Clés de si
Les yeux se regardent en miroir
Et la solitude a des chiens tendres
A genoux, mêlés, muselés
Donnez moi la morphine surannée
D’un mielleux paquet de cendres.
Les rimes en damier,
Et des larmes à vendre,
Le fou grime ma mémoire
Dans les bras d’un oreiller.
La tête a tant de plaies à gratter
Que les jambes saignent de se tendre
Au grand galop des mâchoires serrées
Les rêves sont des pieux à damner
Et je n’ai plus rien à attendre
Que l’encre noire sur le cahier
Le dossier illisible de l’entonnoir
Cette chaise qui s’est pliée
En meule de craie sur le peinoir
Où cinq ans doivent descendre
Je damne les vieux cachets
Et les maigres marrons de septembre
Je me pends à l’ivoire des jamais
Murmure quelques banalités
Je suis là, morte, présente au manoir,
Familière de la moue moirée
-Endeuillée sans métier,
Incompétente mouchetée-
Je crache sur tes coupes papiers
Tu m’étouffes après m’avoir blessée
…
Je veux dire que tu me manques.
J’oublie sans enterrer l’anis déjà fané
Je ne veux plus voir l’irritante
La renaissance est un mythe gay
Et la gloire pourrit quelque part, en paquets
J’aimerais mordre, je me tais
Et laisse choir une autre banalité :
Le temps est une patinoire
Où l’idéal creuse la plaie.
Tags: Poème
23 juillet 2009 à 14:15
Aussi,
Peut-être en septembre,
Au sanglot long des…
Glisserez-vous à nouveau
Vers un coeur qui vous sera tendre,
Ici, là, ici encore.
Mordez donc!
Il y a tant à mordre,
Attendez sans attendre,
Ne savez-vous pas la chance d’être en vie?
Morte, à vous entendre,
Mais entourée de ce qui vit.
Cendres ivoire anis fané,
En vos poèmes il y trop de matière,
Tous ces corps effondrés,
Ou pas assez,
Vous demeurez sans visage.
Dix plaies, dix larmes,
Plusieurs cieux,
Entre deux villes,
Entre deux pieux,
Entre deux salles obscures,
Où vous cachez vos rimes tristes,
Ici, là, ici encore,
A vous suivre on se perd,
Poétesse, et chroniqueuse à bulles,
Une plume pour chaque jour,
Un ton, ce masque, mais vous,
Dix talents,
“Endeuillée”, j’aimerais connaître ce deuil,
Cette nudité affreuse,
“Sans métier”, celui de vivre non?
Thésarde, mais par la grâce de Dieu,
à vous entendre,
A vous entendre.
Puis belle et sans visage.
Mordez!
Mordez donc!
De rage, de mépris,
De folie, de démence,
D’éxaltation!
Il y a tant à mordre.
Tant à sanctifier-terrible privilège.
Arbres d’hiver vous connaissez?
D’autres avant vous ont soufflé sur les cendres,
Quelle chanson de misère!
Ces destins arrêtés,
Ces pas qui se figent devant
Un mur.
Toujours ce vieux mur.
Ce vieux mur en vous,
Il y a tant à entendre.
Je me tais.
(très banalement je vous envoie toute mon amitié. Je ne sais pas bien ce que je voulais vous dire, j’ai lu et écrit, du tac au tac. J’aimerais vous savoir heureuse. C’est peut-être ça. Mais vous l’êtes, non?)
23 juillet 2009 à 18:51
“Le temps est une patinoire
Où l’idéal creuse la plaie.”
C’est beau et c’est vrai.
(Vous (me) manquez Silvère…)