Archive pour 7 août 2009

Rentrée littéraire : Factory Parano

Vendredi 7 août 2009

La plume vive et suédoise de Sara Stridsberg s’empare de Valerie Solanas, auteure féministe du SCUM Manifesto, et connue pour avoir tiré sur Andy Warhol en 1968. Mieux, Stridsberg saisit au vol Valerie Solanas et en fait ce qu’elle veut, c’est-à-dire un personnage de roman. Malheureusement la fascination tourne vite à l’ennui. Sortie le 26 août.

Dès le début du roman, Sara Stridsberg est catégorique : “La faculté des rêves n’est pas une biographie mais une fantaisie littéraire“. De manière volontairement décousue, l’auteure va éclairer certains aspects de son personnage, la mettant en scène dans son dernier lit d’hôtel, à la Factory, auprès de sa mère, Dorothy, dans son enfance, et à l’hôpital psychiatrique après avoir flingué le maître. Elle imagine aussi des dialogues entre elle-même et son personnage et les listes alphabétiques qui peuvent trotter dans la tête de la féministe violée dans son enfance et vendant son corps pour subsister malgré de brillantes études de psychologie et un certain succès d’estime pour le SCUM manifesto.

L’idée est intéressante. Sara Stridsberg pourrait par exemple nous prouver que le caractère hypnotisant de la psychose de Valerie Solanas avait complètement échappé aux annales de l’histoire. Elle pourrait aussi la laisser mystérieuse, à “trou”, un peu mystique et inabordable… Une femme vraiment fatale, en fait. Mais non. Dans un débit de texte qui semble ne jamais finir, Stridsberg est méticuleuse. De manière compacte, elle replace les évènements dans leur gangue historique, et sans fin elle fait répéter les mêmes convictions à un personnage qui se livre tellement qu’il n’y a plus de mystère. Juste beaucoup d’ennui. Car sans ellipse et sans queue, mais surtout sans tête, le délire sans désirs de la psychotique auteure de “Up your ass” est juste repoussant… sauf peut-être pour  deux personnages du livre : sa psy et l’auteure. Dommage qu’un des romans es plus ambitieux de cette rentrée littéraire, et dont l’écriture est la plus originale,  tombe finalement lourd comme plâtre…

Sara Stridsberg, “La faculté des rêves”, Stock, Trad. Jean-Baptiste Coursaud, 411 p.

En Bonus, un extrait du film d’Andy Warhol avec Valerie Solanas à l’écran : IA Man

“LA NARRATRICE : Je peux te tenir la main?

VALERIE : Non

LA NARRATRICE : Je peux m’asseoir à côté de toi quand tu dors?

VALERIE : Souviens-toi que je suis malade et que je vais mourir. Souviens-toi que je suis la seule femme ici qui ne soit pas folle.

LA NARRATRICE :I love you.

VALERIE :Fuck you” p. 83

Florent Marchet présente : La Fiancée

Vendredi 7 août 2009

Après avoir triomphé avec son deuxième disque “Rio Baril”, collaboré au dernier album de Clarika “Moi en Mieux”, et après nous avoir offert ses fantaisies littéraires à deux avec l’auteur Arnaud Catherine, Florent Marchet présente “La fiancée”, alias Claire. Casque d’ébène et une voix aussi précise que fragile pour les mots précieux de Marchet, bref un petit côté Frégé/Biolay, en mieux, parce que la fiancée, elle n’a pas fait la star’ Ac.

Les songs de la Fiancée devraient sortir sur des EP de quatre titres au fur et à mesure qu’elle prête son timbre de sirène aux notes de Florent Marchet. Les quatre premiers son déjà sur son myspace et à découvrir avant qu’elle soir mariée.
“La veilleuse” est absolument parfaite pour faire de beaux rêves, tandis que l'”Emploi du moi” a un petit France Gall paumée très frais. Plus gaillarde, la chanson “Tigre Mercenaire” rappelle un peu les croisades amoureuses de Barbara, choeurs en plus, tout comme “Cette autre” qui rappelle les années 1970, et le joli thème littéraire du double.

A découvrir sur le myspace de la Fiancée.