Archive pour 21 mars 2009

24h de la vie d’une femme

Samedi 21 mars 2009

Navrée, fragile,

La lame pendue de côté

Je me lève, rabaissée

Au rang de froid vigile

Et je surveille le respect

***

Tout donner est inutile

Même si le sort est jeté.

Il faut saisir du bout des cils

Un peu d’attention surgelée

***

S’ouvrir, est-ce mendier ?

J’avais pour seule pureté

D’être docile

Sans souci de survie

Sans once de stérilité

Je fronçais le sourcil

Te désirais, folle ivre

Je voulais te porter.

***

Ma croix est ailleurs

Ici, entre deux villes,

Une page s’est cornée.

***

La douleur est un fossile

L’amour, un plexus buriné.

***

Le souffle court

La joue giflée

Le don facile…

Je t’interdis de me tutoyer

Tu n’es qu’un autre « il »

Bon pour s’entre-utiliser

***

Dans le miroir des fois passées

La retenue a fort beau style,

Chic Cythère en fer forgé.

Je ne tendais pas le bon profil…

***

Je reprends

Le dévouement, les caresses et l’idylle

Volets clos pour vieux roquet

***

Manipuler n’est pas sorcier

Un peu Circé, un peu Sybille

Je vais monnayer

Mes perles trop subtiles,

Pour masser mes propres pieds

Et frotter mes bleus dans l’huile

Des amours décédées

***

La douleur est un fossile

Sans chair et sans poids révélé

Mes larmes s’effilent

Sans témoin à sauver.

My old New-York self

Samedi 21 mars 2009

Retour à la case routine dorée après un début de semaine en montagnes russes. Jogging dans Prospect Park au soleil couchant, yoga, poulet@home  restaurants végétariens, long milonga ce soir, où j’ai rencontré de sympathiques danseur venus de l’ONU. Je crois que je progresse, enfin maintenant je danse, et j’ai appris une chose cruciale et moins facile que l’on ne croit : suivre un homme. Même quand il n’est pas un danseur émérite. Etrange danse, tellement intime où l’homme avance DANS la femme et où l’on change si souvent de partenaire. Dans l’ensemble, par chance, les cavaliers sentent plutôt bon. Hier, opéra, le met étant ma deuxième maison à New-York. Cavellera Rusticana et Pagliacci, avec Alagna, Waltraud Meier, et décors + mise en scène originaux de Zefirelli. Du caviar, encore, et comme la salle était vide, je me suis royalement assise à l’orchestre. J’ai fait passer le morceau un peu trop romantique par un Barbet Schroeder passablement érotique, enfin en tout cas sm : Maîtresse.