but nothing is worth the Ritz, says the spoiled girl…. My father is soooooo wonderful.And it is so nice to be  with the fam. They are all happy and full of projects and life. It made my deay, then I went into a long and painful daze…Time to sleep befor I turn into a pumkin, or a zombie…

Cinéma : Doit-on regretter les regrets?

Dimanche 6 septembre 2009

Avec Les regrets, le talentueux Cédric Kahn sort de l’adaptation littéraire (L’Ennui de Moravia, Roberto Succo d’après le livre d’un journaliste, ou Feux rouges, d’après Simenon) pour rendre hommage à La femme d’à côté de François Truffaut. A force de ne pas laisser la passion respirer, Kahn rend son film-course assez poussif.; il révèle néanmoins en Yvan Attal un très grand acteur.

Lorsqu’il va voir sa mère mourante à l’hôpital, Mathieu Liévain (Yvan Attal)  tombe sur son amour de jeunesse Maya (Valeria Bruni-Tedeschi). Ils ne se disent rien mais Maya l’appelle peu après. Ils sont tous les deux mariés, mais cela n’empêche pas l’mour de leur jeunesse de se muer en passion dangereuse.

A l’écran, la musique de Philip Glass est devenue synonyme de crise existentielle pour la classe moyenne supérieure. C’était le cas pour le sens de la vie dans The Hours, celui de l’identité dans La Moustache et c’est le cas dans Les regrets pour la question de l’amour. Car ils ‘agit bien d’amour et non de passion entre Mathieu et Maya. Mais le génial  fond sonore de Glass ne parvient pas à donner sens aux scènes de routes et aux brusques revirements et donc pas à sauver ces Regrets de la comparaison avec  la Femme d’à côté de François Truffaut.

La beauté de la photo, dirigée par Céline Bozon (Transylvania, Pork and Milk) ne vient pas non plus rédimer le film du rythme haché que Kahn a imaginé pour donner l’impression d’une course folle. Bonne idée de transformer l’amour en thriller.  Sauf l’attente en est une composante essentielle et la mettre en ellipse rend l’intrigue peu vraisemblable.  Et Cédric Kahn  n’est pas très cohérent quand il baigne ses plans  de la mollesse suffocante d’une société chabrolienne et d’une chair monstrueusement calme dans sa toute-puissance. Côté acteurs, la mollesses des performances est raccord avec L’ennui: la sensuelle Valeria Bruni-Tedeschi rejoue son rôle de 5X2 (F. Ozon), sans vraiment varier les mimiques qui signent ses performance de femme-femme au cœur de petite fille; et en mari-guest, Philippe Katerine a l’air tout droit sorti des années 1970. Seul Yvan Attal tire son épingle du jeu. Il faut même avouer qu’il est bluffant sous sa mèche un peu grasse de quadra possédé. Il nous avait habitués à jouer les gros bras (Les patriotes, Anthony Zimmer, Munich), et dans ses deux derniers films, Les regrets et Partir, il se révèle être un immense acteur dramatique.

Les Regrets sont donc à voir, pour les âmes en mal d’histoires d’adultère, et spécialement pour la scène d’amour  filmée à travers les marches d’un escabeau  de bois -un des seuls moments où la caméra se pose et prend son souffle!

Les regrets, de Cédric Kahn, avec Valeria Bruni-Tedeschi, Yvan Attal, Philippe Katerine, Arly Jover, France, 208, 1h45

Théâtre : Bethsabée, une femme à la poésie souple

Dimanche 6 septembre 2009

Audrey Barrin est à la fois comédienne, clown, contorsionniste et poétesse. Chaque Mercredi soir, au Yono, elle tord seule ses mots et son corps pour livrer à son public un grand moment de théâtre. Bethsabée est un intense moment de théâtre qui vous séduira au moins autant que le personnage biblique.

