Eventrement liquide
En collant noirs sous le guet,
Jambes cernées, ventre plomb
Gargouille une coquille d’ambigüité
– Je veille effrontément son poison –
***
Dans un taxi défoncé
Le temps a exhaussé ses gonds
Je suis bien trop pressée
De penser sans faim sous l’édredon :
***
Les illusions de caresses passées
Et la clarté surannée des émotions
Je meurs chaque nuit à peu près
Étouffée par une enclume-décision.
***
Il est trop tard pour être gai
Et trop chaud pour naître blond
***
Nue sous mes cheveux frisés
Je tresse sans façons,
Les mêmes mots trop éraillés
Les mêmes regrets de sous-patron
***
Je suis grise d’un charbon écaillé
Et d’un cigare en vieux coton
La tristesse taraude en escalier
L’eau-volupté des corps gironds
***
Restent : quelques vers débraillés
Et des trémas noyés de l’attention
***
Par bonds dépenaillés
Le mercure coule sa pâmoison
Les souvenirs sont des épées
Et le futur immacule le « non ».
***
Je crée la liquide décoction
Reconduite à – plus jamais –
Ta pommette sur mon front,
Tes mains décolorées,
L’or potelé des discussions
***
La bile poinçonne l’anxiété
Un être me manque
Et je crève d’absolution.
Tags: Brauner, douleur, Poème, séparation
1 juin 2009 à 11:04
Absolument magnifique . . . vraiment, totalement. Etrangement léger, monocorde et vibrant tout en même “tant”. Littérairement fondant, fondamental, fond d’âme-entaille.
“Il est trop tard pour être gai
Et trop chaud pour naître blond”
je t’aime soeurette (ce qui est le seul commentaire non objecti)