Sur ma faim
La nuit un peu mouillée
Vient casser le vernis acide
D’une volage gaité
De seconde en seconde
Je vois s’écailler
Les pavés d’un ventre vide
***
Pourtant j’ai bien dîné
Frotté mon verbe vivide
A une voix abonde
Valsé une paume impavide
Contre ton parfum violacé
Et volé une tendresse stupide
Pour des amants décontractés
***
La ville entière m’a avalée
Seule d’être la deuxième avide
Le violon d’ombre, et la fée ronde
D’un vaillant chaud aux mille rides
– Voile sur les traits qu’il faut tirer-
***
Dans le printemps qui se défait,
Il n’y a rien de raisonnable
Ni de torride
A veiller ses amours brûlées
Et je suis bien trop lucide
Pour ne pas pleurer ma fierté
***
Quelques pas un peu rapides
Pour effacer un désir déplacé
Et quelques vers un peu livides
Pour laver le visage d’un monde
Souple, poli, placide,
Tout en volupté.
Tu me laisses vierge – défigurée-
***
Je passe la main dans mes mèches humides
Ivre de ce rien : l’inféconde corde du regret
Je pince mon sein de caryatide
J’ai peur de la peine qui vient
Et j’évite de penser
Festin d’asphalte pour cœur timide
Pourquoi vouloir la satiété ?
25 août 2010 à 20:30
Je trouve la dernière strophe saisissante !