bethsabee3Dans la salle intimiste du Yono, et accompagnée par la bande son de Régis Renouard Larivière, Audrey Barrin est une femme rouge. Rouge de chair, de désir et de quête. Rouge de mots qu’elle éviscère, Lautréamont en jupe du XXI e siècle, pour les faire grouiller de pulsions : elle parvient à briser les clichés du désir à la pierre chauffée du langage organique et revigore ainsi leur poésie. Rouge aussi de sa formidable souplesse, quand son débit continue à jaillir en fontaine de cadence,  contorsion, tête en bas, pieds en haut, le dos arqué le long de cette courbe symbolique qui fait les femmes fortes. Inspirée de textes mystiques chrétiens, aussi bien que des psaumes de David, cette « fille du serment » (sens littéral de Bethsabée) nous fait rire quand elle grimace, sourire quand elle ne se prend pas au sérieux, et nous émeut quand elle enlève ses gants pour nous raconter l’odyssée d’une femme belle, même sans seigneur, et qui voudrait tenir en haleine les volcans d’estomac que lui procure son « Loup ». Mais ni un mari, ni un bébé braillard, ni un amant lâche n’apportent cette tension toujours renouvelée. L’éternité du vivant, seul le « Tout Autre » peut lui apporter. Mais encore faut-il que Bethsabée soit capable de tenir son serment…
Explosion linguistique et motrice, inspiré et drôle, Bethsabée est un spectacle éblouissant qu’il faut très vite découvrir, tant qu’il se donne dans ce petit écrin intime qu’est le Yono.

Les mercredis 9 et 16 septembre, 20h, le Yono, 37 rue vieille du Temple, Paris 3e, m° St Paul, 7 euros. Infos et réservation au 01 42 74 31 65.


Bethsabée
envoyé par eniddam. – Films courts et animations.

Rentrée littéraire : Voir Saint-Pierre et Miquelon, écrire à Ava, et mourir

Dimanche 6 septembre 2009

Auteur jeunesse reconnu, notamment pour les Secrets de Faith Green (Castermann, 1998), Jean-François Chabas quitte l’enfance pour s’intéresser à l’autre bout de la vie. Son deuxième roman “pour les grands” , Les ivresses (Calmann-Lévy), rassemble les  lettres d’un homme de 36 ans condamné par un cancer.

On aime qui on peut, pas qui on devrait aimer” p. 190

ivresses-livreJonas a 36 ans lorsqu’il apprend qu’il est condamné par un cancer. Il en a pour un an, qu’il décide de passer dans une maison isolée de Saint-Pierre-et-Miquelon. Affaibli et un peu misanthrope, il essaie de continuer son art : le dessin, d’être le moins désagréable possible avec le jeune couple de voisins qui lui apporte à manger, et il décide de se confier à une jeune femme au nom de star et au caractère de lionne qui l’avait agressé à Paris : Ava. Manque de chance pour Ava, après la mort de ses parents naturels, et après avoir été maltraité par une tante, Jonas a grandi avec des parents adoptifs qui tenaient une salle de boxe… Il a donc su désarmer la jeune-femme de 18 ans. La narration avance au fil des souvenirs, des anecdotes d’une vie réduite par la maladie dans une île qui est loin d’être ensoleillée toute l’année, et des interrogations sur l’égoïsme de l’écriture, ou sur la possibilité de transmettre quoi que ce soit à une jeune-femme à peine sortie de l’adolescence. Riches d’aventures, et aussi de réflexion, les 36 petites années du jeune condamné contiennent assez de péripéties, de sentiments et de déceptions pour tisser la trame d’une vie achevée et bien remplie. Et c’est comme si l’écriture venait parachever cet accomplissement.

st-pierre-et-miquelon

Dans un texte simple et lumineux, Jean-François Chabas ramasse les années d’une vie courte, mais trépidante. Et le lecteur reçoit en même temps – ou à la place?- du personnage d’Ava des petites pépites de sagesse qui ont le goût vif et amer des fruits prématurés. Sans trop s’attacher au narrateur, on apprend beaucoup de lui, et on suit sa trajectoire avec une distance d’esthète, sachant qu’il s’agit d’un compagnon condamné. La forme des lettres permet à l’auteur d’être aussi direct que possible, dans ses informations et dans ses questions. L’impression qui se dégage du roman est présente dès la couverture, où l’on voit une esquisse de Rodin : l’achèvement du mouvement malgré le brouillon du trait, la force de la couleur bleue des îles, et le mystère d’un visage à jamais effacé.

Jean-François Chabas, Les Ivresses, Calmann-Lévy, 14,50 euros.