Looking for a husband
Soirée assez cocasse avec quatre jeunes femmes russes, deux la trentaine bien entamée une amie de mon âge, et une passé quarante ans et déjà mariée. Nous étions toutes juives. Le rendez-vous était fixé à 17h30 au bar du four seasons, apparemment le meilleur endroit pour pêcher un mari bien loti. Chevelures impeccables, ongles faits, chaussures prada à talons sans fin, et jupe courte (bon j’avais la jupe courte et les ongles faits, c’est déjà pas si mal, non?), accrochées au bar nous étions fin prêtes à opérer. Conversation brume d’ennui sur les mérites comparés de Cannes et Marbella, et sur Dubaï qui n’est plus ce qu’il était. A grand renfort de cocktails et de noix de cajou (généreusement offerts par nos nouveaux amis de la finance et de l’immobilier), nous avons bien tenu deux heures et demie, malgré le peu d’hommes intéressants. Un adorable indien financier, un danois américain noir assez lourd, et à côté un grand ambitieux qui se prenait pour Obama. Plus quelques adipeux un peu édentés. Un d’entre eux a bien failli nous suivre pour le dîner mais cinq femmes pour un grand maigre un peu mou et passablement âgé, c’était beaucoup, il s’est donc désisté. Et là miracle à la table du restaurant italien : les conversation n’étaient pas si légère que ça. La politique et l’histoire faisaient belle figure. Et même les anecdotes sur les dates et autres amours ainsi que les conseils pour attraper un mari ne manquaient pas d’humour. Une des russes un peu plus âgée, superbe, sachant faire ce que j’appelle “les yeux russes” (brumeux, séducteurs) et qui me rappellent ma grand-mère quand elle veut quelque chose (ça marche aussi pour une table dans un café), nous a fait hurler de rire avec une anecdote d’un date arrangé en présence de sa tante qui lui tenait fermement le bras en intimant : “Don’t let him go”. Him étant arrivé une heure en retard et puant la transpiration sur la piste de danse.
Studieuse, J’ai appris que pour trouver un mari, il faut:
1) Balayer balivernes et sentiments
2) Se définir des objectifs : une d’entre-nous annonçait clairement que tout ce qui l’intéressait était le portefeuille, deux étaient encore dans le vague, et notre leader mariée nous vantait les mérites de son mari irlandais (effectivement charmant, beau, et attentionné, je l’ai rencontré après).
3) Mais ne pas être trop franche, après tout la séduction est un jeu, et dire directement je vais vieillir avec toi pour ton compte en banque ne marche pas, paraît-il…
Bref, je ne suis pas encore mûre pour la chasse au mari; mais il n’empêche que pour les prétendants au poste d’amant j’ai obtenu la palme ce soir avec un charmant juif du montenegro, notre voisin de table qui semblait absolument balayé par un coup de foudre rugissant. Il était peut-être un peu ivre, j’ai donc poliment parlé, me suis assise à sa table très urbainement puis me suis éclipsée en lui laissant quand même mon numéro : Il avait peu de conversation, des amis assez lourds, mais une regard insistant et une moue des balkans qui me rappellent mon grand père et qui peuvent me faire fondre…