Faux extrêmes

Devant ma porte traînent quelques chevaux de bois

On dit qu’ils ont volé leurs souliers à une diva

Et qu’ils boivent à la santé des âmes mortes

***

Entre deux cliquetis de canettes de coca

Et les pas empesés des cerises accortes

L’été frôle le glas

Il bouillira trois fois

Avant que les coups ne portent

***

Au pied de l’escalier, en bas

Repose un vieux sommier

Tout gribouillé de joie, de boue

Et des encres qui avortent

Une vieille dame repose, ferme et forte

Elle forge la cendre dans ses jupons de taffetas

***

Ils ne passeront pas

Ceux qui viennent à l’aube et sans escorte

Annoncer l’avenir des débats

Concerto pour ceux qui sortent

***

Mi-radis, mi-cancrelat, la solitude conforte

On fait ses yeux jolis et ses doigts grenat

Et l’on sourit ici, beata quamvis

Le nerf de la scène est en contrebas

Où jouent les dieux, les chats, et des alii de toutes sortes

***

Quand le lait est frais et les livres épais

La danseuse a déjà filé ses bas

Une cohorte d’anguilles visse le grabat

D’un tambour qu’on déporte

A quoi bon faire cuire le blé des prélats ?

***

La combustion du plexiglas

Le chevalier sans tréma

Et la sainteté au seuil de soi

Supportent l’éternité d’une révolte

On entend l’exéma,

Le calme griffé de l’aorte…

***

La voilà !

La maturité

Les pieds nus et ridés

Sa gueule de matza

Est là : Devant ma porte.

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