Nefercolie

Dans l’étau

Bien en dessous

Malgré les plis, les oripeaux

Je monte les grands chevaux

Et tends encore la paume-joue

***

J’entends mon corps qui trempe

Clapotis de marais acajou

Marabou des années trente

J’ai bien tout léché, et à genoux.

***

-Ressuscité une faim violente

Espérant en venir à bout-

***

Dans l’attente

Aux demeurantes

J’ai des bleus partout

Une milonga de mort lente

Pour un dessin un peu voyou.

***

La menthe effeuille la cendre

Qui m’a frappée de saindoux ?

Une peau blanche et sans entente

Un silencieux scieur de trous

***

Ma poitrine-tiroir tente

D’étrangler les vieux verrous…

***

Dans le tempo

D’une ville battante

Je sombre seule et sans époux

La table tombe une nue tremblante

Et je lève une main prise sans goût

***

Salie et salamandre

Je me faufile dans le château

De celle qui sait donner sans prendre

Éternelle seconde des égouts.

***

L’ombre étend son sourd ventre

Dans la douleur du jamais nous.

***

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4 commentaires pour “Nefercolie”

  1. Silvère dit :

    Vous n’êtes pas seule, chère Yaël, vous n’êtes pas seule. A nos paroles vous ne répondez jamais, mais vous n’êtes pas seule. Elles sont peut-être, pour vous, un bavardage inutile (et si cela est ainsi, je crois très sincèrement que vous vous trompez), mais nous vous lisons, de vous nous attendons, encore. Pas de désertion, ici, mais un dialogue enfui. Un temps mort.
    Amitiés.

  2. Yael dit :

    Merci Silvère,
    Ce petit mot apporte du réconfort… pas de bavardage inutile, bien loin de là
    mais si je vous réponds, et je vous lis
    Juste oui, parfois quand j’écris mes poèmes la nuit j’oublie que je ne suis pas seule et que j’ai des lecteurs aussi assidus que vous,
    Amitiés,
    Yaël

  3. Aaron zolty dit :

    Ma soeur, c’est juste magnifiquement déséquilibré, du grand art.

  4. Aaron zolty dit :

    L’ombre étend son sourd ventre

    Dans la douleur du jamais nous

    Absolument magistral . . . puis je faire une citation dans mon roman ?

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