Sur ma faim

La nuit un peu mouillée

Vient casser le vernis acide

D’une volage gaité

De seconde en seconde

Je vois s’écailler

Les pavés d’un ventre vide

***

Pourtant j’ai bien dîné

Frotté mon verbe vivide

A une voix abonde

Valsé une paume impavide

Contre ton parfum violacé

Et volé une tendresse stupide

Pour des amants décontractés

***

La ville entière m’a avalée

Seule d’être la deuxième avide

Le violon d’ombre, et la fée ronde

D’un vaillant chaud aux mille rides

– Voile sur les traits qu’il faut tirer-

***

Dans le printemps qui se défait,

Il n’y a rien de raisonnable

Ni de torride

A veiller ses amours brûlées

Et je suis bien trop lucide

Pour ne pas pleurer ma fierté

***

Quelques pas un peu rapides

Pour effacer un désir déplacé

Et quelques vers un peu livides

Pour laver le visage d’un monde

Souple, poli, placide,

Tout en volupté.

Tu me laisses vierge – défigurée-

***

Je passe la main dans mes mèches humides

Ivre de ce rien : l’inféconde corde du regret

Je pince mon sein de caryatide

J’ai peur de la peine qui vient

Et j’évite de penser

Festin d’asphalte pour cœur timide

Pourquoi vouloir la satiété ?

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Un commentaire pour “Sur ma faim”

  1. Michel dit :

    Je trouve la dernière strophe saisissante !

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